Mme Rqyia Benchama Allal, retenue depuis jeudi dernier au Centre de rétention de Geisposlheim, a été conduite cet après-midi à l’aéroport de Strasbourg-Entzheim, à peine réouvert depuis 15h.
Alors qu’elle est convoquée chez le Juge des libertés et de la détention jeudi à 9h, le Préfet a voulu accélérer les choses. Mal lui en a pris! Mme Benchama, courageusement, a refusé d’embarquer alors qu’elle se trouvait au bureau de la PAF.
Prévenus vers 18h de son expulsion imminente, nous avons foncé à l’aéroport pour convaincre les passagers, très réceptifs, au guichet d’embarquement,de ne pas boucler leur ceinture, ce qui leur occasionnerait seulement un léger retard.
Ils n’ont même pas eu à agir, tant la détermination de cette veuve marocaine d’un ancien combattant et prisonnier des Allemands en 1940, était grande.
C’est avec crainte, d’abord, puis avec plaisir, que nous avons suivi l’embarquement des passagers, puis les manœuvres de décollage de l’avion de Royal Air Maroc, nous doutant de l’échec de l’expulsion.
Manœuvres avant décollage, sans l’expulsée…
http://www.youtube.com/watch?v=iC5W13w_MDQ
Nous nous sommes rendus près des locaux de la PAF et avons assisté en direct à la sortie de Mme Benchama, accompagnée de 3 gendarmes. Nous avons même pu lui parler un instant, lui faire des signes.
En direct, à 20h20, Mme Benchama renvoyée au CRA de Geispolsheim
Notez la gène du gendarmes dont elle tapote affectueusement l’épaule pour le remercier de la raccompagner! C’est qu’ils sont pudiques nos gendarmes...
http://www.youtube.com/watch?v=gW2_flmv2wo
Un gendarme a confirmé qu’elle allait être reconduite au CRA.
Cela lui permettra donc , assistée de son avocat et entourée de ses amis, de s’expliquer devant le juge.
L’OQTF n’est pas levé. Elle passe encore une nuit de plus au CRA alors qu’elle est malade et affaiblie de n’avoir rien mangé depuis le début de sa rétention.
mais le Préfet et le ministre des expulsions ont subi une première défaite.
A nous de parachever le travail et de faire libérer Mme Benchama dont toute la famille est en France et qui doit bénéficier de la pension d’ancien combattant de son mari, né en 1919, décédé en 1998, qui a combattu pour la libération de notre pays, contre le nazisme, de 1939 à 1940 et a été prisonnier des Allemands.
Qui pourrait comprendre que cette femme puisse être expulsée, après les services rendus par son époux?
A tous ceux qui peuvent être présents jeudi matin avant 9 h, rendez-vous devant le Palais de Justice de Strasbourg, quai Finkmatt.
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