Trois à quatre cents jeunes, étudiants, lycéens salariés, chômeurs ont défilé ce mardi à partir de la place Kléber. Ils se sont dirigés vers le campus par la Krutenau, puis ont fait une halte sur le parvis du palais universitaire fermé par les autorités. Puis repassant par le campus, ils sont allés bloquer moins d’une minute le tunnel routier près du centre commercial Rivétoile. Ils avaient trainé jusque là quelques barrières métalliques empruntées sur un chantier de l’Esplanade. Les flics n’ont pas mis longtemps à intervenir sous la direction d’un commissaire après un appel réglementaire à la dispersion par mégaphone. Les jeunes ont été poursuivis dans la rue Saint-Hubert à l’arrière du cimetière, quelque peu gazés et la police a fait trois interpellations.
Témoignage d’une vidéaste : “Je filmais les gendarmes qui faisaient face aux manifestants rue St Hubert. L’un des manifestants venait d’être interpellé, il était plaqué au sol par 2 ou 3 gendarmes. Tout à coup, me voyant filmer, un policier en civil se précipite vers moi, me bouscule contre une palissade et me donne deux coups de poing au niveau de mon poignet droit pour me faire lâcher ma caméra en me répétant deux fois : “Il est interdit de filmer une opération de police en cours !” Puis, il me pousse, m’agrippe par le haut du bras pour m’entraîner côté manifestants -qui venaient de se faire gazer- en me disant : ” Si tu veux voir de l’action, c’est par là que ça se passe, ta place, c’est là-bas !”
L’affirmation qu’il est interdit de filmer une opération de police en cours est fausse. Interdire de filmer une opération de police est illégal.
Piqûre de rappel aux flics :
Download/Télécharger (circulairephotospolice.pdf,PDF, 1.5Mo)
Tout citoyen a le droit de filmer et de diffuser des images de la Police
Il faut savoir qu’il est parfaitement légal de filmer les forces de l’ordre en tant que citoyen et pas seulement en tant que journaliste (c’est donc bien un droit valable pour tous, carte de presse ou pas). La jurisprudence en la matière est parfaitement claire, elle date de 2006 et elle a été confirmée en 2008 par le Directeur Général de la Police Nationale, le « DGPN » (Direction de la Police Nationale n°2008_8433_0 du 23 décembre 2008, à l’intention du Ministère de l’Intérieur et des Préfets).
La formule est même encadrée et écrire en gras : « Les policiers ne bénéficient pas de protection particulière en matière de droit à l’image, hormis lorsqu’ils sont affectés dans les services d’intervention, de lutte anti-terroriste et de contre-espionnage spécifiquement énumérés dans un arrêté ministériel [comme le GIGN, le GIPN, la BRI …] et hormis les cas de publications d’une diffamation ou d’une injure à raison de leurs fonction ou de leur qualité. ». À la ligne, « La liberté d’information, qu’elle soit le fait de la presse ou d’un simple particulier, prime le droit au respect de l’image ou de la vie privée dès lors que cette liberté n’est pas dévoyée par une atteinte à la dignité de la personne ou au secret de l’enquête ou de l’instruction ».
Le plus intéressant se trouve ici (encore en gras dans le texte) : « Les policiers ne peuvent donc s’opposer à l’enregistrement de leur image lorsqu’ils effectuent une mission. Il est exclu d’interpeller pour cette raison la personne effectuant l’enregistrement, de lui retirer son matériel ou de détruire l’enregistrement ou son support. Ils ne peuvent par ailleurs s’opposer à l’éventuelle diffusion de cet enregistrement que dans certaines circonstances particulières : une telle action exposerait son auteur à des poursuites disciplinaires et judiciaires ». La précision tient en une phrase : « La publication ou la diffusion des images et des sons peut être réalisée par tout moyen et être le fait tant de la presse que d’un particulier. »
http://www.taranisnews.com/post/111852092378/classic-manuel-de-survie-du-journaliste-reporter
La manif arrive place Kléber
La manif démarre
Allez les jeunes!
Résistance !
Guerre sociale contre le capital
Anticapitalistes
Vers le Palais U
Arrivée au Palais U
Palais U
Campus
Barrières de chantier
Krutenau
Des barrières pour bloquer
Jeunes et combattifs
Le commissaire sonne la charge
Interpellation par les gendarmes
Retour des gendarmes aux cars
oui ne pas se laisser impressionner et continuer à filmer..merci à la feuille de chou de nous permettre d’avoir accès à d’autres images que celles diffusées par des media bien plus “aux ordres”..ensuite à chacun de se faire son opinion…et saluons le courage qu’il faut développer pour simplement témoigner ce qui est la première fonction de la presse
En Espagne, c’est tristement et dangereusement devenu le cas avec la nouvelle Loi de sécurité entrée en vigueur en Juillet dernier.
Entre autres interdictions, de manifester sur certaines places ou de filmer les interventions de police. http://information.tv5monde.com/info/espagne-pour-museler-la-population-une-polemique-loi-entre-en-vigueur-41192
Le rapporteur de l ONU aux droits de l hommes Ben Emmerson dénonce cette Loi comme une menaçe à l’égard des droits individuels fondamentaux de liberté d’expression et d association.
“CCPR/C/ESP/CO/6
8/8 GE.15-13297
Public Security Act
25. The Committee is concerned about the deterrent effect that the recent adoption of the Public Security Act and subsequent amendments to the Criminal Code might have on freedom of expression, association and peaceful assembly. In particular, the Committee is concerned about the excessive use under the Act of civil penalties…and the prohibition on the use of the personal or professional data or images of authorities or members of law enforcement agencies”
http://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=15597&LangID=E
http://tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=CCPR/C/ESP/CO/6&Lang=En