lu dans les DNA

L’indignation du maire

Ayant apporté son soutien à la famille d’Asina Kapalay-Atato après que celle-ci ait (sic) été interpellée devant son lycée mulhousien voilà un mois, le maire d’Illfurth Helmuth Bihl s’est dit hier indigné par l’expulsion, samedi après un mois de rétention administrative, de cette jeune Congolaise de 23 ans dont le père, naturalisé français, réside à Illfurth depuis cinq ans avec les six demi-frères et sœurs d’Asina (DNA du 27/06). « Aucun des éléments en ma possession ne me permet de comprendre les fondements de cette expulsion », observe Helmuth Bihl qui juge « déplorable » cette manière de faire en l’absence d’explications. Ce n’est pas faute d’avoir essayé d’en obtenir : il avait écrit au préfet du Haut-Rhin voilà plus de trois semaines. « Je n’ai pas eu la moindre réponse. On charge les maires de toutes les responsabilités mais lorsque ceux-ci veulent comprendre, il n’y a personne. Cela s’apparente à du mépris et ce silence me gêne », poursuit le maire d’Illfurth. « En vertu de quoi veut-on séparer une fille de son père ? Cette jeune femme mettait-elle en danger la sécurité nationale que l’on ne veuille pas régulariser sa situation et agir de la sorte ? Ou est-ce uniquement l’application, sans discernement, de la loi qui a conduit à cette expulsion précipitée ? C’est grave, cette politique ne fait pas honneur à la France de Victor Hugo, du général de Gaulle… ou en tout cas à l’idée que je me fais de mon pays », conclut Helmuth Bihl. Hier, il était prêt à signer le certificat d’hébergement nécessaire aux démarches pour l’éventuel retour d’Asina qui, selon sa famille, a pu être recueillie « chez des amis d’amis » à Kinshasa.

N.L.