Plusieurs députés européens ont apporté, ce mercredi, leur soutien à cinq militants français qui doivent comparaître lundi devant un tribunal pour avoir appelé dans un hypermarché au boycott des produits importés d’ « Israël ».
“Dans cette affaire, on utilise la justice à des fins politiques”, a dénoncé lors d’une conférence de presse l’eurodéputé français Jacky Hénin.
“Il semble que la ministre (française) de la Justice, Michèle Alliot-Marie, ait donné des consignes de sévérité aux parquets”, a renchéri sa collègue Verte Nicole Kiil-Nielsen.
Les cinq militants doivent comparaître lundi devant le tribunal correctionnel de Mulhouse (Est de la France) pour soi-disant “provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence”.
Il leur est reproché d’avoir participé en septembre 2009 à une manifestation dans les rayons d’un hypermarché d’Illzach (près de Mulhouse), lors de laquelle ils ont appelé au boycottage des produits importés d’Israël.
Les militants qui se revendiquent de la campagne internationale “BDS” (boycott, désinvestissement, sanctions), dénoncent le fait qu’Israël exporte des produits issus des colonies juives en Cisjordanie occupée en les faisant passer pour des produits issus de son territoire internationalement reconnu, ce qui leur confère les mêmes avantages douaniers que les produits israéliens.
Leur action, décrite comme “non violente”, a suscité la colère du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNCVA), qui a porté plainte. “En tout, nous avons déposé plus de 80 plaintes pour des faits similaires, partout en France”, a indiqué le président du BNVCA, Sammy Ghozlan.
L’une de ses plaintes a abouti en février à la condamnation à Bordeaux (sud-ouest de la France) d’une militante de la Ligue des droits de l’homme, à 1.000 euros d’amende pour avoir apposé un autocollant “boycott apartheid Israël” sur des jus de fruits. (procès en appel de Sakina à Bordeaux, le 24 septembre)
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