Feuille de Chou express.

Jamais depuis Nasser, le monde arabe n’avait connu une telle effervescence révolutionnaire.

Après la chute du mur de Berlin, après le rééquilibrage en cours du rapport de force mondial entre les puissances, c’est un immense espoir qui s’ouvre grâce au peuple tunisien, rejoint par tous les peuples du Maghreb au Machrek.

La révolution est à nouveau à l’ordre du jour, pas seulement dans le monde arabe, mais dans le monde entier. Les libéraux occidentaux feront tout pour empêcher l’extension et l’approfondissement de ce mouvement, car ils savent qu’il finira pas déborder chez nous aussi, de l’Irlande à la Grèce, du Portugal à l’Espagne.

Et demain, Inch Allah, en France et en Europe!

Revue de presse

Depuis quelques jours, l’Egypte entre en insurrection : après des manifs monstres de dizaines de milliers de manifestants au Caire, suivie d’affrontements, en scandant pour la chute du régime et la révolution; de nouveaux affrontements et de nouvelles manifs monstres hier (certains témoignages parlent de 50 000 manifestants à Sfax scandant à l’unisson “DE TUNIS AU CAIRE, REVOLUTION”), et la répression qui s’abat très violemment (au moins 5 morts déjà); c’est au tour du Yemen de s’agiter aujourd’hui avec, depuis ce matin, des milliers de manifestant à Sanaa, alors que les étudiants appellent à la révolution “comme en Tunisie”.

Face à de telles agitations, les pays voisins, Turquie, Iran, Maroc, Lybie prennent peur et suivent de très très près la tournure des évènements chez leurs voisins frontaliers.
L’agitation révolutionnaire se répand, plus rien ne semble l’arrêter…

Ce alors que les Tunisiens continuent la pression et créent la révolution en la sauvegardant.

Quant aux médias dominants occidentaux, qui oscillent entre censure, manipulation et désinformation, on voit la difficulté : certains disent que ce sont des agitations islamistes, insistant lourdement sur certaines organisations islamistes présentes qui, soi-disant, “commanderaient” l’agitation; d’autres saluent déjà le sursaut “démocratique” sans pour autant se mouiller davantage par rapport à la répression; d’autres encore en parlent sans en parler, effrayés à l’idée d’être pris de court comme lors des évènements en Tunisie et de devoir “adapter” spectaculairement leur point de vue pour rester dans “l’opinion commune” qu’ils fabriquent

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http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/01/26/egypt-les-manifestations-en-egypte-en-videos/

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Yémen : des milliers de manifestants demandent le départ du président Saleh

“Non au renouvellement du mandat, non à la transmission héréditaire du pouvoir.”

Des milliers de personnes ont manifesté, jeudi 27 janvier, à Sanaa, à l’appel de l’opposition, réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis trente-deux ans, selon des correspondants de l’AFP sur place. Le président tunisien “est parti après vingt ans, trente ans au Yémen, ça suffit”, scandaient les manifestants en référence au mouvement de contestation populaire sans précédent en Tunisie qui a chassé le président Zine El-Abidine Ben Ali après vingt-trois ans au pouvoir.

“Non au renouvellement du mandat, non à la transmission héréditaire du pouvoir”, répétaient-ils lors d’un rassemblement à l’appel de la Rencontre commune, une coalition de l’opposition. L’opposition a organisé quatre manifestations distinctes dans la capitale yéménite, selon l’un des organisateurs.

Le président Ali Abdallah Saleh a été réélu en septembre 2006 pour un nouveau mandat de sept ans. Un projet d’amendement de la Constitution, en discussion au Parlement malgré le refus de l’opposition, pourrait ouvrir la voie à une présidence à vie pour l’actuel chef de l’Etat. M. Ben Ali, qui s’est enfui le 14 janvier, est le premier dirigeant d’un pays arabe à quitter le pouvoir sous la pression de la rue.

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Egypte : au moins 500 opposants arrêtés

Des policiers égyptiens répriment des manifestants anti-gouvernement, mercredi 26 janvier, au Caire.AFP/MOHAMMED ABED

Le gouvernement égyptien a tout fait, mercredi 26 janvier, pour tenter d’empêcher une répétition des manifestations de la veille. Au moins 500 personnes ont été arrêtées dans tout le pays, selon les services de sécurité.

Parmi celles-ci figurent 121 membres des Frères musulmans, organisation islamiste officiellement interdite mais tolérée dans les faits, interpellés à Assiout, au sud de la capitale égyptienne. Le ministère de l’intérieur égyptien avait prévenu qu’il interdisait toute nouvelle manifestation, mercredi et que tout contrevenant serait déféré devant la justice. L’agence Associated Press rapporte de son côté que 860 personnes ont été interpellées.

Malgré cela, quelques milliers de manifestants protestaient dans le centre du Caire pour demander le départ du président Hosni Moubarak. Des affrontements les ont à nouveau opposés aux policiers en face des locaux du syndicat de journaliste et de ceux du syndicat des avocats. Selon plusieurs journalistes présents sur place, la police a tenté de disperser les manifestants en les frappant avec des bâtons et en utilisant des gaz lacrymogènes. Des heurts particulièrement violents ont ensuite été signalés sur les rues avoisinantes.

Selon plusieurs témoins sur Twitter, la place Tahrir, épicentre des manifestations de mardi dans le centre du Caire, était calme, avec une présence policière massive. Selon Reuters, la police a dispersé en début d’après-midi quelques dizaines de manifestants.

NOUVELLE MANIFESTATION PRÉVUE VENDREDI

Des milliers de protestataires avaient auparavant réussi à se masser devant le palais de justice du Caire, scandant “le peuple veut la chute du régime”. Dans la ville de Suez, des heurts ont également eu lieu devant la morgue entre policiers et des centaines de personnes réclamant les corps des trois manifestants tués la veille.

Le Mouvement du 6-Avril, un groupe de militants pro-démocratie à l’origine des manifestations de la veille, avait annoncé dans la matinée qu’il appelait à de nouveaux rassemblements. Elles ont été de bien moindre que celles de mardi. Sur Twitter, le mouvement a appelé à manifester de nouveau vendredi, après la prière.

FACEBOOK BLOQUÉ

L’accès à Facebook a également été bloqué mercredi après-midi, selon plusieurs témoignages recueillis sur Twitter, qui est également bloqué par les autorités (les manifestants utilisent des proxys pour contourner cette censure). Plusieurs internautes du Monde.fr confirment qu’ils ne peuvent plus de se connecter au réseau social depuis le début d’après-midi. (Lire “Facebook et Twitter bloqués en Egypte”).

“Les quartiers résidentiels sont calmes. Les écoles sont ouvertes et la vie continue normalement. Les manifestations d’hier étaient concentrées dans le centre-ville”, témoigne Myriam, une habitante du Caire, au Monde.fr. “Les habitants du quartier continuent comme tous les jours de croiser les habituels policiers dans leur rue, et parfois quelques camions en plus il est vrai, sans s’en soucier ni crier aux armes. A la suite du match Algérie-Egypte en 2009, les manifestations devenues émeutes avaient fait plus de dégâts”, raconte au Monde.fr une autre internaute, habitant la capitale égyptienne.

Quelque 200 personnes ont été arrêtées mardi lors des manifestations, dont 70 au Caire, où un policier a été tué, et 50 à Suez. Plusieurs journalistes ont été arrêtés, comme le correspondant du Guardian au Caire. Il a réussi à enregistrer l’ambiance du camion de police dans lequel il était retenu en compagnie de plusieurs opposants.

Le Monde.fr, avec AFP et Reuters

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Egypte : plusieurs morts à l’issue d’une journée de protestation sans précédent
LEMONDE.FR | 25.01.11 | 18h55 • Mis à jour le 26.01.11 | 11h22

Des policiers égyptiens tentent de disperser des manifestants anti-Moubarak, mardi 25 janvier.AFP/MOHAMMED ABED

L’Egypte a connu, mardi 25 janvier, une journée de mobilisation hostile au régime en place sans précédent dans l’histoire récente du pays. Dans la nuit de mardi à mercredi, le réseau social Twitter (relayant les informations à partir des mots clés #egypt et #jan25) continuait à témoigner de l’intensité de la protestation et de l’espoir de voir se jouer au pays du président Hosni Moubarak un scénario à la tunisienne.

Ceci alors qu’au même moment, peu après minuit, la police égyptienne commençait à disperser, avec d’importantes quantités de gaz lacrymogènes, des milliers de manifestants qui prolongeaient leur rassemblement sur la grande place Tahrir au centre du Caire, tel que l’a constaté un journaliste de l’AFP confirmant les informations parvenues par les réseaux sociaux (voir cette photo ou encore cette vidéo du rassemblement, ainsi que, sur Twitter, les témoignages à propos d’une dispersion décrite comme violente par les personnes sur place).

C’est sur cette même place Tahrir qu’un policier a été violemment blessé. Le fonctionnaire est mort quelques heures plus tard. A cette première victime des manifestations populaires égyptiennes se sont ajoutés les décès de deux protestataires qui participaient à un rassemblement à Suez, dans le nord du pays. Mercredi, un troisième manifestant est mort. Il avait été blessé la veille à Suez.

“MOUBARAK, DÉGAGE !”
Les milliers d’Egyptiens descendus dans les rues du pays, mardi 25 janvier, réclamaient avant tout le départ du président Hosni Moubarak, en place depuis 29 ans. Ces manifestations ont été organisées dans l’optique de suivre l’exemple de la révolte populaire tunisienne, et répondaient à l’appel d’un groupe militant pour la démocratie, le “Mouvement du 6-Avril”. Avec d’autres organisations proches, le mouvement appelait à descendre dans la rue pour faire de mardi une “journée de révolte contre la torture, la pauvreté, la corruption et le chômage”.

“Moubarak, dégage !”, “la Tunisie est la solution !”, ont scandé les manifestants au Caire comme à Alexandrie (Nord), la deuxième ville du pays, face à un dispositif policier massif. Environ 15 000 personnes ont manifesté dans plusieurs quartiers du Caire, notamment aux abords des bâtiments officiels du centre-ville.

Un manifestant égyptien brandit une pancarte en français lors de manifestations hostiles au pouvoir au Caire le 25 janvier 2011.AP/Mohammed Abu Zaid
La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour tenter de disperser plusieurs milliers de personnes, en grande partie des jeunes, rassemblées sur la grande place Tahrir et ses environs, à proximité du Parlement et de nombreux ministères. En fin d’après-midi, de vifs affrontements continuaient d’opposer manifestants et forces de l’ordre, selon plusieurs témoignages recueillis sur Twitter. Le service de micro-blogging a été bloqué, vraisemblablement par les autorités, dans l’après-midi.

20 000 À 30 000 POLICIERS

Au total, 20 000 à 30 000 membres des forces de l’ordre étaient mobilisés dans la capitale, selon la police. De nombreuses vidéos postées sur YouTube témoignent de la forte mobilisation dans les rues du Caire.

Des manifestations ont également eu lieu dans de nombreuses villes du pays, d’Assouan et Assiout (Sud) à Tanta et Mansourah (delta du Nil), en passant par la péninsule du Sinaï. Partout, les manifestants ont fait référence à la révolte populaire qui a fait tomber mi-janvier le président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali après vingt-trois ans de pouvoir.

A Ismaïliya, sur le canal de Suez, plus d’un millier de personnes se sont rassemblées pour scander “Après Ben Ali, à qui le tour ?”. “Pain ! Paix ! Dignité !”, lançaient certains, reprenant des slogans des manifestants tunisiens. Au Caire, une mère de trois enfants venue manifester un drapeau égyptien à la main hurlait “Moubarak dégage ! tu es injuste, tu nous affames, tu nous tortures dans tes commissariats, tu es un agent des Américains !”.

“UNE OCCASION IMPORTANTE”

“Ces manifestations sont les plus importantes depuis 1977 non seulement par le nombre des participants et le fait qu’elles ont lieu dans tout le pays, mais aussi parce qu’elles touchent l’ensemble de la population”, a estimé le politologue Amr Al-Chobaki, de l’institut Al-Ahram.

Le gouvernement égyptien devrait être “sensible” aux aspirations de son peuple, a jugé mardi la présidence américaine. “Le gouvernement égyptien a une occasion importante (…) de mener des réformes politiques, économiques et sociales qui peuvent améliorer sa vie et aider à la prospérité de l’Egypte”, indique un communiqué de la Maison Blanche. “Les Etats-Unis sont engagés à travailler avec l’Egypte et le peuple égyptien pour faire avancer ces objectifs”, ajoute le texte.

Avec plus de 80 millions d’habitants, l’Egypte est le pays le plus peuplé du monde arabe, et plus de 40 % de sa population vit avec moins de deux dollars par jour et par personne. Plusieurs immolations par le feu ont eu lieu ces derniers jours en Egypte, rappelant celle d’un jeune Tunisien qui avait déclenché la révolte dans son pays. Le président Moubarak, 82 ans, est au pouvoir depuis 1981. Une élection présidentielle est prévue en septembre, mais il n’a pas dit s’il se présenterait. Son fils Gamal, 47 ans, est donné comme un possible successeur.

Le Monde.fr, avec AFP