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Manifestation à Strasbourg :
samedi 7 juin – 15h – place Kléber
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Manifestation à Strasbourg :
samedi 7 juin – 15h – place Kléber
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Liste de toutes les manifestations : http://www.pourclement.org/2014/05/31/un-an-apres-le-meurtre-de-clement-plus-que-jamais-combattons-lextreme-droite-partout-ou-elle-se-dresse/
Un an après l’assassinat de Clément Méric, nous renouvelons ( voir Contre le Front national: mobilisation générale.) notre appel à participer aux manifestations qui sont organisées dans de nombreuses villes à partir du 5 juin (liste à la fin de l’article). Le sens que nous voulons donner à cette participation est contenu dans le texte qui suit. A Paris nous vous donnons rendez-vous à la Bastille le 7 juin à 14h.
Memorial 98
L’extrême-droite s’installe dans les institutions démocratiques. La violence fasciste s’installe dans l’espace public. Il y a un an, Clément Méric était assassiné par un jeune fasciste. Depuis, il faudrait de nombreuses pages pour détailler l’ensemble des actes racistes, islamophobes, antisémites, homophobes, transphobes survenus en France.
Les agressions physiques sont en hausse, synagogues et mosquées sont couvertes de croix gammées et assaillies de courriers de menace, tout comme les locaux de la gauche et du mouvement social, féministe ou LGBT. Les Roms subissent à la fois le racisme d’Etat et les attaques jusque sur les campements.
Les fascistes parlent d’une seule voix et l’imposent dans les médias. L’invitation du chef de milice Serge Ayoub sur les chaînes d’infos après le meurtre de Clément Méric en a sans doute été le symptôme le plus visible Soutenu par les franges même les plus modérées , les plus « dédiabolisées » du fascisme, la brute assumée, le néo-nazi jamais repenti a eu le droit à la parole politique dans les médias audio-visuels alors que les antifascistes étaient traînés dans la boue aussi par la droite républicaine.
En face, les victimes potentielles des brutes fascistes paraissent aphones dans leur dénonciation de la violence qui les menace : à la lepénisation des esprits, s’est ajoutée la dieudonnisation des analyses. De plus en plus souvent, les victimes de l’antisémitisme, de l’homophobie et du racisme ne se voient plus comme ayant un commun à partager et à défendre, mais comme des communautés en lutte les unes contre les autres. Toute une génération de petits comptables de la haine a éclos, qui ne se revendiquent d’une communauté que pour dénoncer les autres minorités. Le discours du « deux poids deux mesures » se tient dans tous les sens, se démultiplie à l’infini, pendant que l’oppression avance en enfonçant les coins de la division. Le front de la résistance est devenu poreux.
Dans le regard des fascistes, nous avons tous la même couleur, celle du sang à faire couler. L’idéologie de la concurrence des mémoires est une arme pour les détruire toutes : ceux qui disent que le génocide des Juifs est trop commémoré sont les mêmes qui nient le génocide rwandais. Alors que le FN crache sur la mémoire de l’esclavage, Dieudonné appelle à voter pour ce parti. L’islam « patriote et antisioniste » défendu par « fils de France” et autres alliés antisémites de Soral, aboutit à Fréjus, à un maire issu du groupe Egalité et Réconciliation de ce même Soral et qui interdit la construction d’une mosquée. Les tenants de l’islamophobie la plus décomplexée, d’Elizabeth Levy à Eric Zemmour, ont défendu la « liberté d’expression » de Dieudonné.
L’antiracisme universaliste est déclaré mort par toutes celles et ceux qui l’ont toujours combattu et craint, des rangs de l’extrême-droite à ceux de la gauche nationaliste. C’est la meilleure raison pour le faire vivre.
L’universalisme antiraciste ne consiste pas nier les différences, mais à être capable de voir, au-delà de ces différences, ce qui nous unit. C’est pourquoi il faut se réapproprier la mémoire commune des combats progressistes. Il s’agit par exemple de se souvenir que les massacres d’Algériens du 17 octobre 1961 furent évoqués devant un tribunal français parce que les associations de déportés juifs avaient réussi à traîner le bourreau d’Etat Papon devant ce même tribunal pour les crimes contre l’humanité commis sous l’Occupation. C’est prendre exemple sur les luttes qui perdurent : les plus précarisés, qui se sont eux-mêmes nommés « sans-papiers », savent faire fi des identités imposées et construire l’unité dans la durée.
L’universalisme antiraciste, c’est le geste des révolutionnaires syriens qui envoient des messages de solidarité aux révolutionnaires ukrainiens, c’est l’onde d’espoir et de colère mondiale, qui menace, même dans la douleur et dans le sang, tous les dictateurs, quelle que soit la nation ou la religion dont ils se réclament.
Retrouver l’espoir ici, c’est avant tout retrouver la raison, face aux semeurs d’irrationnel, de haine et de discorde. Pour Clément Méric, pour Ilan Halimi, pour Brahim Bouarram, pour les victimes de Breivik et pour celles de Merah, pour les femmes voilées et les jeunes juifs agressés, pour les homosexuels tabassés, pour les migrants pourchassés, pour tous les autres qui sont tous les nôtres.
Memorial98.org Contre le racisme, l’antisémitisme et les négationnismes
liste des manifestations: http://www.pourclement.org/2014/05/31/un-an-apres-le-meurtre-de-clement-plus-que-jamais-combattons-lextreme-droite-partout-ou-elle-se-dresse/
Sur Facebook suivez l’actualité quotidienne de la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et le négationnisme de Memorial 98 à l’adressehttp://www.facebook.com/groups/348947755137242/.
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