Le 31 mars, de retour de manifestation (8000 personnes), les étudiants ont tenu une AG (400 personnes) et ont voté l’occupation nocturne d’un bâtiment : le Patio. Le président de l’université a décidé de faire intervenir les forces de l’ordre pour procéder à l’évacuation. Les 80 occupants ont décidé et mis en oeuvre le principe d’une résistance active mais non violente. On observera l’absence de sommation et de dialogue antérieur à l’intervention. Les étudiants ont quitté le campus en restant groupés pour éviter les arrestations.
Pascal Maillard

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Université de Strasbourg : évacuation musclée par les CRS et la BAC from Maillard Pascal on Vimeo.

Vers 22H, le groupe d’occupants a improvisé une manifestation nocturne dans les rues autour de la Fac, toujours suivie de près par une vingtaine de BACeux, boulevard de la Victoire, quai des pêcheurs, rue Prechter, rue Kiener puis rue de l’Académie où un impressionnant déploiement de véhicules et forces de polices casquées, matraques à la main, s’est mis en place à l’intersection avec la rue de la Manufacture des Tabacs.

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Un premier véhicule de police bloque la rue de l’Académie en attendant l’arrivée des “renforts”…

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Une vingtaine de BACeux suivent le cortège de nuit

Le passage à tabac a été évité grâce à un repli, vers 23H, sur les terrasses des cafés de la place St Nicolas aux Ondes, encadré à quelques mètres par des groupes de la BAC, et d’où on a pu assister au défilé de la dizaine de camions de CRS qui encadraient le campus.

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Pour expliquer le blocage éphémère du patio vendredi matin, voici le communiqué écrit suite à l’évacuation du patio du 31 au soir :

« Nous, membres de l’A.G. unitaire de lutte de la fac de Strasbourg réuni.e.s à 500 après la manifestation du 31 mars, avons voté l’occupation de nuit du bâtiment le Patio, dans le but de compléter l’occupation de jour de l’amphi 4 qui nous permet de nous organiser au quotidien pour assurer la diffusion de l’information dans tous les coins du campus et au-delà, et continuer de renforcer le mouvement social jusqu’au retrait de la loi Travail et à la satisfaction de nos revendications. L’occupation constitue un point de rencontre essentiel pour prendre le temps qu’il faut pour mener des discussions qui enrichissent la mobilisation, et ouvrir des perspectives politiques. Elle permet d’approfondir et de mettre en pratique les débats et décisions pris en A.G.
Le président de la faculté Alain Beretz a choisi, en réponse, de nous envoyer les forces de l’ordre afin de nous déloger, entravant de ce fait la décision de l’A.G., et ceci sans négociation possible. Il a également contraint des membres du personnel chargé de la sécurité du bâtiment de rester sur place, au lieu de faire appel à une sécurité privée comme c’est généralement le cas dans ce genre de situations. Nous trouvons cela inacceptable, car nous savons que les heures supplémentaires des agent.e.s ne seront pas payées, et nous dénonçons une manœuvre (vaine) visant à diviser le mouvement.
Mais notre détermination est restée intacte, et les bacqueux, ainsi que les forces de l’ordre équipées, ont usé de la force en poussant sans ménagement le bloc de 80 personnes – soudées et pacifiques, se tenant par les bras – dans l’escalier. S’en est suivi une manifestation coursée par les policiers, qui s’est heureusement terminée sans blessé.e.s ni arrestations.
En réponse à cette répression déclenchée par le président de l’UdS, les occupant.e.s avaient décidé, avant l’évacuation, et en connaissance de l’imminence de celle-ci, le blocage du Patio dès le lendemain matin.
Le 31 mars n’est qu’une étape de ce mouvement social, ne lâchons rien ! »