Le film de Coline Serreau Solutions locales pour un désordre global est actuellement projeté au cinéma Star de Strasbourg dans une petite salle de moins de cent places. Et mardi soir, la salle était pleine.

On va faire deux suggestions, l’une au patron du cinéma, qu’il projète le film dans une plus grande salle, parce que (2) vous allez foncer le voir toutes affaires cessantes!

http://www.solutionslocales-lefilm.com/

Il est rare que les spectateurs, les spectatrices, faudrait-il dire, car elles étaient très majoritaires, applaudissent à la fin au cinéma. Preuve s’il en faut que le coup de poing de ce ciné-tract sur la malbouffe, l’agriculture industrielle les paysans du Sud, les femmes, nourrisseuses de l’humanité, l’agriculture bio-dynamique,etc, fait son effet.

Qu’on ne s’imagine pas, puisque le mot de tract a été utilisé, que c’est chiant comme un communiqué de presse; c’est le contraire qui est vrai.

Au début, on craint un moment que la successions de morceaux d’interviews ne se prolonge trop; mais très vite, on boit les paroles des intervenants, tous plein d’enthousiasme communicatif, et parfois on rit de leurs mots si justes, et on suit avec attention les démonstrations sur le terrain, en Inde, au Brésil, en Afrique ou ailleurs.

On nous fait voir comment l’industrie agricole tue la terre, affame les peuples du sud, empoisonne ceux du Nord.

On y voit comment la tâche de nourrir l’humanité, traditionnellement, celle des femmes, bascule du côté des hommes, avec leurs grosses machines qui violent la terre comme leurs machins le font parfois des femmes, en même temps qu’ils conduisent à un génocide prénatal des filles, généralisé, en Inde en particulier.

On nous fait toucher de la paume de la main, la terre friable, douce, granuleuse comme du couscous, et odorante, dit un intervenant, et la terre en grosses mottes aplaties par le soc de la charrue, retournée si profondément qu’il tue tous les micro-organismes qui font le boulot à la place des engrais, des pesticides et autres saloperies dérivées des nitrates de l’industrie militaire de la seconde guerre mondiale.

On y voit comment les semences que les paysans réservaient et replantaient chaque année leur deviennent indisponibles car brevetées pour leur être revendues par des Monsanto et autres boites super capitalistes.

On y voit le ridicule de poursuites judiciaires contre Kokopelli qui conserve et distribue gratuitement les milliers de variétés de graines aux paysans à la seule condition que chacun les redistribue à deux autres.

On y comprend pour les tomates n’ont plus de goût et pourquoi vous ne trouvez plus que quelques espèces de pommes sur les centaines existants. On y voit brièvement la souffrance animale, comme celle des porcs qui deviennent cannibales tant leurs conditions de survie entassée sont, on allait dire, inhumaines.

Bref, on sort de là en se promettant, si on ne l’a pas encore fait, de contacter l’AMAP la plus proche pour manger sain, et de soutenir les luttes pour une planète vivable.