Samedi 25 juin, vers 17h15, au bout de la rue des Hallebardes, près des brocanteurs de livres, à l’intersection avec la place Gutenberg, un curieux spectacle s’offre aux yeux des passants un peu attentifs, les autres vaquant aux soldes ou au tourisme.

Un homme et deux femmes sont soumis à un contrôle de police qui se veut discret,  malgré le port (obligatoire) d’un brassard orange “Police” par un seul des policiers en civils qui opèrent.

Palpation, vérification des papiers, questions, puis le chef après en avoir demandé l’autorisation aux gens contrôlés, photographie le groupe avec son portable!

Les personnes, très brunes, dont la police dirait probablement qu’elles ne sont ni de type européen,  ni africain ni maghrébin, (on vous laisse deviner) posent, comme chez le photographe, avec une certaine fierté.

Peu de gens remarquent la scène, mais lorsqu’on se rapproche pour observer, l’un des policiers, celui au brassard, demande ce qu’on fait là. On observe, ce n’est pas interdit, n’est-ce pas?

Il ergote, prétend que les gens, ceux-là mêmes que ses collègues contrôlent en pleine rue, sont peut-être gênés d’être observés. Comme s’il ne comprenait pas que ce sont les flics qu’on observe, comme tout citoyen peut le faire lorsqu’ils sont en opération sur la voie publique.

Et si les gens sont gênés, que la police interrompe ce contrôle au vu et au su de tous!

Il dit: “Ce n’est pas ce que vous croyez.” Puis évoque le code de procédure pénal.

C’est tout de même étrange, ce contrôle, en pleine rue, alors qu’aucun délit flagrant n’a semble-t-il été constaté.

Le contrôle s’achève, en douceur, au moment où trois autres policiers, en vélo, arrivent. L’un d’eux, me dit : “Vous me reconnaissez?“. Sa tête me dit quelque chose, en effet. Il ajoute: “Vous vous rappelez? J’étais ce “manifestant” que vous aviez pris pour un infiltré d’extrême-droite lors de la manifestation contre le racisme?

En effet! Lui et deux ou trois de ses collègues, vêtus ce jour d’un parka kaki, avaient même poussé le bouchon jusqu’à arborer, un temps, jusqu’à ce qu’on les démasque, en douceur, aussi, un autocollant du MRAP!

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Et tout ce petit monde, en civil ou en uniforme, d’enfourcher son vélo pour d’autres aventures de la maison poulaga…