Diaporama
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Ce vendredi 26 avril, la Feuille de chou était présente sur le terrain de Roms, la Petite Forêt, installé le long de la bretelle d’autoroute de Hautepierre vers la route des Romains.
Il s’agit d’un terrain appartenant à l’État, sauf vers le bout, avant le champ et près du stade, deux mètres de largeur où, selon l’information d’un responsable, la préfecture a empiété sur le terrain municipal pour y poser le grillage.
A partir de 9h, plusieurs corps de métiers étaient sur place.
Les uns ont déplacé les barrières métalliques et les plots de béton de l’avant, pour pouvoir nettoyer et y poser une benne à ordures.
D’autres sont arrivés sur l’arrière, par le chemin qui longe le stade, avec un bulldozer qui, une fois le grillage découpé, a commencé la destruction de la première des huit baraques préalablement marquées d’une croix jaune à la bombe à peinture. Pourquoi jaune au fait? Pour la visibilité? N’empêche, ça rappelle de mauvais souvenirs aux plus anciens.
Il a fallu dix à quinze minutes à l’engin pour aplatir la maisonnette et mettre le tout à la benne.
Il était prévu d’avancer vers le centre du campement et chaque fois de découper le grillage pour que le bulldozer puisse manœuvrer.
Précisons que le responsable sur place prétendait que les familles logeant dans ces huit barques étaient rentrées en Roumanie, ce qui est vrai mais très partiel, sinon partial. Car selon des gens proches des Roms, ces familles avaient prévu de revenir à Strasbourg. Où donc logeront-elles? Devront-elles reconstruire leur habitat? Et où donc? sur le même terrain, ou ailleurs?
Devant chaque baraque destinée à être démolie, des ouvriers enlevaient aussi les tapis qui avaient été disposés pour lutter contre les effets de l’eau de pluie.
D’autres baraques, les mieux aménagées, et même coquettes à l’intérieur, sont laissées intactes. celles où vivent des familles présentes, avec plusieurs enfants scolarisés qui jouent sur place.
C’est aussi les vacances pour les enfants roms.
L’engagement du sénateur-maire Roland Ries, de ne pas déloger des familles sans relogement préalable, n’est pas tenu ici. Suffit-il que le terrain ne soit pas municipal pour que les pouvoirs publics s’y croient autorisés à tout?
On ne nous fera pas croire qu’il n’est pas possible de trouver des solutions plus humaines que la destruction de baraques pendant l’absence de leurs occupants.
Les Roumains, qu’il soient ou non Roms, et les Hongrois sont des citoyens d’un pays appartenant à l’Union européenne. Certes, et c’est une des difficultés pour eux, ils ne peuvent, jusqu’à fin 2014, obtenir que des visas touristiques de trois mois, renouvelables, dès lors qu’ils rentrent au pays et en repartent. Et ils ne peuvent pas travailler. Est-ce une raison pour casser leurs lieux de vie? Croit-on résoudre ainsi le “problème”?
Les Roms sont des citoyens européens et d’abord des humains comme les autres. Un peu plus d’humanité ne serait pas du luxe.
Destruction de la première de huit baraques de Roms à Strasbourg-Koenigshoffen
Contrôle d’identités
une bonne question pour le préfet Bouillon et le sénateur-maire de Strasbourg Roland Ries…
j’aimerais bien avoir un chiffrage de cette opération ! je suis presque sûre qu’en comptant les coûts en personnel (flics, agents du conseil général, pontes de la préfecture et de la mairie) + le coût d’intervention du bulldo+le coût du grillage tout neuf bouzillé pour l’occasion, cela doit coûter plus cher qu’un logement à l’année pour ces familles ! quel dépoiement de moyens pour quelques barraques en carton !é-coeu-rant !