COMMUNIQUE DE PRESSE
De Marie-Christine Vergiat, députée européenne
Coordinatrice de la Délégation française Front de Gauche
Bruxelles, le 18 juin 2010
Après la visite du CRA de Geispolsheim : se poser les vraies questions sur les accords que l’UE cherche à conclure.
“Mercredi 16 juin 2010, une délégation de députées françaises au Parlement européen comprenant Catherine Trautmann (S&D), Sylvie Guillaume (S&D), Nathalie Griesbeck (ALDE), Sandrine Bélier (Verts) et moi-même s’est rendue au centre de rétention administratif (CRA) de Geispolsheim afin de constater les conditions de vie des personnes “retenues” en raison de leur situation irrégulière sur le territoire français. Nous avons été reçues par le Capitaine Jean-Jacques Lagel, responsable du centre, qui nous a tout d’abord fait une présentation du centre et de ses caractéristiques puis nous a fait visiter les lieux sans que nous puissions échanger avec les personnes “retenues”.
Cette visite nous aura permis de constater que le respect de la législation sur les conditions de vie en CRA, à tout le moins, permettent à ces hommes et ces femmes de vivre dans des conditions respectant un minimum leur dignité. Mais il n’en reste pas moins un centre de rétention administratif. Je tiens à rappeler que les personnes “retenues” dans ces centres ne sont pas des délinquants et que la privation de liberté n’est pas la réponse adéquate pour des personnes à qui l’on reproche seulement leur situation irrégulière. Il est donc impératif que les services de préfecture veillent à ce que les dispositions du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile soient strictement appliquées.
Pour autant, je ne peux que continuer de dénoncer l’Europe forteresse que l’Union européenne est en train de construire aujourd’hui. La France en est d’ailleurs un des meilleurs élèves et n’hésite pas à renvoyer ces hommes, ces femmes et leurs enfants vers des pays où ils risquent leur vie.
Deux dossiers inscrits à l’ordre du jour de l’actuelle session parlementaire illustrent malheureusement cette situation : le premier est un accord de réadmission avec le Pakistan, premier accord de cette nature à être soumis à approbation du Parlement européen dans le cadre des nouveaux pouvoirs qui lui sont conférés par le Traité de Lisbonne. Le second est le projet d’accord avec la Libye, encore plus scandaleux puisqu’il sacrifie totalement les droits des migrants aux “objectifs” de fermeture des frontières”.
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