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http://lesilencequiparle.unblog.fr/2015/05/28/espagne-cest-une-vague-de-soulevements-qui-commence-entretien-avec-paul-b-preciado/

……La question n’est plus : qui sont les voleurs?, mais bien : quels sont les mécanismes de contrôle démocratique? C’est un changement très important.
Mais vous citez là des structures héritières du 15-M, qui sont toutes des contre-pouvoirs. Ada Colau vient de s’emparer du pouvoir. C’est différent…
On ne peut pas comprendre les uns sans les autres. Les victoires d’Ada Colau ou de Manuela Carmena sont les symétriques de l’action des contre-pouvoirs, d’un ensemble de micropolitiques qui ont réinventé la politique. Ils ont inventé de nouvelles manières de contrôler la démocratie, à un moment où cette démocratie espagnole s’était effondrée. Le problème, c’est que le système démocratique reste très dégradé en Espagne, avec des institutions qui fonctionnent de manière non démocratique. C’est toute l’architecture du pouvoir, régi par la Constitution, qui contourne la démocratie. Et du coup, même si tu travailles à l’intérieur de ces institutions et que tu veux faire autrement, tu te rends compte que ce n’est pas possible.

C’est le même débat qui se pose pour l’Union européenne…
Oui. C’est la question des transformations démocratiques. Ou, on va dire, des pratiques révolutionnaires. Quand j’entends Ada Colau ou Manuela Carmena parler, j’entends des discours révolutionnaires. Comment les mettre en place, depuis des institutions qui ne sont pas démocratiques ? Il faut penser la révolution comme processus permanent, constituant. Il va falloir changer radicalement l’architecture du pouvoir – le système électoral, la Constitution et d’autres choses. Ça ne va pas être facile. Mais l’on vit un moment extraordinaire……..

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