PARIS, 20 déc 2013 (AFP) – Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls “ne sort pas grandi” du classement sans suite de la plainte déposée par le Mrap après des propos controversés sur les Roms, a estimé vendredi l’un des co-présidents du Mrap.

“Je ne suis pas très étonné que la commission des requêtes de la Cour de justice de la République (CJR), qui est une juridiction d’exception, ait choisi le classement sans suite” a déclaré à l’AFP l’avocat Pierre Mairat, l’un des trois co-présidents de l’association de défense des droits de l’Homme. “Je vous rappelle que François Hollande en avait promis la disparition”.

“Manuel Valls ne sort pas grandi de cette affaire, il a commis une faute politique, qui restera gravée” a-t-il ajouté. Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) avait porté plainte le 12 novembre devant la CJR, seule habilitée à juger les ministres pour des actions dans le cadre de leur fonction. Etaient reprochés à Manuel Valls ses propos sur les Roms, “des populations qui ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation” et qui “ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie”.

“Quand ce genre de déclaration est l’œuvre de Jean-Marie Le Pen la société peut sans difficulté le condamner mais elles sont en fait beaucoup plus dangereuses quand elles sont le fait de personnes en charge de responsabilités, comme un maire ou un ministre” a poursuivi Me Mairat.

“Le Mrap continuera à poursuivre systématiquement tous les auteurs de déclarations racistes, quelle que soit leur origine politique”, a-t-il conclu.

Dans ses attendus la commission des requêtes de la CJR a notamment estimé que “les propos incriminés s’insèrent dans un débat d’intérêt public, relatif au problème, qualifié par le ministre de +difficile et complexe+, de l’intégration des Roms”, lors d’une interview en septembre sur France Inter.

Cette décision “met fin à une polémique stérile et à des accusations insupportables à l’encontre de Manuel Valls”, a réagi jeudi soir le ministère de l’Intérieur.