La journée avait commencé très tôt pour une soixantaine d’activistes rassemblés dans le Collectif”On crèvera pas au boulot”.
Après un rendez-vous dès 4 h du matin, ils se sont dirigé.e.s vers l’objectif, le Port au pétrole de Strasbourg qui alimente en essence le quart est de la France. Une seule route assez étroite y mène depuis la Robertsau.
Ont été disposés des matériaux divers stockés la veille sur le côté de la route. Les premiers camions se sont arrêtés et peu à peu ont constitué un barrage interdisant aux suivants d’accéder au lieu de remplissage.
Plus tard, des forces de police sont intervenues, n’hésitant pas à tirer du lacrymogène qui tombait près des camions d’essence.
Les militants se sont repliés sans qu’aucun interpellation n’ait eu lieu. Au bout de deux heures trente, l’opération cessait.
On imagine facilement que si les directions syndicales prenaient en main ce type d’opérations, elles pourraient rassembler plusieurs centaines de personnes qui du coup bloqueraient l’approvisionnement en essence plus longtemps. Mais souhaitent-elles vraiment gagner contre Macron et son monde? Le crétinisme parlementaire semble les affecter autant que le politicien qui fait croire à une “révolution citoyenne”par les urnes.
Aucune révolution ne s’est faite avec des bulletins de vote. Et le seul exemple du Chili où après la victoire des progressistes aux secondes élections législatives, la CIA et Pinochet organisaient le putsch mortel pour Allende et des Millers de Chilien.e.s en est la preuve.
Queue de cortège à Strasbourg.
L’après-midi, rendez-vous était donné pour la 11 me manifestation intersyndicale. Au moins 10 000 personnes ont défilé, en rangs serrés dans le cortège de tête, jeune, combattif. L’intérêt de ces marches est dans le rapport de force établi contre Macron et son monde. Mais cela ne suffit pas à vaincre l’obstination du pouvoir macronien.
C’est clair pour de plus en plus de gens qui s’interrogent sur la stratégie syndicale qu’elles ne suffisent pas à faire céder Macon.
Alors qu’est-ce qu’ils attendent pour bloquer réellement l’économie? Comme dans les ports, l’énergie, les transports, les écluses du Rhin, etc.
Alors que la queue du cortège défilait sur le quai des Pêcheurs, on a vu une section de CRS se positionner devant la pharmacie Faudi.
En face, on distinguait un cortège de déters avançant en sens inverse.
Les CRS avancèrent au pas puis à la course, et à bonne distance ils ont commencé à tirer des lacrymogènes. Le nuage était si épais et le vent capricieux que même ceux qui étaient dans le dos des flics
ont commencé à bouffer des gaz,
Ceux-là ont reculé pendant que les déters se dirigeaient par les rues latérales vers la Krutenau puis l’Esplanade et le campus.
On n’y était pas car démuni de moyens de protection. Mais d’autres ont raconté et filmé les interventions violentes des CRS et de la BAC qui dès le début du cortège, était planquée derrière le passage du Monoprix., toutes armes et protections déployées.