Palestinian relatives mourn over the body of Mahmud al-Sewati during his funeral
http://electronicintifada.net/content/urgent-call-gaza-civil-society-act-now/13558

Nous, Palestiniens qui sommes piégés dans la bande de Gaza assiégée et ensanglantée, en appelons aux gens de conscience de par le monde pour qu’ils agissent, protestent et intensifient le boycott, le désinvestissement et les sanctions contre Israël jusqu’à ce qu’il cesse cette attaque meurtrière sur notre peuple et qu’il en soit tenu responsable.
Alors que le monde nous tourne le dos une fois de plus, nous faisons face, seuls depuis quatre jours à massacre après massacre. Tandis que vous lisez ces mots, 120 Palestiniens sont déjà morts, dont 25 enfants. Plus de mille ont été blessés, avec d’innombrables blessures horribles qui laisseront des séquelles à vie – plus des deux tiers des blessés sont des femmes et des enfants[1].
Nous savons fort bien que bien d’autres ne passeront pas la nuit. Qui de nous sera la prochaine victime, tandis que nous sommes tenus éveillés au lit par le bruit du carnage ? Serons-nous, méconnaissables, sur la prochaine photo de l’action de la machine de destruction d’Israël, à la pointe de la technique, qui déchire les corps et les démembre ?
Nous appelons à un point final aux crimes et à l’oppression dont nous souffrons. Nous appelons à :
· Un embargo sur les armes livrées à Israël, des sanctions pour supprimer la livraison d’armes et de d’aide militaire d’Europe et des États Unis dont Israël dépend pour mener de tels crimes de guerre ;

· Suspension de tous les accords de libre échange et accord bilatéraux avec Israël tel que l’accord d’association UE-Israël ;

· Boycott, désinvestissement et sanctions suivant l’appel d’une écrasante majorité d’organisations de la société civile palestinienne en 2005.

S’il n’est pas sous pression et isolé, le régime israélien a prouvé mainte et mainte fois qu’il poursuivra de tels massacres, comme on le voit autour de nous, et continuera le nettoyage ethnique qu’il poursuit depuis des décennies, l’occupation militaire et la politique d’apartheid.
Nous écrivons ceci samedi soir, une fois de plus paralysés dans nos maisons, tandis que les bombes pleuvent sur nous à Gaza. Qui sait quand l’attaque actuelle s’arrêtera ? Pour toute personne âgée de plus de sept ans, restent gravées dans les mémoires les rivières de sang qui ont coulé dans les rues de Gaza lorsque pendant plus de trois semaines en 2009, plus de 1 400 Palestiniens ont été tués, dont plus de 330 enfants.
Du phosphore blanc et des armes chimiques ont été utilisés dans des zones civiles, contaminant ainsi notre terre avec pour résultat un accroissement du nombre de cancers. Plus récemment, 180 personnes de plus ont été tuées lors de toute une semaine d’attaques en novembre 2012.
Et cette fois-ci ? 200, 500, 5 000 ? Nous posons la question : combien de nos vies sont sacrifiables jusqu’à ce que le monde réagisse ? Combien de notre sang faudra-t-il ? Avant que les Israéliens ne commencent à lancer leurs bombes, Ayelet Shaked, députée du parti d’extrême droite « La maison juive » a appelé au génocide du peuple palestinien. « Ils devraient partir, tout comme les maisons dans lesquelles ils élèvent des serpents » a-t-elle dit. « Sinon, d’autre petits serpents vont y grandir ». Rien, jusqu’à présent, n’a été au-delà, dans le caractère meurtrier de l’État d’Israël, puisque nous, une population principalement composée d’enfants, ne sommes que des serpents pour eux.
Comme a dit Omar Ghraib à Gaza : « voir les images de petits garçons et petites filles cruellement tués, ça brise le cœur. De même que la façon dont une femme âgée a été tuée alors qu’elle célébrait l’Iftar, à l’heure de la prière de Maghreb, par une bombe sur sa maison. Elle est morte en tenant une cuiller à la main, une image qui ne me quittera pas de si tôt ».
Des maisons entières sont ciblées et des familles entières sont assassinées. Tôt jeudi matin, toute la famille al-Haj a été anéantie – Mahmoud, le père, Bassema, la mère et cinq enfants. Sans avertissement, une famille est visée et privée de vie. Jeudi, dans la nuit, la même chose, pas d’avertissement, cinq morts de plus dont quatre de la famille Ghannam, une femme et un enfant de sept ans parmi eux.
Mardi matin, la famille Kaware a reçu un appel téléphonique l’informant que sa maison de trois étages allait être bombardée. La famille a commencé à s’en aller quand un réservoir d’eau a été touché, mais elle est revenue ensuite avec des voisins qui sont venus les soutenir de tout le quartier.
Les avions israéliens ont bombardé la maison aors que le toit était plein de monde, sachant très bien que c’étaient des civils. Sept personnes sont mortes sur le champ, dont cinq enfants de moins de 13 ans. Vingt cinq personnes ont été blessées et Seraj Abd al-Aal, un enfant de huit ans a succombé à ses blessures dans la soirée.
Peut-être que la famille a tenté de faire appel au côté humain du régime israélien, pensant qu’ils ne bombarderaient jamais un toit plein de monde. Mais lorsque nous voyons des familles déchirées autour de nous, il est clair que les actes d’Israël n’ont rien à voir avec un sentiment d’humanité.
Parmi d’autres lieux touchés, on compte un véhicule clairement marqué « presse », occasionnant la mort d’Hamed Shehab, un journaliste indépendant et blessant huit autres personnes ; une frappe sur un véhicule de secours du Croissant Rouge et des attaques sur des hôpitaux qui ont entraîné des évacuations et causé plus de blessures.
Ce dernier épisode de la barbarie israélienne est à replacer dans le contexte du blocus israélien inhumain qui dure depuis sept ans et a coupé le principal axe vivant de biens et de personnes allant et venant dans et hors de Gaza, avec pour résultat une grave pénurie de soins et d’aliments constatés aujourd’hui par nos hôpitaux et nos cliniques.
Le ciment destiné à reconstruire les maisons détruites par les attaques israéliennes a été interdit et beaucoup de gens blessés et malades ne sont toujours pas autorisés à se rendre à l’étranger pour y recevoir des traitements médicaux urgents, ce qui a causé la mort de plus de 600 patients.
Tandis que d’autres nouvelles arrivent, tandis que les dirigeants israéliens annoncent qu’ils vont passer à un stade supérieur de brutalité, nous savons qu’il y a plus d’horreur à venir. Pour cette raison, nous faisons appel à vous pour que vous vous tourniez vers nous. Nous vous exhortons à défendre la justice et l’humanité et à manifester en soutien aux hommes, femmes et enfants courageux enracinés dans la bande de Gaza et faisant face aux très sombres jours à venir. Nous insistons sur le besoin d’une action internationale :
· Rupture des liens diplomatiques avec Israël

· Jugements pour crimes de guerre

· Protection internationale immédiate des civils de Gaza

Nous vous appelons à rejoindre le boycott international qui se développe, la campagne pour le désinvestissement et les sanctions pour faire rendre des comptes à cet État voyou qui montre une fois de plus son extrême violence, qui une fois de plus n’est pas contesté.
Rejoignez la masse critique qui grossit dans le monde et engagez-vous pour qu’un jour les Palestiniens ne soient plus contraints de grandir au milieu de ces meurtres implacables et de la folie destructrice du régime israélien.
Pour qu’un jour nous puissions nous déplacer librement, que le siège soit levé, que l’occupation prenne fin et que les réfugiés palestiniens du monde obtiennent finalement justice
AGISSEZ MAINTENANT, avant qu’il ne soit trop tard

Signatures :

Palestinian General Federation of Trade Unions
University Teachers’ Association in Palestine
Palestinian Non-Governmental Organizations Network (Umbrella for 133 orgs)
General Union of Palestinian Women
Medical Democratic Assembly
General Union of Palestine Workers
General Union for Health Services Workers
General Union for Public Services Workers
General Union for Petrochemical and Gas Workers
General Union for Agricultural Workers
Union of Women’s Work Committees
Pal-Cinema (Palestine Cinema Forum)
Youth Herak Movement
Union of Women’s Struggle Committees
Union of Synergies—Women Unit
Union of Palestinian Women Committees
Women’s Studies Society
Working Woman’s Society
Press House
Palestinian Students’ Campaign for the Academic Boycott of Israel
Gaza BDS Working Group
One Democratic State Group

Traduction SF pour CCIPPP

[1] Chiffres du 12 juillet, aujourd’hui largement dépassés (ndlt)