POUR INFO:

Cher(e)s ami(e)s,

Ci-dessous, une CB sur le massacre des humanitaires commis en haute mer par
l’armée sioniste, refusée par la grande presse
Merci de diffuser le plus largement possible.

A la suite de l’attaque meurtrière israélienne sur la flottille
humanitaire Free Gaza, une “carte blanche” (texte ci-dessous) a été rédigée
par des professeurs d’Universités et divers acteurs de la société civile.
La publication de ce texte a été refusée par les deux quotidiens belges
francophones de référence, Le Soir et La Libre Belgique ainsi que par le
quotidien français Le Monde. L’argument avancé par les trois journaux est
identique : « Manque de place !». Il est à noter qu’entre l’envoi de notre
texte à La Libre Belgique et la réception de leur réponse négative : il
s’est exactement écoulé 18 minutes … Les auteurs sont aussi consternés
par ce triple refus que par la gravité des faits qui ont suscité le texte.
Contournant ce rejet d’ouvrir un débat à la hauteur de l’indignation
planétaire qu’à provoqué le dernier crime de l’État d’Israël, nous avons
entrepris de faire circuler ce texte en dehors des médias traditionnels.
Nous vous invitons à le diffuser largement. Sa circulation virale
démontrera la futilité des efforts de ceux qui pensent qu’il est encore
possible aujourd’hui d’étouffer un débat légitime et nécessaire.

Olivier Mukuna

La Belgique, complice de crimes de guerre ?

En 2009, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies adopte une
résolution condamnant l’absence de collaboration d’Israël à l’enquête de la
commission conduite par le juge Goldstone. Son rapport concluait que des «
actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être, dans certaines
circonstances, à des crimes contre l’humanité » avaient été commis par
l’armée israélienne et des militants palestiniens lors de l’offensive
militaire israélienne contre Gaza fin décembre 2008. Que fait la Belgique
lors du vote de ladite résolution? Elle s’abstient !

1,5 millions de Gazaouis survivent dans une bande de terre équivalente à 1%
de la superficie du territoire belge, en situation de catastrophe
humanitaire depuis l’embargo illégal imposé par Israël en juin 2007. Un
convoi civil maritime tente de forcer ce blocus en apportant une aide
humanitaire aux assiégés. Il est assailli dans les eaux internationales par
les militaires israéliens qui tuent, blessent ou enlèvent un nombre encore
indéterminé de civils dont 5 Belges. Le Conseil des droits de l’Homme de
l’ONU vote une résolution relative à la mise en place d’une “mission
d’enquête internationale”. Que fait la Belgique? Elle s’abstient !

Le blocus de Gaza est justifié par la prise du pouvoir par le Hamas en juin
2007. Mais pourquoi celui-ci ne pourrait-il pas exercer le pouvoir, alors
qu’il a gagné les élections en janvier 2006 dans l’ensemble du territoire
plus ou moins administré par les Palestiniens? En quoi le Hamas serait-il
moins légitime que le parti d’extrême-droite du ministre israélien des
Affaires étrangères ?

Le Hamas est accusé de vouloir détruire Israël, ce qui est supposé
justifier toutes les sanctions contre les habitants de Gaza. Mais la
revendication fondamentale du Hamas, comme de tout le mouvement national
palestinien depuis la création d’Israël en 1948, c’est le droit au retour
pour les réfugiés expulsés ou ayant fui à l’époque. Au nom de quoi
refuse-t-on à des réfugiés de rentrer chez eux après un conflit? De plus,
ce droit est sanctionné à la fois par l’article 13 de la Déclaration
Universelle des droits de l’homme et par la résolution 194 du Conseil de
Sécurité de l’ONU. Mieux, comment peut-on considérer qu’un « peuple » a le
droit de « revenir » sur une terre habitée par ses supposés ancêtres il y a
2000 ans, mais que les habitants de cette terre en 1948 ou leurs enfants
n’ont pas ce droit ?

En pratique, le mouvement national palestinien, y compris le Hamas, accepte
de renoncer à ce droit et se borne à demander l’établissement d’un Etat
palestinien sur les seuls 22% de la Palestine historique conquis par Israël
en 1967. Plus globalement, un plan de paix adopté par le Sommet arabe en
2002 propose la reconnaissance d’Israël par les Etats arabes en échange de
son retrait des territoires conquis en 1967. Ceux-là même que la résolution
242 du Conseil de Sécurité de l’ONU exige qu’Israël évacue.

Depuis le « processus de paix » d’Oslo, qui remonte à 1993, cette solution
-deux Etats pour deux peuples – est bloquée. Mais par qui ? Comment peut-on
penser que c’est le faible, celui qui n’a pas d’Etat, qui empêche le fort
de lui en octroyer un ? Quand la résistance palestinienne est non violente,
on étend la colonisation. Quand elle devient violente, Israël en prend
prétexte pour justifier l’arrêt des négociations.

Guerre du Liban, blocus et assauts contre Gaza, assassinats ciblés de
leaders politiques palestiniens, extension constante des colonies, et
aujourd’hui, attaque en haute mer de civils ressortissants de plus de 40
pays différents. A chaque fois, Israël oppose la même justification : sa
raison d’Etat prime sur le droit et les institutions internationales. Un
tel mépris de la Communauté internationale n’est possible que par la
complaisance conciliante des gouvernements des Etats-Unis et de l’Union
européenne.

Sans doute les pacifistes du Free Gaza Flotilla n’avaient-ils plus grande
confiance dans les organisations internationales pour exprimer leur refus
du blocus de Gaza. Ils ont cher payé, certains de leur vie, la lâcheté de
leurs représentants politiques, souvent si prompts à condamner verbalement
Israël pour mieux occulter leur obstruction à toute action coercitive
sanctionnant l’état hébreu. La récente adhésion d’Israël à l’OCDE à
l’unanimité de ses membres, dont la Belgique, n’est pas faite pour les
contredire.

Faut-il rappeler qu’en 2007 la Belgique fut le cinquième exportateur
d’armes européen vers Israël ?

Faut-il rappeler que les aéroports belges demeurent des points de passage
obligés pour les importations israéliennes ? Que l’Union Européenne est le
premier partenaire commercial d’Israël ?

Faut-il rappeler que le droit international reconnait la légitimité de la
résistance armée en cas d’occupation ? Que face à la répression coloniale,
les peuples recourent bien souvent à la violence, y compris parfois sous
des formes terroristes ?

Faut-il rappeler que l’immense majorité du monde non occidental, ainsi
qu’une partie croissante de notre opinion publique, s’indignent de la
duplicité de nos représentants politiques et considèrent que celle-ci
discrédite nos principes et valeurs démocratiques ?

Il convient donc de prendre acte de la complicité passive de nos Autorités
et de balayer devant notre porte : comment pouvons-nous en tant que
citoyens de Belgique nous désolidariser de l’ethnocide en cours des
Palestiniens ?

Notre intérêt bien compris doit nous mener à répondre positivement à
l’appel de la société civile palestinienne demandant le boycott d’Israël
tant qu’il violera le droit international.

Jamila Bouajaja (Economiste ULB)
Jean Bricmont (Professeur UCL)
Souhail Chichah (Economiste ULB)
Jean-Marie Dermagne (Avocat et ancien Bâtonnier)
Jamal Essamri (Sociologue)
Oscar Flores (CRER – Coordination de solidarité avec les refugies)
Bahar Kimyongür (Membre du Front populaire – Turquie)
Olivier Mukuna (Journaliste)
Monique Mbeka Phoba (Réalisatrice)
Anne Morelli (Professeure ULB)
Nouria Ouali (Sociologue ULB)
Pierre Piccinin (Professeur Sciences-Po Ecole Européenne)
Aurore Van Opstal & Abdellah Boudami (Co-auteurs de « Israël, parlons-en »