Le ministre alsacien, président du Conseil régional a bien ciblé, avec la complicité du Journal, son jour pour faire paraître, dans les Dernières Nouvelles d’Alsace, un violent pamphlet électoral contre deux candidats de gauche à l’élection présidentielle; François Hollande et Jean-Luc Mélenchon, mis, pour l’occasion, et mensongèrement, dans le même sac.

C’est ce “Vendredi Saint‘, pour les chrétiens, jour anniversaire de la crucifixion de Jésus, en effet, que les DNA le publient, afin d’accroître au maximum la peur et un vote “légitimiste” à droite que Richert veut répandre auprès de ses ouailles.

En sous-titre, après le titre  “Nous sommes la France de la concorde civile“, ces lignes hyperboliques:

Les Alsaciens et les Mosellans s’apprêtent-ils à vivre cette année leur dernier Vendredi saint férié?

Effet garanti! C’est tout juste si les cloches de la cathédrale et des églises et des temples ne sonnent pas le tocsin à l’heure du laitier!

Hou, fais moi peur!

Notons au passage que pour le ministre-président, il n’est de vrai Alsacien, garanti pur porc, que chrétiens, catholiques, luthériens ou calvinistes. Merci pour tous les autres et les sans religion!

A deux semaines de la présidentielle, l’homélie furieuse de Richert est un appel direct à boycotter les candidats de gauche.

Pas un mot pour le FN qui, avec ses quelques chrétiens intégristes, fait sans doute partie du vote admissible, contrairement aux laïques! Bref, le vrai Alsacien-Mosellan ne peut voter que Sarkozy, dont Richert est ministre, ou à défaut Bayrou.

Richert prétend que deux candidats veulent “supprimer le régime concordataire qui prévaut en Alsace et en Moselle”.

Demi mensonge!

Car s’il est avéré que Jean-Luc Mélenchon a dans son programme l’application de la loi de 1905 en Alsace-Moselle, ce n’est pas, hélas, le cas de son concurrent Hollande qui, au contraire a l’intention d’inscrire la laïcité dans la Constitution, en gravant dans le marbre constitutionnel l’exception alsacienne-mosellane!

Richert prend la tête de la croisade anti-laïque:

Que l’on cesse de stigmatiser l’Alsace !

Face à ces assauts de plus en plus répétés contre le Concordat, les Alsaciens n’entendent pas se laisser faire.”

Et il n’hésite pas comme d’habitude à mentir effrontément en pratiquant un amalgame traditionnel entre le statut particulier des religions en Alsace-Moselle et tout l’ensemble des lois particulières qui constituent, au contraire, des avantages  et un progrès social par rapport à la France de l’intérieur.

Richert, menteur!

“Car nous savons que ceux qui entendent supprimer le régime particulier des cultes ne s’arrêteront pas en si bon chemin : vite ils s’en prendront aux diverses dispositions de notre droit local, aux autres jours fériés, aux dispositions sociales protectrices, au régime d’assurance-maladie ou au statut de nos associations fixé en 1908…

Aucune des associations laïques, aucun laïque en Alsace-Moselle ne menace les lois sociales particulières de cette région!

Richert le sait pertinemment. Aussi, ment-il effrontément pour sa mauvaise cause électorale. Si, ce qu’à “Dieu” ne plaise, son maître Sarkozy était réélu, Richert aura bien mérité son nouveau poste ministériel!

Certes nous ne vivons pas en “théocratie”, encore heureux, mais l’enseignement réputé obligatoire de quatre religions dites concordataires à l’école publique est une violation des consciences et de la laïcité républicaine, comme l’était l’enseignement non moins obligatoire du “marxisme-léninisme” en URSS!

Reprenant les éléments de langage du Medef et de sa présidente, Mme Parisot, il fait planer sur l’Alsace-Moselle un danger de “terreur révolutionnaire”:

Ils sont animés, en réalité, par une vision totalement archaïque de la République : aucune tête ne doit dépasser, rien ne doit échapper au couperet égalitariste, tout doit être uniformisé.”.

 

La tête de Richert au bout d’une pique comme celle de Parisot?

Notre République est respectueuse des identités et des particularités locales, elle a de la considération pour la diversité de la France et de ses territoires

Mais pourquoi cette République, Monsieur le ministre, si “respectueuse des identités et des particularités locales” n’a-t-elle pas signé la Charte des langues régionales et minoritaires?.

Nous vivons [paraît-il] à notre manière la laïcité...”

C’est ce que l’évêque affirme aussi mordicus…

Les ministres du culte sont des fonctionnaires

Payés, sans qu’ils le sachent, par tous les contribuables français, de l’autre côté des Vosges aussi!

Nous bénéficions de deux jours fériés supplémentaires“, que nul candidat ne songe à supprimer! Il y a même eu des propositions d’y ajouter des jours du calendrier musulman et juif.

Nos enfants peuvent bénéficier de cours de religion à l’école, si les parents le souhaitent

M. Richert oublie de dire que les choses ne se passent pas ainsi, ce qui correspondrait à ce que réclame l’association Laïcité d’Accord

http://www.laicitedaccord.com/



Il y a toujours une prétendue obligation et une dispense à demander.

Que l’on cesse, une bonne fois pour toutes de stigmatiser l’Alsace!

Ce qui la stigmatise, c’est la non application de la laïcité!

Et Monsieur Richert d’enfoncer, pour poursuivre son genre de métaphores christiques, le clou:

Et qu’au contraire l’on prenne exemple sur ce que nous sommes parvenus à faire pour concilier la reconnaissance du fait religieux et la liberté de conscience.”

Ce qui laisse entrevoir une possible extension des lois religieuses particulières d’Alsace-Moselle à tout la France!

 

DNA

Concordat « Nous sommes la France de la concorde civile »

Les Alsaciens et les Mosellans s’apprêtent-ils à vivre cette année leur dernier Vendredi saint férié ?

La question paraîtrait saugrenue si deux candidats à l’élection présidentielle ne la mettaient pas sur le tapis tous les deux jours. Jean-Luc Mélenchon et François Hollande affichent une volonté : supprimer le régime concordataire qui prévaut en Alsace et en Moselle. Le premier le fait d’une manière martiale. Le second, coutumier des virevoltes idéologiques, pratique à coups d’affirmation puis de déni. Un jour, il veut supprimer le Concordat, le lendemain il tempère, le troisième jour il envoie quelques-uns de son entourage annoncer une remise en cause totale de notre statut particulier. C’est ce que vient de faire Jean Glavany, proche de François Hollande, en revenant sur le sujet à l’occasion d’une présentation à la presse d’un ouvrage collectif de socialistes sur la laïcité.

La manœuvre est claire : il s’agit, pour les amis de François Hollande, d’agiter le hochet de la suppression du Concordat pour s’attirer les bonnes grâces d’une extrême gauche dont les sondages pronostiquent des scores élevés au premier tour de l’élection présidentielle. Non, l’Alsace n’est pas à vendre. Notre histoire et notre identité ne sont pas des objets de négociations politiciennes. Nous ne sommes pas une monnaie d’échange.

Que l’on cesse de stigmatiser l’Alsace !

Face à ces assauts de plus en plus répétés contre le Concordat, les Alsaciens n’entendent pas se laisser faire. Car nous savons que ceux qui entendent supprimer le régime particulier des cultes ne s’arrêteront pas en si bon chemin : vite ils s’en prendront aux diverses dispositions de notre droit local, aux autres jours fériés, aux dispositions sociales protectrices, au régime d’assurance-maladie ou au statut de nos associations fixé en 1908… Ils disent servir la laïcité, comme si nous vivions, en Alsace et en Moselle, dans une théocratie ! Ils sont animés, en réalité, par une vision totalement archaïque de la République : aucune tête ne doit dépasser, rien ne doit échapper au couperet égalitariste, tout doit être uniformisé.

Nous sommes attachés en Alsace et en Moselle à une autre conception du vivre ensemble. Notre République est respectueuse des identités et des particularités locales, elle a de la considération pour la diversité de la France et de ses territoires. Ce n’est pas une question de clivages partisans : même le grand Clemenceau, homme de gauche et anticlérical, avait eu la sagesse de ne pas porter atteinte au Concordat alsacien-mosellan. C’était il y a un siècle ! Pourquoi revenir sur cette question que l’histoire a tranché ? Où est l’urgence ?

Que l’on nous démontre qu’en 2012 le Concordat porte atteinte à la laïcité, c’est-à-dire à la liberté de conscience et de culte ! Et que François Hollande aille bras dessus bras dessous avec Jean-Luc Mélenchon dire à nos voisins britanniques et allemands, qui vivent eux sous un régime concordataire, qu’ils ne sont pas tout à fait libres…

Oui, en Alsace et en Moselle, nous vivons à notre manière la laïcité. Les ministres du culte sont des fonctionnaires. Nous bénéficions de deux jours fériés supplémentaires. Nos enfants peuvent bénéficier de cours de religion à l’école, si les parents le souhaitent. Sont-ce là des coups portés contre la République ? Nous sommes l’une des régions les plus compétitives et les plus attractives de France, nos jeunes sont les mieux formés du pays. Nous pratiquons, plus que partout ailleurs, le dialogue nécessaire et utile entre les religions. Notre humanisme se nourrit de cette dimension essentielle de la vie sociale qu’est le fait religieux.

Sommes-nous de mauvais républicains et de mauvais Français, parce que nous sommes parvenus, dans notre histoire, à trouver notre propre voie pour assurer le dialogue entre les religions et la concorde civile ? Que l’on cesse, une bonne fois pour toutes, de stigmatiser l’Alsace ! Et qu’au contraire l’on prenne exemple sur ce que nous sommes parvenus à faire pour concilier la reconnaissance du fait religieux et la liberté de conscience. Car nous sommes la France de la conciliation. Nous sommes la France de la concorde civile.

* Ministre chargé des Collectivités territoriales, président du conseil régional d’Alsace

par Par Philippe Richert *, publié le 06/04/2012 à 05:00 | Mis à jour il y a environ 2 heures

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