Pas lu, pas vu, pas entendu dans les médias:
Deux membres de RESF 67 se sont rendus hier après-midi au CRA de Geispolsheim.
Vers 13 h, une vingtaine de “retenus” se trouvaient dans la cour.
Plusieurs d’entre eux, musulmans, ont étalé des cartons sur le sol pour faire la prière.
Ils se plaignent de leur enfermement, en attente d’expulsion.
Samedi dernier, il semble qu’il y ait eu des mouvements divers dont déjà une menace de grève de la faim. L’administration préfectorale ne prévoit pas en effet de repas halal. Selon un responsable des gendarmes, les plateaux repas sont présentés en séparant la vainde du reste, ce qui permet de laisser la viande non halal. Mais qu’en est-il dans ce cas de létat de santé des “retenus” qui peuvent y rester jusqu’à 32 jours en tout, durée que le sinistre Besson veut rallonger à 45 jours.
A 14h, nous nous sommes rendus auprès de Baligh Kais, ce jeune travailleur tunisien enfermé depuis plus d’une semaine maintenant, dont le TA a refusé de casser l’arrêté d’expulsion.
Il semble avoir le moral, reçoit des visites, et des appels téléphoniques de son épouse retournée dans l’Essone.
Rappelons que si Baligh devait être expulsé, cela briserait aussi l’existence de sa famille et de son épouse.
Celle-ci est étudiante dans une formation qui n’existe pas en Tunisie dont elle est aussi ressortissante.
Elle est déjà séparée de son mari. Elle risque de perdre son logement et de devoir cesser ses études.
Les mesures d’expulsion, qu’il y ait ou pas des enfants en cause, brisent des vies.
Elles sont inhumaines!
D’autant que trois frères et soeurs sont français et que le père est gravement malade et soigné chez nous, sous oxygène.
Et que dire de l’impunité des employeurs de tous ces travailleurs étrangers sans papiers qui les exploitent, violent les lois françaises et s’en tirent en général sans problème, eux!
On voit bien que ce système de surexploitation de travailleurs étrangers qui ne reçoivent pas de fiches de paie, est de l’intérêt supérieur des patrons capitalistes.
M. Kais est décidé à faire la grève de la faim pour être libéré.
Nous avons eu connaissance du fait que le consulat de Tunisie refuserait en général de délivrer le document nécessaire à la France pour expulser les Tunisiens?
Dans ce cas, pourquoi le Préfet de la Région Alsace retient-il encore M. Kais?
Être “retenu” 32 jours, pour rien, est-ce vraiment humain? Une fois libéré, pourra-t-il exiger des dommages et intérêts?
En tout cas, bien moins humain que Baligh Kais qui se préoccupe de la situation du Marocain (résidant en Suisse) interpellé en même temps que lui, ainsi que de celle de tous les autres “retenus“.
Bien que les médias aient été informés directement, et que France Bleu Alsace ait même réalisé hier après-midi une interview par téléphone, après qu’une journaliste se fut rendue sur place, celle-ci n’est pas passée ce matin sur les ondes.
Il est tellement plus important de parler des radars automobiles!
Dernière minute: l’Agence France Presse vient de prendre des nouvelles. Peut-être un déblocage du silence médiatique en vue?
Est ce qu’on sait où se trouve Baligh Kais actuellement?
Merci eventuellement pour l’info.
merci pour votre témoignage
LA HONTE POUR LA FRANCE
Baligh Kais est un cousin à moi, il ètait très petit quand il est rentré en Tunisie avec sa mère (ma tante) et ses deux soeurs. Son frère ainé Mohammed est le seul qui est resté chez le père en france et il vit encore là.
Je me rappelle bien de nos voisins en Tunisie qui sont devenus francais et ils vivent maintenant en France pourtant aucun d’eux n’est né en France. Alors dans ce cas ca va mais pas pour baligh Kais qui est né dans ce pays de démocratie…
HONTE POUR LA FRANCE
Baligh Kais est né en France et il a dû la quitter à l’âge de cinq ans.
Beaucoup de gens ont eu leurs papiers de séjours mais pas celui qui est né en France. N’oubliez pas que ses parents qui ont décidé pour lui de rentrer en Tunisie à l’époque.
Enfin c’est ainsi qu’on peut detruire des gens.
rectificatif: la loi de l’habeas corpus date du 27 mai 1679. C’est le progrès sauce Sarkonosor 1er.
La rétention administrative étant par définition illégale, puisque ces personnes sont privées de liberté sans avoir été condamnées à l’emprisonnement par un juge pénal, elles ne peuvent pas non plus demander d’indemnités s’il s’avère que leur mise en rétention ne remplit pas le rôle qu’elle est censée remplir d’après la loi: à savoir les garder sous la main jusqu’à ce qu’il soit possible de les expulser. Pour cela deux conditions sont nécessaires: 1) obtenir un document de voyage du pays de destination, (ce qui n’est pas toujours fait) 2) trouver une place dans un avion.
Or par expérience, lorsqu’un pays refuse de faire un laissez-passer lors de la 1ère présentation de l’étranger au Consulat de son pays, elle ne le fait pas non plus ensuite. Ainsi, en ce cas, c’est le Préfet lui-même qui décide de priver de liberté une personne, dont il sait qu’il ne réussira pas à l’expulser. La prolongation à 45 jours de la durée maximum de rétention relève de la même politique: faire subir à l’étranger le traitement inhumain et dégradant de la privation de liberté sous garde armée, privés de briquet et de stylos (pour empêcher qu’ils ne les bouffent?) ainsi que de verre à dents et de gobelets personnel. Sans compter le problème de la nourriture et le fait que tous n’ont pas d’affaires personnelles avec eux qui permettent de rester propre si longtemps. Bref c’est la situation du Moyen-Âge avant l’habeas corpus (Grande-Bretagne 29 mai