Quatre jours après la Feuille de chou, les DNA évoquent la polémique qui a commencé autour du programme des Bibliothèques Idéales et surtout des invités de la session d’ouverture pour beaucoup idéologiquement très marqués d’un seul côté.

Les DNA s’engagent à fond, dans le titre de l’article, pour garantir qu’il s’agit d’une “manifestation vraiment plurielle“. Mais outre qu’elles noient le poisson en feignant de croire que ce serait la présence d’Amélie Nothomb ou de Fatou Diomé qui serait en cause, elles se gardent de présenter et de qualifier certains invités de la soirée inaugurale, dont Basile de Koch, connu pour avoir participé à la commission “préférence nationale” de la Nouvelle Droite…

Les DNA évoquent, comme en passant, la polémique autour de La campagne de France, de Renaud Camus, sans informer le lecteur du caractère judéophobe de certaines prises de position de cet auteur.

Voir ici ce qu’écrivait Dominique Jamet sur Marianne2

http://www.marianne2.fr/L-HOMME-QUI-N-AIMAIT-PAS-LES-JUIFS_a145697.html

Il est évidemment hors de question de politiser la culture au point de refuser, comme certains, des auteurs sous prétexte que leurs positions politiques ne seraient pas des nôtres. Qu’on se souvienne de l’affaire Céline à la médiathèque André Malraux. mais de là à accepter la coloration très univoque des invités de la soirée inaugurale, il y a un pas.

On ne sera pas étonné de trouver parmi les initiateurs un François Miclo ou, en défense, comme on dit au football, un Laurent Husser de la soit disant droite strasbourgeoise.

La Feuille de chou avait déjà évoqué ici cette affaire.

Strasbourg / Les « Bibliothèques idéales », du 20 au 25 septembre

Une manifestation vraiment plurielle

Sur cinq jours au lieu de dix en 2009, les « Bibliothèques idéales » édition 2010 proposent des rencontres d’écrivains, autour de leurs « sources littéraires », de la lecture et de la création dans une société « régie par l’événement ». A ce chapitre, la soirée inaugurale, le 20 septembre à 20 h, suscite un début de polémique.

Roland Ries, maire de Strasbourg, s’est exprimé hier sur la programmation des Bibliothèques idéales, qu’orchestre Antoine Spire pour le réseau des médiathèques et François Wolfermann, de la librairie Kléber, pour les « événements » programmés à l’Aubette. L’affiche de la soirée d’ouverture, grande salle de l’Aubette à 20 h, fait couler l’encre et délie les langues. Une jolie brochette d’intellectuels médiatiques débattra sur le thème « Que peut la littérature ? »

Renaud Camus, Alain Finkielkraut, Amélie Nothomb et les « Contes des 1001 Nuits »

Une polémique naît dans les rangs de la majorité municipale, du fait d’une certaine uniformité idéologique de l’affiche inaugurale. Devant les journalistes, Roland Ries manifeste un certain détachement. « Le programme suscite quelques contestations et remous. Je suis très clair, je souhaite que la diversité des orientations s’exprime. La culture est diverse, multiple. Je n’ai pas à dire, ceci est bon, ceci n’est pas bon ». Bref, la Ville et son maire ont donné carte blanche à François Wolfermann, de la librairie Kléber, pour programmer le volet des Bibliothèques idéales qui se déroulera à l’Aubette, également place Kléber. Et Roland Ries assume.
François Wolfermann défend ses choix en arguant du fait que les invités parleront surtout de… littérature. On s’en douterait.
Au sujet des rencontres à l’Aubette, François Wolfermann explique qu’il souhaite aller « vers des soirées thématiques, des soirées autour d’un écrivain, très construites ». Il s’interroge sur ce qu’est « lire, dans une époque d’organisation d’événements ». Une époque à laquelle les « Bibliothèques idéales » apportent leur pierre.
En fin de conférence de presse, une brève passe d’armes a opposé Souad El Maysour, vice-présidente de la Communauté urbaine chargée de la lecture publique et François Wolfermann. Ce dernier concluant d’un ironique : « vous auriez préféré que j’invite Martine Aubry pour son dernier livre, avec Benoît Hamon et Michel Rocard à l’animation ? ». Ce sera peut être pour 2011, qui sait.
Dans le lot des invités inauguraux des « Bibliothèques idéales » figure Renaud Camus, prolifique auteur de fictions et d’un journal, dont l’un des volets, « La campagne de France », a suscité une violente polémique en 2000.
La soirée inaugurale, le 20 septembre à 20 h, verra Alain Finkielkraut, Basile de Koch, Jérôme Leroy et le musicien Bertrand Burgalat former des réponses à l’intéressante question « pourquoi est-il nécessaire de lire ? ». La discussion sera animée par Elisabeth Lévy et François Miclo, fondatrice et rédacteur en chef du magazine et site web Causeur.
Parmi les autres auteurs programmés à l’Aubette, on compte la Strasbourgeoise Fatou Diomé (le 20 septembre à 17 h 30), l’éminente Bruxelloise Amélie Nothomb (mardi 21 septembre à 17 h), Richard Bohringer (le 22 à 17 h), Michel Le Bris et Gilles Lapouge sur le thème de « l’identité-monde, réponse à l’identité nationale » (le 22 toujours, à 20 h), Douglas Kennedy le 23 à midi, une soirée autour des « Contes des 1001 Nuits » le 23 septembre à partir de 18 h.
Eric Emmanuel-Schmitt sera à la fois à l’Aubette le 24 septembre à 18 h et le lendemain samedi 25, à 15 h, à la médiathèque Malraux. Il y recevra le Goncourt de la nouvelle.

Pierre Séjournet

Du 20 au 25 septembre, à l’Aubette, à la médiathèque Malraux et en une dizaine d’autres lieux de la communauté urbaine de Strasbourg, dont des librairies et les médiathèques sud et ouest.