Pour une fois, le slogan “Météo nationale, météo du Capital” n’était pas d’actualité (temps pluvieux dissuasif) au futur péage du Grand Contournement Ouest presque achevé malgré le fait qu’on attende encore la décision, mardi, du Tribunal administratif de Nancy en appel.

Il faut savoir que depuis le début, Vinci-Socos a fait des travaux sans en avoir toujours les autorisations. Plusieurs fois, la préfecture du Bas-Rhin a obligé la multinationale à modifier des choses.

Le feu vert à la mise en service de l’autoroute de 24 km dont il a été dit par ses promoteurs, dont les politiciens, que ça allait faciliter la circulation locale sur l’A35 (autour de Strasbourg) n’a pas encore été donné.

C’est pourquoi Vinci a entrepris ce week-end une grosse opération de greenwashing, en invitant les Alsaciens à parcourir l’autoroute à vélo, en trottinette, en rollers, etc. Ils pouvaient aussi emprunter un bus pour aller admirer le viaduc avant Vendenheim qui passe au-dessus du canal, de la ligne TGV, de la route de Haguenau, etc. Cette opération s’est accompagnée du massacre d’une partie de la forêt du Krittwald pour construire le raccordement avec l’A4 et l’autoroute vers Lauterbourg.

Les mesures compensatoires mises en avant sont dérisoires au vu du massacre du Kochersberg, des dégâts aux arbres, aux animaux, aux végétaux. Même des cours d’eau ont dû être rectifiés. Rappelons aussi l’évacuation violente de la ZAD de Kolbsheim par des centaines de gendarmes mobiles mis au service de l’opérateur privé.

Deux groupes d’opposants historiques au GCO ont manifesté sur les lieux. Les uns venus en cortège, où se trouvait Germaine, 92 ans avec son déambulateur, depuis Ittenheim se sont approchés des grilles de l’autoroute. D’autres, de l’autre côté, venus d’Achenheim, ont réussi à monter sur la voie par un trou dans le grillage. Ils ont pu manifester, une fois les banderoles saisies par la sécurité privée.

Rappelons que ce monstre de béton, de métal et de goudron est fait pour finaliser l’axe nord-sud européen pour les camions. Et pour ça, les meilleurs terres agricoles du Kochersberg en Alsace ont été sacrifiées.
On espère que nos amis allemands sauront empêcher les quelques kilomètres manquant dans la forêt du Bienwald de l’autre côté de la frontière franco-allemande!

La circulation des camions ne manquera pas d’augmenter la pollution dans les villages proches et, surtout, d’aggraver le réchauffement climatique.

Vous pouvez vous rendre compte de l’impact négatif du GCO en consultant les archives de la Feuille de chou qui a suivi toutes les étapes du massacre, avant même les premiers travaux: https://la-feuille-de-chou.fr/?s=GCO

Une vidéo à suivre…

À propos

« Le désengorgement n’était ni l’enjeu, ni l’objectif du GCO ! »
« Qui dit ça ? Des écolos ? Des riverains ? Non, c’est bel et bien une des conclusions de la commission d’enquête publique. »

« Le GCO ne délestera que 4,6% du trafic de l’A 35 ! »

« D’où vient ce chiffre ? A-t-il été inventé par les écolos, les riverains ? Non, il résulte des projections de report de trafic indiquées par le maître d’ouvrage lui-même (la direction régionale de l’Équipement) dans le dossier soumis à enquête publique. Sur un plan joint, le rapporteur concède aussi que le GCO induira une augmentation significative du trafic sur l’A 351 (l’autoroute de Hautepierre).
A l’heure où nous rédigeons ce texte, en tapant GCO sur un moteur de recherche, on arrive sur un site de l’Équipement où dès la première fenêtre, est indiqué, parmi les cinq objectifs assignés au GCO, celui de soulager l’A 35, ainsi que celui de réorganiser les accès à Strasbourg. Et les mêmes services reconnaissent, dans le dossier d’enquête, que le soulagement de l’A 35 ne sera pas au rendez-vous et qu’un accès majeur à Strasbourg (l’A 351) sera encore plus encombré.

La plupart des Alsaciens savent-ils seulement que le GCO sera payant?

Les partisans du GCO ont sans doute un souci louable de « faire quelque chose pour désengorger Strasbourg ». Seraient-ils encore du même avis s’ils savaient qu’il n’en adviendrait rien ? La plupart des Alsaciens savent-ils seulement que le GCO sera payant ?
Ceux qui ne s’y sont pas trompés, ce sont les nombreux participants à l’enquête publique. Sur les 3 325 interventions, seules 538 (16,18%) sont favorables au GCO. »

« La solution consiste à séparer les flux sur l’A 35 »

« Des techniciens, des élus proches du dossier, nous ont à plusieurs reprises déclaré que le GCO permettra à terme de requalifier la section urbaine de l’A 35 en la transformant en « boulevard urbain, type avenue des Vosges ». Une telle mesure est complètement irréaliste et TTK, un bureau d’études mandaté pour une expertise indépendante, l’a bien souligné : transformer en boulevard une autoroute qui laisse passer 150 000 à 200 000 véhicules par jour, c’est impossible. Sauf si on a la volonté politique farouche de tarir ce flux à la source. Mais si cette volonté existait, il est clair qu’on n’aurait pas non plus besoin du GCO.

Selon TTK, la solution pour Strasbourg passe par un réaménagement de la partie urbaine de l’A 35, qui garderait sa vocation d’axe de passage nord-sud mais ne serait plus cisaillée par les flux radiaux ouest-est. Des solutions imaginatives d’ingénierie de génie civil permettront de séparer ces deux flux ce qui réduira de moitié le trafic sur l’A 35, tout en donnant du travail aux entreprises locales de BTP (…). »

« Nous ne supportons pas d’être traités d’égoïstes »
« Marre d’être traités par le mépris »

« Au final, nous ne pouvons accepter ce projet dont on reconnaît maintenant qu’il ne répond pas à son principal objectif initial de désengorgement, ni supporter d’être traités d’égoïstes par ceux qui voudraient se débarrasser de nuisances dont personne ne veut. Nous refusons d’être de simples pions dans un simulacre de jeu démocratique. Il est de notre devoir de citoyen de nous opposer à ce projet anachronique, au mieux inutile, au pire néfaste pour l’Alsace et de surcroît en contradiction complète avec les enjeux climatiques, énergétiques et de santé publique actuels. »

Les trois commissaires chargés de l’enquête publique ont rendu un avis favorable assorti de quatre réserves, le 12 janvier. La Déclaration d’utilité publique, qui pourra éventuellement être contestée devant le tribunal administratif, interviendra avant janvier 2008.