Mise au point de Culture et Bilinguisme d’Alsace et de Moselle (adressée aux DNA)
Dans une opinion publiée dans les DNA le 10 février, une personne, qui vit encore dans l’antagonisme franco prussien de 1871, Madame Bollmann, reproche à plusieurs associations alsaciennes d’avoir reçu des soutiens d’associations ou de fondations allemandes pour l’action en faveur du bilinguisme et de la langue régionale. Ses propos ne mériteraient guère de réaction s’ils n’étaient l’occasion de souligner un aspect de l’amitié franco allemande scellée par le Traité de l’Elysée.
Alors que nous fêtons le 50e anniversaire de ce traité, il apparaît parfaitement légitime que des institutions et fondations françaises soutiennent la langue française en Allemagne et notamment en Sarre et au pays de Bade, de même qu’il est parfaitement légitime que des institutions et fondations allemandes soutiennent la langue allemande en France et en particulier en Alsace et en Moselle. De plus, face au recul des compétences linguistiques dans chacun des deux pays de la langue du partenaire, ce soutien réciproque est plus opportun que jamais. Il n’y a là rien à « dénoncer », mais au contraire, il faut regretter que l’Allemagne ne fasse pas davantage pour la langue allemande en Alsace et que la France ne fasse pas plus pour le français au pays de Bade. Ce sont donc des associations, soutenues par des fondations, qui donnent l’exemple. Notre association, Culture et bilinguisme d’Alsace et de Moselle – René Schickele Gesellschaft, n’a jamais caché avoir reçu, il y a quelques années, des soutiens d’une fondation allemande honorablement connue pour des actions dont l’intérêt culturel est incontestable. Elle considère cette aide comme un honneur puisqu’elle traduit la reconnaissance de la valeur de son travail pour la coopération franco-allemande dans l’esprit du traité de l’Elysée et elle espère bien bénéficier encore dans l’avenir de cette forme d’aide pour développer son action en faveur de la culture du Rhin supérieur. Nous appelons les fondations allemandes et françaises à renforcer leur action dans cette région pour que les nouvelles générations de part et d’autre du Rhin puissent dans le futur maitriser deux langues intéressant 170 millions de personnes en Europe, accéder au marché du travail du pays voisin et ne pas être contraintes de communiquer ensemble seulement en anglais.
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