Le discours de Macron révèle l’impuissance du pouvoir.
Il a abandonné son ton martial de “chef de guerre” devenu intenable sauf à être comparé à l’état-major de 1940 que l’historien Marc Bloch dénonce dans L’étrange défaite.
L’annonce de la prolongation du confinement généralisé de la population (sauf ceux qui doivent travailler pour assurer l’ordinaire des citoyens) est un premier signe d’impuissance car c’est la continuation de la stratégie qui fait reposer l’essentiel de la lutte sur la population en GAV à domicile.
C’est faire de nécessité vertu, par manque criminel de masques, de tests, de respirateurs, etc, toutes insuffisances dues à la politique libérale de destruction de l’hôpital public.
La même date serait celle où les Français auraient enfin accès à un masque fourni par un Etat dont la fonction protectrice a fait défaut depuis le début. Entre temps la démerde individuelle.
C’est un crève-coeur de voir que la sixième puissance industrielle du monde n’est pas foutue de mettre en marche les usines textiles qui restent, 24h sur 24, et qu’ainsi les masques alternatifs reposent sur les initiatives privées des citoyens et des couturières.
Il décrète la rentrée des classes à cette même date, en réalité pour permettre de remettre au travail les salariés au chômage partiel.
Il prétend supprimer la dette de l’Afrique, un mensonge répétitif.
Bref, si on se souvient que la seule justification classique de l’existence de l’Etat, outil de la dictature d’une classe sur une autre, la classe bourgeoise sur la classe ouvrière, est de protéger les citoyens et d’assurer leur sécurité, cette tâche n’est pas accomplie.
L’auto-organisation des travailleurs assurera bien mieux cette fonction de sécurité tout en respectant la liberté.
On voit bien que le pouvoir est Le bras armé du MEDEF pour qui il est urgent de reprendre l’exploitation capitaliste ordinaire pour assurer les dividendes des actionnaires.
Il n’y aura pas de sortie de crise sans la destruction du capitalisme. C’est à cela que les forces progressistes doivent se préparer immédiatement sans attendre la sortie du confinement.
De même que le monde d’après 1945 ne pouvait être celui des années de guerre, le monde d’après Covid-19 ne doit pas reprendre les impasses du monde actuel.