Voici ce qu’on pouvait lire en “une” de ce journal hebdomadaire en date du 16 août 2014. L’éditorial d’un certain “Bernie”, Bernard Aubert, 88 ans, comme nous l’apprend un autre papier consacré à se faire mousser à 14 ans lors d’une rencontre (?) avec le général Eisenhower.
Énoncer autant de contrevérités sur Gaza, la Palestine et l’État d’Israël en si peu d’espace, il faut le faire!
Monsieur “Bernie”,
Arrivé hier soir -il y a une semaine- à Granville depuis l’Alsace, pour une petite cure d’air marin et de Jazz en baie, j’ai découvert avec surprise, et colère, votre petite production éditoriale dans l’édition hebdomadaire de la Manche libre en date du 16 août 2014.
Vous y prenez vigoureusement parti, ce qui est votre droit, en faveur du “minuscule état (sic) d’Israël”.
Permettez moi cependant de contester plusieurs de vos propos factuels qui trompent gravement votre lectorat.
L’État d’Israël d’aujourd’hui, et depuis 1948, n’a strictement rien à voir avec les anciens royaumes hébreux qui ont pu exister, selon la Torah, sur ce territoire.
Et la très grande majorité de ses habitants actuels, à l’exception peut-être de Palestiniens, et de quelques Juifs, indigènes, que vous omettez de nommer, n’y résidaient pas lorsque la Palestine, comme la Syrie ou le Liban, appartenait à l’Empire ottoman jusqu’en 1918.
Malgré les efforts du Congrès juif mondial de Theodor Herzl depuis le Congrès de Bâle en , il n’a dû sa création, en 1948, qu’à la catastrophe de la destruction des Juifs d’Europe par le nazisme et ses collaborateurs locaux.
En effet, les Alliés, vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale, ont refusé que les rescapés de la “Shoah” et les survivants juifs d’Europe centrale, s’établissent en Europe, ou aux USA, dans les Nations dites libres, et leur allié d’alors, l’URSS de Staline, était lui aussi non moins content de pouvoir se débarrasser des Juifs, selon le programme des divers nationalismes.
C’est ainsi que ces malheureux “Heimatlos” -sans patrie-, ont été pris en charge par l’Agence juive sioniste qui les a convoyés en Palestine, après des projets en Ouganda, en Argentine, à Madagascar, afin de coloniser ce territoire, selon le programme fallacieux “Un territoire sans peuple pour un peuple sans territoire“…
Mais comme chacun devrait savoir, soixante six ans après, cette terre était peuplée depuis toujours de Palestiniens qui y faisait société même s’ils n’avaient pas d’État à eux.
La création de l’État d’Israël s’est soldée par des massacres en nombre, dont celui bien connu de Deir Yasin, un Oradour du coin, et l’expulsion par les armes, et la crainte, de 750 000 civils, depuis lors, comme leurs descendants, à Gaza, précisément, survivant dans des camps. C’est la Nakba, la catastrophe, le péché originel de la naissance de l’État d’Israël.
Le récit circonstancié de ces faits d’armes programmés selon le Plan Dalet, des crimes de guerre, déjà et des crimes contre l’humanité, se trouve dans le livre de l’historien israélien, Ilan Pape, L’épuration ethnique de la Palestine dont je vous recommande chaudement la lecture, pour cesser de désinformer votre public.
L’argument selon lequel il existerait “22 états (sic) arabes...- ne confondez-vous pas arabe et musulman?- et un seul État juif” (tiens, la majuscule revient pour les seuls Juifs!, )sort directement du Ministère de la Propagande de M. Liebermann, le ministre des Affaires étrangères, ex-videur de boites de nuit, désormais videur de Palestiniens, qui se propose de “déporter“, -c’est le sens du mot hébreu utilisé- les 20 % de Palestiniens, citoyens d’Israël, en Jordanie!
Ainsi, des Juifs venus des USA, d’Europe, ou d’ailleurs, des Russes, dont la moitié n’est pas juif, s’établissent en Palestine, selon une “loi du retour“, fondée sur la loi du sang qui fait de toute personne issue d’une mère juive, un citoyen israélien, alors que les Palestiniens nés là-bas ne peuvent mettre le pied dans leur patrie, en dépit d’une résolution de l’ONU, acceptée alors par les sionistes, mais pas plus respectée que des dizaines d’autres, sur le droit au retour des réfugiés de 1948.
Le “minuscule état (sic) d’Israël” est en réalité une des plus grandes puissances militaires de la planète, sortie vainqueur de tous les conflits avec ses voisins depuis 1948. Cet État possède, grâce à Mendès-France et au général de Gaulle comme à la SFIO, ancêtre du PS actuel, près de 200 ogives nucléaires qu’il utiliserait, le cas échéan,t quitte à renouveler Massada et se suicider en même temps.
Cet État, un morceau d’Europe, membre de l’OCDE, enfoncé au Proche-Orient, dès l’origine, selon la promesse de Balfour en 1917, renouvelée par les USA, au cœur des populations réputées barbares et des matières premières dont le pétrole, vitales pour le capitalisme et l’impérialisme mondial,serait, selon une déclaration ancienne, “une maison dans la jungle“…
Il est est associé économiquement à l’Union européenne par un accord de préférence douanière qui lui permet, illégalement, d’exporter des produits issus des territoires occupés, y compris en faisant passer, en violation du droit international, ces productions pour des biens venant de l’Israël dans les “frontières” d’avant 1967.
L’Union européenne possède là un moyen de pression contre les crimes de guerre dans l’agression contre Gaza qu’elle se garde bien d’utiliser. En effet une clause prévoit que le non-respect des droits humains peut être sanctionné par la suspension de l’accord UE-Israël.
De même la condamnation par le tribunal de La Haye du mur de la honte et de l’apartheid n’empêche nullement l’État-voyou de poursuivre sa construction, créant un ghetto pour les Palestiniens des territoires occupés et un autre, ironie de l’histoire, pour les Juifs israéliens!
Malgré cela, ni les USA, ni l’Union européenne, ni aucun autre État démocratique, à l’exception de la plupart des États d’Amérique latine et de la Norvège, en Europe, ne sanctionne Israël, en dépit des plus de 2000 morts, dont 80 % de civils et des centaines d’enfants, dont des bébés, des milliers de blessés, des destructions matérielles innombrables et de la poursuite des bombardements de civils et du blocus de ce petit territoire surpeuplé de Gaza par la terre, l’air, la mer.
Les crimes de guerre de cet État, dont les citoyens juifs, souvent descendants de victimes du crime contre l’humanité commis en Europe par des Européens, devraient se rappeler au nom du “plus jamais ça“, que leurs parents et grands-parents en ont été victimes, se poursuivent jour après jour dans la quasi indifférence ou pire la complicité des démocraties occidentales.
Mais ctete phrase est entendue de travers par les sionistes comme si elle disait “plus jamais ça, pour notre tribu, pour nous, les Juifs“!
Pourtant, un sage contemporain de l’empereur Auguste prescrivait, des siècles avant Emmanuel Kant:
“« Ce qui est détestable à tes yeux, ne le fais pas à autrui. C’est là toute la Torah, le reste n’est que commentaire. Maintenant, va et étudie. »
C’est la raison pour laquelle, les sociétés civiles du monde entier, à l’appel de 170 organisations palestiniennes, appellent l’opinion publique au BDS, Boycott, Désinvestissements, Sanctions, contre l’État d’Israël, tant que le peuple palestinien ne jouira pas des ses droit et que justice ne lui sera pas rendue.
Vous osez affirmer que “Israël est la seule démocratie de la région”. “Démocratique pour les Juifs, et juif pour les Palestiniens“, telle est la réalité, au moment où le colonisateur exige même de Mahmoud Abbas qui n’en peut mais, de le reconnaître comme “État juif“. Autant lui demander, malgré sa collaboration, qu’il se suicide!
Et pour qui n’est pas convaincu encore, il suffit de voir la haine se déverser ces derniers jours à l’occasion d’un mariage mixte entre une Juive et un Palestinien. Les vociférations de ces racistes, comme celles des colons de l’association type OAS, “Le prix à payer“, valent celles des nazis prônant la “pureté du sang“!
Sans omettre le racisme anti-Noirs contre les migrants d’Afrique, internés dans le camp de concentration de Holon, en plein désert.
Le président Arafat avait consenti à créer un État de Palestine sur seulement 22 % du territoire historiqu;, aujourd’hui, il n’y a toujours pas d’État palestinien reconnu sur 10 % du territoire! Seuls des Bantoustans, comme des réserves d’Indiens aux USA, encerclés par l’armée israélienne qui y intervient comme bon lui semble, y compris dans la “Zone A”, théoriquement sous le contrôle exclusif de l’Autorité palestinienne, où les prétendues “Forces de défense d’Israël” , en réalité forces d’agression permanente, kidnappent des gens ordinaires, comme des parlementaires élus et les internent, en contradiction avec les lois de la guerre et la 4eme Convention de Genève, à l’intérieur d’Israël.
Israël traite ses ennemis de “terroristes” comme les nazis le faisaient pour Jean Moulin ou le général de Gaulle ou les combattants FTP de l’Affiche rouge.
Même le Hamas avait signé une trêve bien avant l’offensive sioniste actuelle et il acceptait la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël.
Mais le sionsime, fidèle à son programme initial, veut occuper toute la Palestine, avec le moins de Palestinien, appelés “Arabes“, possible. D’où la terreur contre la population civile de Gaza, qui est la reproduction, avec encore plus de moyens militaires, de la terreur initiale de la Nakba.
Dans cette région du monde, et depuis toujours, le seul agresseur, c’est l’État sioniste. Les Palestiniens, selon le droit international, foulé aux pieds par Israël, ont le droit internationalement reconnu de se défendre contre l’agression, l’occupation, la colonisation.
Le peuple palestinien n’a pas d’armée régulière, mais il résiste, existe, persiste, selon les mots de Ziad Medoukh, pas seulement par les armes, mais surtout en cultivant la terre, en allant à l’école, en vivant chaque jour, attaché à sa terre que, contrairement au passé, ils ne quitteront plus jamais, quitte à y être enterrés après les assauts sionistes.
Les criminels de guerre israéliens et leurs complices ne l’emporteront pas.
La justice finira par gagner, et le David palestinien, avec le soutien des peuples du monde, abattra le Goliath israélien!
Palestine vivra!
Palestine vaincra!
Jean-Claude Meyer,- Schlomo ben Jacov -, 70 ans, Juif alsacien, français,
membre de la Communauté israélite du Bas-Rhin (CIBR),
de l’Union juive française pour la paix (UJFP)
et de IJAN, International Jewish Antizionist Network.
22 août 2014
Ce sont les séquelles de la rencontre avec Patton en 44 qui l’ont rendu” Pataud “.
Il attend encore d’ été invité par le général aux Etats-Unis.