Mission Éducation et partage solidaire : depuis Gaza,
compte rendu 1.
Bonjour,
Nos autorisations d’entrée à Gaza étaient finalement prête mercredi matin. Nous avons donc perdu 5 jours, ce qui sur une mission aussi courte est très fâcheux. Mais nous sommes entrées, ce qui signifie qu’une certaine reconnaissance du travail des solidaires internationaux subsiste. La couverture du PCHR (Palestinian Center for Human Right) a été déterminante, mais les nombreuses interventions en notre faveur, allant bien au delà des associations invitantes, ont certainement contribué à la décision in fine des services de sécurité.
Sur le fond du problème, nous n’avons rien a ajouter à ce que nous avons déjà écrit, à un point près, celui de la relative autonomie des services de sécurité par rapport aux décideurs politiques. Un de nos amis a illustré son sentiment ainsi :”vous pouvez être un ministre haut placé, si vous souhaitez inviter à Gaza quelqu’un que la sécurité n’approuve pas, cette personne n’entrera pas”. Nous ne pouvons affirmer que cet avis reflète bien la réalité, mais il est partagé par beaucoup.
Comme le souhaitait la Sécurité, nous nous sommes installées dans un des immeubles en face de la mer habituellement fréquentés par les étrangers (immeuble dit Bakri).
D’un point de vue pratique, nous avons regroupé géographiquement nos rencontres le plus possible. Nous avons en un jour et demi parcouru le nord de la bande de Gaza, très éprouvée par les bombardements de 2014, pour rencontrer le directeur d’Ibn Sina center à Jabalia. Nous avons renoué avec le plaisir des cafés de la plage de Gaza, où nous nous sommes replongées dans la riche complexité de la structuration sociale à Gaza en recueillant à la même table les analyses d’un responsable syndical (UAWC) des pêcheurs et d’un “moktar”, chef d’une grande famille terrienne du centre de la bande de Gaza (village de Kusa’a).
Nous avons consacré cette journée de jeudi à ce village de Kusa’a, sur la questions des enfants et adolescents avec les responsables de l’association Brillant Tomorrow, et assisté à une commémoration de la journée de la terre dans une école de l’UNRWA. Parcourir le village démontre combien cette région, proche de la barrière de sécurité, a souffert en 2014 (les récits du pilonnage du village, puis de son occupation par les forces israéliennes, sont poignants). Beaucoup de maisons déjà reconstruites, mais aussi beaucoup de familles encore dans des bungalows, voir pire dans des algécos (ces structures étant incapables de protéger ni du froid de l’hiver ni de la chaleur du soleil).
En ce qui concerne nos déplacements, rien ne nous dépayse de ce que nous connaissions deux années auparavant. Nos interlocuteurs s’expriment sans réticence et il est facile de se déplacer, nous ne sentons aucune tension – autre que les embarras de la route…
Aucun commentaire jusqu'à présent.