Le 20 juin nous avons rendu compte, comme le Journal, de l’interpellation de cinq placiers de parking à Strasbourg, trois devant l’Hôtel Sofitel, deux, place de la Bourse.
On sait que la mendicité n’est pas interdite en France; aussi, les policiers font état de “mendicité agressive” pour empêcher les Roms roumains de se faire un peu d’argent pour vivre, en rendant service aux automobilistes qui cherchent une place au centre-ville.
Les placiers ont été inculpés et sont convoqués pour le mois d’octobre au tribunal.
Mais, comme la saison touristique bat son plein, météo favorable oblige, la préfecture et la Ville de Strasbourg font aussi le grand ménage afin que les mendiants ne soient plus visibles.
Cela ne concerne pas seulement les étrangers, mais aussi des SDF bien de chez nous, comme par exemple ceux qui ont été chassés de dessous un pont près du Collège Episcopal Saint-Etienne.
Mais comme si cela ne suffisait pas, l’un des Roumains, pourtant citoyen européen, a fait l’objet d’une OQTF [Obligation de quitter le territoire français], et placé au Centre de Rétention administrative de Geispolsheim, avant son expulsion par avion vers son pays.
On se demande bien à quoi cela sert puisque l’expulsé pourra revenir très légalement en France pour trois mois renouvelables.
Ce qui est certain, c’est le double discours du gouvernemnt, du préfet et de la ville de Strasbourg.
Alors que le chef de la Mission Rom de Strasbourg déclarait encore, devant témoins, samedi matin à la Citadelle, après le débat organisé par l’ARES, que d’ici trois ans il n’y aurait plus de bidonville et que trente Roms roumains seulement (sur 450) avaient trouvé du travail, alors que la circulaire interministérielle recommande de ne pas chasser des habitants des campements sans solution de relogement, dans la réalité, la chasse aux Roms est quotidienne et la vie leur est rendue impossible, afin qu’ils finissent par partir d’eux-mêmes.
Il est plus que temps que, dans la capitale des Droits de l’Homme, ces populations, et tous les pauvres, soient respectées dans leurs droits.
Résistance et romananitude
faisons de la pauvreté un crime contre l’humanité.