Tribune libre

Les signataires de l’appel EELV laïcité n’est pas racisme ont reçu ce courriel:

L’appel laïcité n’est pas racisme a été présenté au congrès EELV de la Rochelle et a été adopté par 82% de pour et 2% de contre. Vous trouverez en fin d’émail la motion ponctuelle telle qu’elle a été adoptée lors du congrès.

Cependant, a peine cette motion adoptée, une polémique est née du fait d’une élue EELV de Lyon qui a demandé lors d’un mariage à la mariée de retirer son voile lors de la cérémonie contrairement à la loi et aux principes même de la laïcité qui veut que l’État soit neutre envers les citoyens indépendamment de leur origine ou religion.

Sans réaction de la direction d’EELV sur le sujet, les initiateurs de l’appel Laïcité n’est pas racisme organisent une réunion de débat autours de cette question le dimanche 3 juillet à 14h au Centre culturel Kurde 16, rue d’Enghien, 75010.

Si vous aussi pensez qu’une telle attitude est contraire à la règle Républicaine et à la laïcité, n’hésitez pas à venir en discuter avec nous.

Cette réunion se fait à la suite des journées d’été de l’association Sortir du Colonialisme qui se déroulent au centre culturel Kurde les 2 et 3 juillets.

Si vous désirez participer aussi à ces journées d’été, vous trouverez ci-joint le programme et fiche d’inscription à envoyer à contact@anticolonial.net

Cordialement

F. Sarkis

Motion ponctuelle : Laïcité n’est pas racisme !

Depuis quelques années, nous assistons à une véritable libération de la parole raciste de nos dirigeants politiques surfant sur les thèses de l’extrême droite. Celles-ci visent les personnes issues de nos anciennes colonies : loi sur l’apport positif de la colonisation, présentation de l’immigration comme un danger pour la supposée « identité nationale », stigmatisation des musulmans en pointant leur « accroissement », volonté de réduire l’immigration légale et le regroupement familial, éthnicisation de la question sociale dans nos quartiers populaires, campagnes contre « l’islamisation » de la France.

Cette vision culturaliste d’un monde traversé par un « choc » entre « civilisations » supposées incompatibles est en train de gagner la « bataille des esprits » et de transformer durablement la matrice d’analyse de la réalité sociale et politique.

Aujourd’hui ces discours ne sont plus l’apanage de l’extrême droite mais traversent l’ensemble de nos sociétés. En France, cette vision est entrée en résonance avec une certaine tradition de hiérarchisation des cultures héritées de notre histoire coloniale.

L’un des tours de « passe passe » qui a permis, malgré une tradition anti-raciste et anti-coloniale, d’étendre ces grilles d’analyse même au sein de l’institution républicaine, s’est fait par l’instrumentalisation et le pervertissement de la notion de « laïcité ».

La laïcité est un principe de séparation de l’institution républicaine et des institutions religieuses destiné à assurer l’autonomie de l’individu. La laïcité, c’est le droit de croire comme celui de ne pas croire. La laïcité c’est le droit pour chacun de définir lui même son identité d’individu dans le respect d’un construire ensemble permettant à chacun d’avoir sa place. Bref, la laïcité est un outil de liberté, d’égalité et de fraternité, un outil de démocratie.

Malheureusement, certains confondent la défense de la laïcité avec le fait d’imposer une identité « majoritaire » (certains diront « nationale ») à ceux, les juifs, les musulmans, les immigrés et autres « minoritaires » supposés par essence être incapables de « s’intégrer » sinon « s’assimiler » à la communauté « majoritaire ».

Avec le débat sur la laïcité à la sauce UMP, l’appel à la tenue d’assises contre l’islamisation de la France ou encore avec l’assimilation, faite par Marine Le Pen, des prières de rue faites par les « musulmans » à l’occupation nazie, un pas dans l’instrumentalisation de la laïcité vient d’être franchi. Le discours anti-arabe des années 80 est recyclé, sous couvert de pseudo-laïcité, à un discours anti-musulman. Le vocabulaire change, le racisme reste.

Désormais, nous le constatons au quotidien, le danger d’instrumentalisation est réel. Des personnes de bonne foi, pensant défendre sincèrement la laïcité, sont trompées par ce nouveau vocable.

La France est diverse, c’est un état de fait qu’il faut accepter. La critique des religions, de toutes les religions, est un droit mais critiquer les religions cela ne signifie pas accepter la relégation communautaire et nier aux individus croyants le droit au libre arbitre et à leur droits de citoyens.

La défense de la laïcité doit au contraire se faire dans le respect de l’autonomie des individus, c’est-à-dire par la recherche de l’adhésion volontaire à un modèle de vivre ensemble laissant à chacun sa place et respectant l’égalité entre les citoyens.
Il ne s’agit pas de nier les mécanismes de repli identitaire que l’on voit poindre un peu partout. Cependant, ne nous trompons pas de cible. Ce repli n’est pas l’apanage des « minorités » mais est un phénomène qui s’amplifie en réaction à une mondialisation libérale affaiblissant les systèmes collectifs de protection sociale et généralisant une culture de compétition entre êtres humains réduits à un statut de consommateurs et de cibles marketing.

La réponse à la fragmentation de nos sociétés ne se fera pas en mettant de l’huile sur le feu des réactions identitaires mais en proposant un projet collectif et politique nouveau redonnant de l’espérance dans les processus collectifs et dans un horizon meilleur pour tous.

La génération d’après guerre a su faire adhérer les peuples européens à un nouveau projet de progrès social et de paix. Aujourd’hui, avec les guerres, les crises économiques, sociales et écologiques, il est évident que le modèle hérité de nos parents n’est plus apte à répondre aux besoins d’aujourd’hui.

Ceux qui veulent dépasser le modèle du XXème siècle pour revenir à celui des « croisades » et du rêve des « conquêtes » coloniales (discours de 2007 de N. Sarkozy à Toulon), se fourvoient lourdement. Notre génération doit réinventer un rêve européen, un rêve qui répond aux questions d’aujourd’hui sans reproduire les erreurs du passé, un rêve de paix, d’équilibre entre les êtres humains et leur environnement. Nous, écologistes, avons un immense défi à relever.

Présentation Journées d’été de Sortir du Colonialisme

Invitation et inscription aux

Premières rencontres d’été de Sortir du Colonialisme

« L’anticolonialisme: continuités et ruptures »

les 2 jet 3 Juillet 2011

Centre Culturel Kurde, 16 rue d’Enghien, Paris 75010

Métro Strasbourg Saint dénis ou Château d’eau

 

 

Depuis la création de la semaine anticoloniale en en 2006,  l’anticolonialisme est de retour. Notre action a permis de remettre à l’ordre du jour et de rendre visible une question politique majeure ; Plusieurs dizaines d’organisations  associatives, syndicales, politiques, ont participé aux six premières éditions de la Semaine, organisant des initiatives citoyennes autour de la mémoire et de l’actualité de l’anticolonialisme. Il nous semble important aujourd’hui de prendre un temps pour réfléchir au sens de notre action, aux raisons de notre engagement, aux perspectives que nous voulons donner  à la Semaine anticoloniale et au réseau « Sortir du colonialisme ». Nous avons en effet constaté les limites de notre action :

Plusieurs problèmes nous ont laissé sans réactions collectives comme celle des interventions de l’armée française en Côte d’ivoire ou en Lybie. Des interrogations sur la pertinence de notre soutien à des luttes  comme au Tibet  ou au Sri Lanka ont été émises. En France même le débat autour de la xénophobie d’état et l’islamophobie doit être clarifié pour que le combat soit plus efficace : Le racisme est-il le produit du colonialisme ? Que signifie l’héritage post colonial  dans les banlieues ? La question des discriminations peut elle être assimilée à un statut d’exception de  certaines catégories de la population, voire à un nouveau Code de l’Indigénat ?  SI les pratiques xénophobes  du gouvernement organisent l’apartheid social, peuvent elles être caractérisées comme coloniales ?  Il ne s’agit pas d’avoir des postions homogènes, de définir une « ligne » de l’anticolonialisme mais de pouvoir définir ce que sont nos convergences et nos différences pour mieux orienter notre action.

Notre réflexion nous amène à poser deux grandes questions  autour d’un même thème : «Continuités et ruptures dans le colonialisme et l’anticolonialisme » :

1° Qu’est ce qu’être anticolonialiste aujourd’hui Le mouvement anticolonial a pris plusieurs formes : celle du regroupement des colonisés au début du XXème siècle, celle du mouvement de soutien aux luttes anticoloniales durant la guerre d ‘Algérie, celle du tiers-mondisme dans les années soixante.  Faut il passer de  la définition classique de l’anticolonialisme à une dimension décoloniale ?

2°) Qu’est ce que le Nouvel Ordre Colonial ? L’anticolonialisme n’est pas un lieu de mémoire. Les formes prises dans le passé ont été différentes. La traite négrière, les empires coloniaux, l’impérialisme… Aujourd’hui la mondialisation entraine une nouvelle phase du colonialisme

A partir des réponses à ces questions nous réfléchirons ensemble à comment construire un mouvement anticolonialiste au 21ème siècle. Quelles convergences avec le mouvement antiraciste et le mouvement altermondialiste ? Quels sont les champs nouveaux de l’anticolonialisme  (décolonisation des imaginaires, décolonisation culturelle et linguistique, lutte contre les nouvelles formes du colonialisme (recolonisation des terrées, dette, écologie et colonialisme, ingérence militaro – humanitaire …)

Nous proposons deux journées de réflexions les samedi et dimanche 2 et 3 juillet au Centre culturel Kurde 16, rue d’Enghien, 75010. Ces rencontres sont libres d’accès à tous les anticolonialistes  et notamment à celles et ceux qui ont participé à des actions organisées dans le cadre de la Semaine anticoloniale ou qui aimeraient s’engager au sein de l’association, dans une de ses activités, ou en partenariat avec elle. Les séances seront introduites par un exposé de 15 minutes et donneront lieu à des débats à bâtons rompus, du maximum de participants à raison de 5 minutes pour chacun(e). Des repas pourront être pris sur place par les participants.

 

 

Programme

Samedi 2 juillet

Accueil 9 h 30 – 10 h

10 h 13 H : Introduction : Alain Ruscio, Historien anticolonialiste, auteur de plusieurs livres dont le dernier : Ya bon les colonies ?  (Le Temps des cerises)  a reçu le prix du livre anticolonial 2011

De la fin de l’esclavage à la lutte contre le nouvel ordre colonial, d’hier à aujourd’hui, que signifie  être anticolonialiste ?  Peut on être anticolonialiste dans la France de Sarkozy ?

Déjeuner sur Place : 13 H  –  14 H 30

14H 30 17H  30: Introduction par Niels Anderson, membre de Sortir du Colonialisme et du Conseil scientifique d’ATTAC

Qu’est ce que le Nouvel Ordre Colonial ?

Comment construire un mouvement anticolonialiste au 21ème siècle ? Quelles convergences avec le mouvement antiraciste ?

17H 45 – 18 H 15  : Première Synthèse

Dimanche 3 juillet

9h 30 11 H 30 : La semaine anticoloniale 2012 : les thèmes la commémoration du cinquantième anniversaire de la Guerre d’Algérie ; la question coloniale au cœur de la présidentielle ; Les autres initiatives  en cours

11H 30 – 13 H : Le réseau Sortir du colonialisme :  Un an après sa création en tant qu’association, forces et faiblesses,  Comment le renforcer ? comment l’organiser dans les régions ?

13 H : Buffet anticolonial : avec présentation des différentes associations du Réseau

L’après midi : possibilité pour des Groupes de travail de rédiger les conclusions du débat

Bulletin d’inscription

Rencontres d’été du Réseau  «  Sortir du colonialisme » ,

2- 3 juillet 2011 ;

Centre Culturel Kurde, 16 rue d’Enghien, 75010,

Métro Strasbourg Saint Denis ou Château d’eau

Nom :                                                                                               Prénom :

Organisme ou structure d’appartenance :

Coordonnées :

Adresse :

Téléphone :

Mail :

VOTRE PARTICIPATION :

Samedi  2  septembre           Oui                     Non

Déjeuner sur place  samedi midi    Oui     Non

Dimanche matin  3 juillet 2011   Oui       Non

Buffet anticolonial  dimanche midi          Oui                      Non

A retourner à : contact@anticolonial.net

Les repas sur place, préparés par nos amis kurdes, seront à 10 euros  par personne