Des Elena Ten, il y en a plein les Centres de Rétention Administrative!
Pour une Eléna dont le sort a été médiatisé et dont on espère qu’elle sera libérée , avec les multiples interventions en sa faveur, combien de cas d’étrangers retenus jusqu’à 32 jours parfois et laissés dans l’ombre par le pouvoir et les médias!
Ainsi, le jour même où le groupe de solidarité Vigicrage a découvert le cas d’Eléna, plusieurs autres retenus nous ont parlé à travers le double grillage. En voici trois, parmi ls 36 présents au CRA.
Témoignage Vigicrage
Geispolsheim le 1er avril 2010
De 14h00 à 17h00 : parmi les retenus
1 – Derrière les grilles de centre de rétention, récemment munies d’une alarme, un homme d’une trentaine d’année. Etudiant algérien, arrivé en France en 2001. Etudie le droit financier international, obtient un DEA. Il étudie et travaille à Nice. Il ne peut travailler plus d’un mi-temps comme son statut d’étudiant l’y contraint.
Fin mars, il vient retrouver à Strasbourg Mme M., sa compagne depuis plusieurs années. A son retour à Nice, il est arrêté dans le train en partance de Strasbourg. Il apprend qu’il est sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français, dont il n’a jamais eu notification. La raison de cette obligation : ressources insuffisantes pour demeurer sur le territoire français !
Menottes, fouille dans les règles (à poil bien sûr), la police conserve sa carte vitale (avec photo).
Le juge des LIBERTES et des PEINES lui en colle pour 15 jours.
2 – N. marocain de 35 ans connaît plus de 5 centres de rétention en France. Tous les deux ans il y fait un séjour de 32 jours, le Maroc refuse sa rentrée. Il est ainsi contraint au tourisme rétentionnaire.
Il a une haute estime « du pays des Droits de L’Homme ».
3 – C. tunisien d’une trentaine d’année. Vient en touriste il y a un 1 an. Vit à Paris. Trouve du travail dans le bâtiment, veut se constituer un « petit capital » pour retourner et s’installer comme artisan. Le 31 mars contrôle d’identité, direction Geispolsheim. Paris déborde.
oOo
La gendarmerie me reproche d’avoir pris notre groupe en photo devant les grilles du CRA : « vous devez comprendre qu’il en va de la dignité des retenus. Vous vous rendez compte si leurs familles les voient dans cette situation ! » me dit avec la plus grande sincérité l’un des gradés du centre.
CRA pour lequel nous avons toujours relevé la courtoisie des gendarmes qui y officient.
Sachez toutefois que Google-Mape ne manifeste aucune courtoisie pour le centre, il y figure en pleine photo aérienne, son entrée également, voire ci-dessous :
merci
là où vous êtes, pour aider les sans-papiers,vous pouvez contacter le réseau RESF de votre département si c’est en France;
voir le site:
http://www.educationsansfrontieres.org/?page=sommaire
Je souhaite manifester mon soutien à ces personnes dont je regrette infiniment qu’il leur soit imposé de telles soufrances alors qu’elles déploient des efforts considérables et intelligents. Française ayant longtemps été immigrée, j’ai dû travailler pour financer mes études supérieures en langue étrangère (démarche qui n’a jamais été soutenue par un gouvernement français) je veux que mon pays change de politique. Je veux que l’on permette enfin l’épanouissement du progrès intellectuel. Je veux que l’on respecte ces personnes.
Je n’ai pas de site web mais je veux agir. Je suis loin de Strasbourg. En tous cas quel stress imposé à ces gens, c’est fou, comment se concentrer sur les études ensuite ? Quel gâchis, c’est lamentable!