Communiqué

Saint-Denis, le 26 septembre 2013

Population Roms : la circulaire alibi du 26 août 2012 a fait long feu

DEI-France, qui défend les droits de tous les enfants présents sur le territoire, vient d’écrire une lettre ouverte au préfet délégué interministériel à l’hébergement et à l’accès au logement (DIHAL), pour l’informer qu’elle ne participera pas à la journée du 27 septembre qu’il organise pour faire le bilan, au bout d’un an, de l’application de la circulaire du 26 août 2012 relative à l’accompagnement des évacuations de campements illicites, dont il a reçu mission de veiller à la bonne mise en œuvre.

Après plusieurs mois durant lesquels DEI-France a été associée aux groupes de travail de la DIHAL pour le suivi de l’application de cette circulaire, l’association considère, après un été marqué par une accélération des démantèlements de camps sans aucun accompagnement des familles, que cette circulaire a fait long feu. L’heure n’est plus à faire le bilan d’un texte réglementaire signé par sept ministres, mais qui sert d’alibi humaniste tout en étant sciemment et volontairement foulé aux pieds par les représentants de l’État dans la pratique, puisqu’ils ne l’appliquent pas, ou même qu’ils en détournent les dispositions.

Les constats et témoignages de terrain rapportés par les délégués de DEI apportent quasiment partout la preuve que la volonté de chasser les populations « Roms » du territoire prime sur toute considération humaniste et même humanitaire, que tous les liens sociaux patiemment établis entre ces populations et les associations qui les accompagnent, tous les efforts d’insertion et de scolarisation sont systématiquement détruits, et que, une fois de plus, ce sont les enfants qui en subissent les conséquences les plus lourdes.

Les propos du ministre de l’Intérieur avant-hier encore sont clairs sur cette volonté et sur la ligne politique qui prime aujourd’hui dans le gouvernement. L’État aura à répondre de ses actes devant le Comité des droits de l’enfant des Nations unies en 2015.

Alors cessons de parler d’application ou non d’une circulaire alibi et exigeons de l’État qu’il mène enfin une réelle politique d’insertion des familles qui le souhaitent, à commencer par la levée des obstacles dressés sur leur accès au droit commun et à leurs droits fondamentaux d’êtres humains. À ce sujet, on attend toujours la nouvelle contribution française à la stratégie d’insertion des roms demandée par l’Union européenne.

PJ : lettre ouverte de DEI-France au préfet délégué interministériel à l’hébergement d’urgence et l’accès au logement

LO-DEI-DIHAL