De notre correspondant à Marseille
Ce matin à 6 h 30 devant le bidonville de la Parette à Marseille, nous étions environ 150.
L’UJFP était là avec sa banderole et son étoile marquée “RROM” portée par la quasi totalité des manifestant-e-s.
Les médias étaient là en nombre. Nous avons répondu à plusieurs interviews soulignant que si on remplace “Rrom” par “Juif” dans la stigmatisation actuelle, on retrouve les discours des années 30.
FR3 Marseille avec vidéo
Nous avons aussi rappelé que nous défendions le vivre ensemble dans l’égalité des droits au Proche-Orient comme en France.
Plusieurs élus Front de Gauche parmi les manifestant-e-s.
La police était là en nombre . La plupart des Roms ont quitté le bidonville. Quelques-uns sont (provisoirement ) relogés à l’hôtel. Les autres sont dans la rue et les enfants déscolarisés.
La “préfète à la l’égalité des chances” (ça ne s’invente pas) était là pour justifier l’arrivée imminente des bulldozers.
A Strasbourg, la stratégie d’évacuation du bidonville St Gall a été toute autre : le sale boulot devait se faire le plus discrètement possible. Il s’agissait en réalité d’un transfert de population d’un camp à un autre…
L’adjointe Marie-Dominique Dreyssé avait promis qu’on ne verrait aucun képi : c’est vrai, tous les policiers étaient en civil ! Le n°1 et le n°2 de la police municipale supervisaient l’évacuation, assistés du chef de la Mission Rom de la Ville.
Hormis la Feuille de chou, restée sur place malgré les tentatives d’intimidation du chef de la Mission Rom, tous les médias avaient été conseillés de regarder ailleurs ce jour là…
Une opération “communication” avec visite du nouveau camp leur a été proposé la semaine suivante afin qu’ils répandent la bonne parole que tout va bien pour les Roms.
Autrement dit : “circulez, y’a rien à voir…”
Quant aux Roms, une préparation psychologique préalable orchestrée par le chef de la Mission Rom de la Ville, consistant en un chantage à la caravane chauffée s’ils acceptaient de ne plus adresser la parole aux ONG et aux médias indépendants, -ou l’expulsion dans le cas contraire-, a eu raison (un temps) de toute indignation et rébellion éventuelle.
L’adjointe Dreyssé avait signifié que les Roms étaient libres de s’installer ou non sur le nouveau camp. Le bidonville St Gall ayant été rasé dans l’heure qui a suivi l’évacuation qui s’est faite par transports municipalisés, le libre choix était de fait inexistant.
Depuis, la Feuille de chou ne cesse d’avertir sur les pièges et les irrégularités de ce nouveau camp en matière de liberté et de droits humains.
Décrit par la ville comme “espace temporaire d’insertion”, il est en réalité un espace pérénnisé de semi-enfermement, duquel certaines ONG et médias indépendants sont interdits d’entrée.
Notre dossier : « Espace Hoche », un camp pour Roms, grillagé et surveillé, à Strasbourg, siège de la Cour européenne des Droits de l’Homme.
http://la-feuille-de-chou.fr/archives/63331
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