[3 juillet, 7h15] La révolution toujours

Des millions de gens ont discuté pendant trois jours de quel monde ils voulaient. Tout le monde veut se faire une idée, c’est quoi le capitalisme, le libéralisme, le socialisme, l’athéisme… ? Qu’est-ce qui se passe en Turquie, au Brésil… ? Qu’on imagine : des conducteurs de bus s’arrêtent pour prendre des gens qui veulent aller aux manifestations et les y emmènent. On ne paye pas. Parfois ils s’arrêtent tout simplement pour prendre un tract à un manifestant. Et tout le bus descend pour prendre les tracts, des journaux, puis remonte… On voit des femmes en niqab, hijab, cheveux libres et tout le monde discute ensemble, tranquillement, libres et heureux. Des femmes en niqab qui crient “À bas les Frères Musulmans”, qui brandissent tout à la fois le Coran et une croix. Des élèves de la prestigieuse université islamiste Al Ahzar, qui crient “À bas les Frères musulmans, les faux musulmans”. Des médecins, avocats, enseignants discutent avec des supporters ultra, des gens des bidonvilles. Des vieux discutent avec des enfants. Nous sommes tous des hommes.

Déjà en 2011, place Tahrir, c’était ça, mais là, c’est à la puissance dix. Ce n’est pas une forte minorité agissante qu’on regarde à la télé, c’est le peuple entier qui agit, qui porte en lui la place Tahrir, dans sa tête et son cœur. On ne la regarde pas, on la vit. Une révolution mentale. Ce sera indéracinable pour longtemps. Les gens ne défendent pas la démocratie, ils l’exercent.

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