lu dans L’Alsace

Primaire Henri Stoll : « Un candidat comme vous et moi »

le 12/06/2011 à 00:00 par Propos recueillis par Simon Barthélémy,de notre bureau parisien

photo: Thierry Gachon

Henri Stoll vous êtes maire de Kaysersberg et participez à la primaire d’Europe Écologie-Les Verts, qui désignera le 29 juin son candidat à la présidentielle. Que pensez-vous de la campagne ?

C’est intéressant de rencontrer les copains, Éva [Joly], Nicolas [Hulot] et Stéphane [Lhomme] et c’est de se confronter. Mais lors des deux premiers débats publics, on a posé les mêmes questions aux quatre candidats alors que nous avons les mêmes programmes — pour l’agriculture bio, contre le nucléaire…

« Déficit d’image »

On ne peut que donner des réponses identiques, et ce n’est pas ça qui va me permettre de rattraper mon déficit d’image et de notoriété.

Alors pourquoi vous êtes-vous lancé dans la bataille ?

Parce que je ne suis pas d’accord avec le positionnement de mes concurrents. Nous devons nous adresser aux gens qui ont des difficultés, pas aller chercher des voix au centre, déjà super-embouteillé, avec Borloo, Bayrou, Villepin… Beaucoup de gens sont dégoûtés de la politique spectacle, du sarkozysme, du bling-bling… Ils vont voter FN ou s’abstenir.

Pour les convaincre, il faudra trouver la personnalité qui les représentera le mieux, leur proposer quelqu’un comme vous et moi. Hulot est le candidat médiatique, Éva incarne la rigueur du juge d’instruction. Moi, je vais au boulot, je fais mon jardin. Je suis quelqu’un auquel on peut s’identifier.

Lors de la dernière réunion publique, Stéphane Lhomme, de l’Observatoire du nucléaire, a attaqué Nicolas Hulot avec virulence. Désapprouvez-vous cette attitude ?

Stéphane a été un peu maladroit. Mais on n’est pas obligé de se caresser dans le sens du poil. Et puis, comment faire autrement pour se distinguer ? Je suis écolo depuis 1974, Stéphane depuis des années, on fait de l’écologie appliquée, du terrain. On a une manière différente de vivre de la politique.

Je peux comprendre que ceux qui disent depuis des années qu’il faut sortir du nucléaire s’énervent contre ceux qui viennent de s’en rendre compte opportunément.

« Fossoyeur du Grenelle »

Si Nicolas en est convaincu, c’est super, et je le crois sincère. Je ne peux pas non plus imaginer qu’il ait pu vouloir faire équipe avec Jean-Louis Borloo, premier ministrable de Sarko et fossoyeur du Grenelle de l’environnement. Il a été piégé.

Si vous n’êtes pas présent au second tour de la primaire, pour qui appellerez-vous à voter ?

La question est plutôt : qui va appeler à voter pour moi, car je suis certain d’être au deuxième tour, et de gagner. Du moins c’est mon état d’esprit. Et si je n’y suis pas, je n’en sais rien. La politique pour moi, ce ne sont pas des candidats, mais des idées. J’ai estimé qu’on se gourait et je propose une stratégie qui sera gagnante.

le 12/06/2011 à 00:00 par Propos recueillis par Simon Barthélémy,de notre bureau parisien