Mme Haneen ZOABI, députée palestinienne (MK) au parlement Israélien: témoin de l’attaque navale israélienne contre la flottille humanitaire; a reçu des menaces de mort; est accusée d’être une «terroriste» et une «traîtresse» ; a été attaquée physiquement; certains de ses droits parlementaires ont été révoqués; et certains on demandé qu’elle soit déchue de sa citoyenneté.

Haneen ZOABI sera à Paris du 9 au 18 Septembre

Le 12 juillet 2010, la Knesset, le parlement israélien, a levé certains des droit parlementaire de Mme Haneen ZOABI (représentante du Rassemblement National Démocratique – parti Balad). Trois droits dont jouissent habituellement les membres du Parlement d’Israël ont lui ont été retirés : annulation de son passeport diplomatique, réduction des privilèges concernant les voyages à l’étranger, enfin refus par la Knesset de couvrir ses frais de justice, en principe pris en charge pendant la durée de son mandat parlementaire.

La décision de la Knesset est intervenue à la suite de séances orageuses à la Knesset, lors desquelles Mme ZOABI a été accusée par ses collègues parlementaires d’être une «terroriste» et une «traîtresse». De plus, elle a essuyé des remarques racistes et sexistes si offensantes et insultantes que certaines ont été supprimées du compte-rendu officiel.

Contexte – Mme ZOABI et la flottille pour la LIBERTÉ de la bande de Gaza

Le blocus militaire imposé à la bande de Gaza depuis bientôt quatre ans a transformé Gaza en une prison à ciel ouvert, la plus grande au monde, avec ce que Amnesty International a appelé «une crise humanitaire » d’un « niveau catastrophique ». À ce jour, il y a eu peu ou pas du tout de pression internationale sur Israël pour lever le blocus, pas même après l’agression massive d’Israël sur Gaza en 2008-2009 qui a duré trois semaines, au cours desquelles quelque 1400 Palestiniens ont été tués. Le double objectif de la “Flottille pour la Liberté de Gaza” était de fournir une aide cruellement nécessaire à environ 1,4 million de Palestiniens, et en même temps de briser le silence et la complicité de la communauté internationale sur le siège. Telle est précisément la raison pour laquelle Mme ZOABI a accepté l’invitation à y participer.

Avec des centaines de militants venus de 40 pays, Mme ZOABI, représentant divers regroupements de citoyens juifs et palestiniens d’Israël opposés au siège et qui ne veulent pas que ce blocus soit perpétré en leur nom, a pris la mer avec un message humanitaire clair : mettre fin au siège, mettre fin à l’occupation, mettre fin à l’oppression du peuple palestinien.

A la suite de l’attaque navale israélienne contre la flottille humanitaire le 31 mai 2010 au cours de laquelle neuf militants turcs ont été tués, MK ZOABI, jouissant de l’immunité parlementaire, a été la première à être libérée de la détention illégale et le premier témoin visuel à raconter ce qui s’était passé lorsque les bateaux ont été interceptés dans les eaux internationales. En donnant ainsi le premier compte-rendu contredisant les porte-parole de l’armée et les journalistes qui leur emboîtaient le pas, en mettant en question la version officielle israélienne des événements, Mme ZOABI a suscité la colère du public israélien. En réaction, les ministres israéliens et la Knesset ont appelé à ce qu’elle soit privée son immunité parlementaire, renvoyée de la Knesset et poursuivie en justice. Le ministre israélien de l’Intérieur, accusant MK ZOABI de «trahison», a demandé au procureur général l’autorisation de la déchoir de sa citoyenneté.

Au lieu d’affirmer les droits politiques, civils et humains fondamentaux de Mme ZOABI, y compris la liberté d’expression, la Knesset a plutôt rallié la troupe et pris la défense de l’armée pour tenter de faire taire Mme ZOABI en lui rognant les ailes. Le 2 Juin 2010, l’un des jours les plus orageux que la Knesset ait connu, MK ZOABI a été attaquée non seulement verbalement mais aussi physiquement par des membres de la Knesset appartenant à la droite israélienne, le courant dominant. (Voir la Vidéo de la Knesset:

www.youtube.com/watch?v=KBUxZnHb2ig et www.youtube.com/watch?v=C7OEzB1GgRs&NR=1).

Dans leur tentative de « tirer sur le messager », ces législateurs ont attisé les campagnes de haine appelant à exécuter Mme ZOABI. Dans la première semaine après la “Flottille pour la liberté de Gaza”, Mme ZOABI a reçu plus de cinquante menaces de mort. Par crainte d’actes de violence contre elle (y compris de la part d’autres membres du parlement), la Knesset a dû lui assigner des gardes pour sa sécurité personnelle. À ce jour, aucun parti officiel élu (ni le Parti Travailliste, ni Kadima ni le Likoud) ne s’est prononcé en faveur de son droit à la vie et la liberté.

La répression politique contre les citoyens palestiniens d’Israël

La persécution de Mme ZOABI n’est que la dernière vague de la répression politique contre les citoyens palestiniens d’Israël, dont font partie les multiples tentatives d’empêcher le parti BALAD de participer à des élections générales et de discréditer les militants arabes, les intellectuels et les dirigeants politiques qui défendent l’idée d’un État démocratique, un “État pour tous ses citoyens.”

Déjà mis en marge de la politique, les citoyens palestiniens d’Israël et leurs alliés politiques juifs israéliens font face à une campagne virulente de provocations, de criminalisation et de haine cautionnée par l’État. En d’autres termes, l’espace étroit de la légitimité politique se rétrécit très vite, et la dernière chasse aux sorcières dont est victime Mme Haneen ZOABI est un cas typique en la matière. Mais c’est plus que cela, c’est aussi un test qui peut constituer un précédent. Si le monde soutient le parlement israélien et le laisse retirer les droits politiques de Mme Haneen ZOABI, l’étape suivante sera de la priver de ses droits civiques. Et s’ils peuvent faire ceci avec un élu, ils pourront certainement le faire avec un citoyen ordinaire, respectueux de la loi mais dissident.

Les parlementaires jouissent d’une immunité et de privilèges, non pas pour qu’ils puissent agir en dehors ou au-dessus des lois mais pour qu’ils puissent les utiliser comme moyens pour atteindre, selon leur conscience, des objectifs responsables. Si participer à une flottille internationale pacifique visant à aider une population civile assiégée, appauvrie et qui subit une crise humanitaire provoquée par l’homme et perpétrée par son propre gouvernement n’est pas un acte de conscience ou un devoir civique, alors qu’est-ce que c’est ?

Nous vous demandons de contacter les représentants de la Knesset et le gouvernement d’Israël (liste des contacts ci-dessous) et de les inciter à respecter le droit de Mme Haneen ZOABI d’exercer son travail de parlementaire au nom des citoyens palestiniens d’Israël et de leurs alliés politiques juifs, sans violence, ni menace, ni intimidation, ni punition, ni censure. Nier ses droits en tant que législatrice, c’est nier le droit de ses électeurs d’être représentés; défendre ses droits en tant que législatrice c’est défendre le droit de ses électeurs d’être vus, entendus et pris en compte.

MK Haneen ZOABI| Groupe parlementaire Balad, La Knesset, Jerusalem

Bureau: +972-2-6408029| fax: +972-2-6496595 | hzoaby@knesset.gov.il

balad.parliamentarian.group@gmail.com

Collaboratrice à Paris: Yaël LERER | 06 14 69 18 02 | ylerer@gmail.com