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Madame Feuille2Chou, midi/net pipeule a rencontré (pas tout seul…) l’écrivain et producteur de cinéma, Nathalie Rheims.

Il était un peu plus de 17 h et W, te demanda si tu allais écouter Nathalie Rheims Oui, répondis tu, bien que cela n’entrasse pas dans tes projets conscients cinq minutes avant. Tu avais connu jadis par la presse, genre Paris-Match, que ta mère lisait, le père Maurice Rheims, te souvenais qu’il était commissaire-priseur, du beau monde quoi, la fille était là. En plus tu croyais avoir affaire à celle qui publiait des recueils de photographies assez olé olé, mais te rendis compte que ce soir, c’était sa sœur Nathalie qui était dans la salle blanche. Il y avait peu de monde, quelques dizaines de femmes, plutôt âgées, et de rares hommes, Elle arriva, couronnée de cheveux blonds semi-longs artistiquement décoiffés, raides et gonflés à la fois, formant une sorte de casque éméché. De loin, tu avais du mal à dire son âge, La jeune femme qui la présentait, tu la connaissais de vue, était aussi juive que l’écrivain. Et le jeu des questions-réponses commença. Elle avait bossé, l’interlocutrice et ses papiers glissés dans les pages du mince bouquin en étaient la preuve. Tu n’avais jamais lu un seul bouquin de Nathalie Rheims qui en avait publié un paquet déjà, beaucoup chez Léo Scheer, ce monsieur élégant assis sur le canapé des invités à droite de la tribune, avec qui tu parlas à la fin, du métier d’éditeur. Tu étais subjugué par la beauté de son visage, par une douceur légèrement souriante et par sa voix plutôt grave et posée, quand elle répondait avec assurance aux questions, les interrompant parfois avant qu’elles soient posées entièrement. Tu n’avais aucune idée de l’âge de cette belle femme, mais, qu’importe. Tu lus, plus tard sur la toile qu’elle était née en 1959. Pendant l’intervention, elle ne portait pas ces grosses lunettes qui lui mangeaient la moitié du visage lorsqu’elle se mit à dédicacer son livre.

Il fut question d’ange, de Jérusalem, des Cathares, de cerveau, de mystique, d’enfants autistes et de fonction de l’écriture, Elle parla aussi d’elle et de sa famille. Des parents juifs athées, des Rothschild d’un côté, Une éducation artistique précoce. Une gouvernante, à Neuilly-sur-Seine, communiste et catholique, ce qui l’étonnait. Cette femme l’avait influencée au point qu’elle vibrait plus dans les églises que dans les synagogues, aimait les tableaux à sujets religieux catholiques, le Christ de Zurbaran ou les Saint Sébastien qui sont la tasse de thé des homosexuels amateurs d’opéra et de saignement de flanc du Christ. Elle évoqua l’affreux massacre des Cathares et cela résonnait encore avec le film La reine Margot qui venait de passer sur Arte. Elle avait tenté de faire tourner les tables et toutes ces sortes de choses. En vain. Elle livra que la littérature était une manière de garder les morts. On compris seulement après qu’elle avait été l’épouse du producteur Claude Berri, décédé, et actuellement de son éditeur Léo Scheer. Une fois la discussion décrétée ouverte, comme très souvent malgré un public quasi exclusivement féminin, ce sont des hommes qui posèrent des questions, Le premier avait l’air envahi par la présence de l’écrivain, Il se déroula une sorte de d’échange prolongé comme s’ils avaient été seuls au monde, Elle répondit avec humour mais sans moquerie ni méchanceté;.A la fin, le type te dit « vous voyez ce qui se dégage d’elle, cette présence”? On voyait mais peut-être pas la même chose. On était captivé, sidéré même. On posa la seconde question au sujet de l’éventuelle survie de quelque chose après la mort, la limitant au souvenir que les vivants gardent des disparus. Une fois les survivants disparus eux-mêmes, il ne reste rien. Elle approuva immédiatement. On évoqua aussi le Jankélévitch de La mort, selon qui c’est très différent de n’être pas né et d’avoir vécu, même si on est mort, quelque chose, pour les autres, est advenu. Une trace existe. Ne pas être , ou avoir été, ce n’est pas ne plus être. Puis, inconscient à découvert, on se livra en lui demandant si elle ne trouvait pas que la beauté était une fatalité, On pensait à Trop belle pour toi, le film, elle saisit au vol la déclaration à peine cachée et nia en souriant cette fatalité. Pourtant seule l’Antiquité grecque associait le bien, le vrai, le beau. Iago ou Sade chante la beauté du mal. Elle dit son désaccord. Et mit les pieds dans le plat en me demandant si elle était trop belle pour moi, La salle rit, Plus tard au moment de la dédicace, elle inscrivit: pour X Car ceci est mon sang, Trop beau pour moi, Tendrement, Nathalie Rheims. Ému! Merci!

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http://vimeo.com/18550075

http://vimeo.com/18549946

http://vimeo.com/18549763

Plus tard, du son…