Le texte en anglais suit la traduction
JJ
La réconciliation palestinienne n’est pas bonne pour Israël suivant le jeu à gain nul que nous avons joué de tout temps :
Ce qui est bon pour eux est mauvais pour nous.
Gideon Levy
Pourquoi nous en faire pour les élection, le changement de premier ministre et les partis ? Puisque qu’avons-nous besoin de cette agitation inutile si la réponse d’Israël
doit être toujours la même, pilotage automatique gouvernement après gouvernement ? Pourquoi chaque fois qu’il y a une chance de changement positif, Israël
s’empresse-t-il de faire la grimace, de prévoir le pire et de se bloquer dans son rejet. Pourquoi ? Parce que nous sommes ainsi.
Les journalistes n’ont même pas eu le temps de rendre compte de la conférence de presse d’Azam al-Ahmed et de Musa Abu Marzuk, que Benjamin Netanyahou était
déjà dans le studio pour adresser sa grimace publique. Avant même qu’il l’ait fait, le choeur national s’est embarqué dans le rejet, qui est devenu l’hymne national, pendant
que dans le fond, l’orchestre des menaces joue. Comme la carcasse du bus scolaire atteint par un missile tiré depuis Gaza, qu’on a largement diffusé à l’étranger dans
une “campagne de relations publiques”, les protagonistes essayent maintenant un autre montage : Danger- Réconciliation palestinienne. Il n’y a pas encore de
réconciliation, mais on entend déjà les cris des rejectionistes israéliens.
Les textes sont les mêmes, au mot près, que ceux des années 70 et 80 : une organisation terroriste avec laquelle nous ne négocierons jamais. A l’époque c’était le
Fatah, aujourd’hui le Hamas. Le ministre de la défense a mis tant de conditions pour que le Hamas soit considéré comme un interlocuteur, que cela revient à dire non. Et
Shimon Peres, qui est maintenant pour la paix sans démanteler les colonies, a fait une déclaration de président : ” La réconciliation empêchera la création d’un Etat
palestinien” – comme si c’était la position du Fatah, comme si Israël était prêt à quitter les territoires, et que seule ce terrible développement de dernière minute allait
empêcher l’établissement d’un Etat palestinien.
Le Hamas, pas le Fatah, a changé de position. C’est (peut-être) une bonne nouvelle. Il est encore trop tôt pour établir jusqu’à quel point elle est sérieuse et la charge de la
preuve de son tournant modéré revient au Hamas. Mais il a droit à une chance. Pendant deux ans nous avons présenté des conditions impossibles à Mahmoud Abbas,
et maintenant nous le regrettons. ” C’est nous ou le Hamas”, déclare Netanyahou, comme un amant trompé, comme si l’option “nous” avait un jour était sur la table.
L’accord qui vient d’être mis en oeuvre comprend une promesse de démocratisation et d’élections. N’est-ce pas ce que nous avons toujours voulu ? C’est une exigence
du droit, oui ou non ? Tous ceux qui ont dit que c’est une bonne chose de ne pas avoir fait la paix avec les tyrans arabes doivent maintenant s’intéresser à une paix avec
la nation palestinienne entière et pas seulement avec ses dirigeants. C’est leur chance. Tous ceux qui se plaignent qu’ Abbas soit prêt à inclure un partenaire radical dans
son gouvernement devraient d’abord regarder la composition de notre gouvernement. Et tous ceux qui ont dit que les palestiniens étaient divisés et qu’ Abbas était faible,
n’était pas un partenaire, devraient être contents de la possibilité d’un gouvernement représentatif, puissant.
Mais non. La réconciliation palestinienne n’est pas une bonne chose pour Israël suivant le jeu à gain nul que nous jouons depuis toujours :Ce qui est bon pour eux est
mauvais pour nous. Ecoutons les mots scintillants de Noam Chomsky interviewé par Gadi Algazi pour Israël Social TV : l’hypothèse première d’un Israël démocratique
doit être une chance pour une Palestine démocratique. N’est ce pas la vérité ?
Le chemin de la réconciliation palestinienne est encore long, et le chemin d’un état est encore plus long. Dans les allées de Jénine et les tunnels de Rafah il n’y encore
rien à célébrer. A Jérusalem et Tel Aviv il n’ y a encore rien d’inquiétant, ni de menaçant, ni de réjouissant – comme si nous avions un “avantage” dans les relations
publiques. Si un gouvernement d’unité voit le jour, et si les élections sont tenues, il y aura une possibilité nouvelle. Israël a besoin de lui faire bon accueil avec les
réserves appropriées.
Quel désastre que la réception du jour de la Liberté en Afrique du Sud le week-end dernier ! Alors que l’ambassadeur d’Afrique du Sud Isamil Coovadia, quelqu’un qui
connait un chose ou deux sur “les organisations terroristes” avec qui il est “interdit” de négocier, et dont les représentants ont gouverné ces vingt dernières années un
pays libre et assez impressionnant, parlait des chances de la réconciliation palestinienne, le ministre Benny Begin pensait effrayer le public par la perspective d’une
démocratisation du monde arabe, peignant un tableau aussi noir que possible. Parce que nous n’avons pas changé. Les jours s’en sont allés, les années ont passé, mais
la chanson reste la même.
Gideon Levy
Hamas should be given a chance
Palestinian reconciliation is not good for Israel according to the distorted zero sum game that we have been playing forever: What is good for them is bad for us.
Why should we bother with elections, changing prime ministers and parties? For what do we need all this unnecessary trouble if Israel’s response will always be the
same, government after government on autopilot? Why is it that every time there appears to be a chance for positive change,Israel is quick to make a sour face, to
scaremonger and hunker down behind its rejectionism. Why? Because that is how we are.
The reporters have not even managed to deliver their stories from the press conference of Azam al-Ahmed and Musa Abu Marzuk, and Benjamin Netanyahu was
already in his media room to send out a public sour face. Even before he was done, the national chorus embarked on its song of rejectionism, which has become the
national anthem, while in the background the orchestra of threats is playing. Like the wreckage of the school bus that was hit by a missile from Gaza, which is being sent
abroad on a “public relations campaign,” the propagandists are now trying to score another fabricated point: Danger – Palestinian reconciliation. There is still no
reconciliation, but the cries of the Israeli rejectionists are already being heard.
The texts are the same texts, word for word, like in the ’70s and the ’80s: a terrorist organization with which we will never negotiate. Then it was Fatah and now it is
Hamas. The defense minister placed so many conditions on Hamas for it to be regarded as an interlocutor, that he simply means no. And Shimon Peres, who is now in
favor of peace without removing settlements, made a presidential declaration: “The reconciliation will prevent a Palestinian state,” – as if this is the Fatah position, as if
Israel is about to leave the territories, and only this terrible, last minute development is preventing the establishment of a Palestinian state.
Hamas, not Fatah, changed its position. This is (perhaps ) the good news. It is still too early to assess how serious it is and the burden of proof is on Hamas to show that
it has turned moderate. But it should be given a chance. For two years we presented impossible conditions to Mahmoud Abbas, and now we miss him. “It’s either us or
Hamas,” Netanyahu declares like some betrayed lover, as if the option of “us” was ever on the table.
The agreement that was initialed includes a promise for democratization and elections. Is that not what we always wanted? That is what the right demanded, is it not? All
those who now say that it is a good thing that we did not make peace with the Arab tyrants should now be interested in peace with the entire Palestinian nation and not
only with its rulers. This is their chance. All those who complain that Abbas is about to include a radical partner in his government should probably first look at the
composition of our government. And all those who said that the Palestinians are divided and Abbas is weak, not a partner, should be pleased with the chance for a
representative, powerful government.
But no. Palestinian reconciliation is not good for Israel according to the distorted zero sum game that we have been playing forever: What is good for them is bad for us.
Listen to the reverberating words of Noam Chomsky in an interview with Gadi Algazi on Israel Social TV: The basic hypothesis of a democratic Israel must be a chance
for a democratic Palestine. Is this not true?
The path to Palestinian reconciliation is still long, and the path to statehood even longer. In the alleys of Jenin and the tunnels of Rafah there is still nothing to celebrate. In
Jerusalem and Tel Aviv there is still nothing to worry about, to feel threatened by or even to rejoice about – as if we have been given a public relations “asset.” If a unity
government is set up, and if free elections are held, there will be a new possibility. Israel needs to welcome this, with the appropriate reservations.
How depressing was the South African Freedom Day party in Tel Aviv over the weekend. While South African ambassador Ismail Coovadia, a person who knows a thing
or two about “terrorist organizations” with which it is “forbidden” to negotiate, and whose representatives have been governing for the past 20 years a free and relatively
impressive country, spoke about the chances of Palestinian reconciliation, minister Benny Begin sought to frighten those present about the prospect of democratization in
the Arab world, painting as black a picture as possible. That is because we are unchanged. The days go by, a year passes, but the song remains the same.
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