Bouleversée par l’arrestation récente de deux mères enlevées à leurs enfants, la communauté tchétchène de Strasbourg se rassemblera

Mardi 5 octobre 2010 de 12 à 15 heures devant le Conseil de l’Europe (allée de la Robertsau) en nous appelant à les entourer pour les protéger et soutenir leur seule et unique revendication : « Donnez nous le droit de vivre ».

Car pour eux, la guerre n’est pas finie. Ayant fui la terreur qui règne en Tchétchénie, ils demandent la protection de la France pour sauver leurs vies et celle de leurs enfants.

En voie de reconduction vers la Pologne en vertu du règlement Dublin II, ils subissent une véritable traque de la Police des Frontières dans notre cité, à proximité des écoles, des restaurants du cœur, des associations d’aide aux demandeurs d’asile, des abris de nuit…

En France depuis plus de six mois, certains depuis plus d’un an, ils ne comptent plus les pères arrachés à leur famille, les familles entières expulsées et qui croupissent en prison en Pologne sous l’emprise de la terreur d’être renvoyées vers la Russie, entre les mains des tortionnaires qu’ils cherchent à fuir.

De plus, privés de toute ressource, ils ne survivent que grâce à l’aide humanitaire et leurs familles sont régulièrement privées de logement, à la rue ou accueillies par des paroisses ou des citoyens solidaires.

Avant-hier soir, à l’issue du cercle de silence, des citoyens ont proposé spontanément d’héberger les demandeurs d’asile à la rue cette nuit-là. Parmi eux, Simon, un jeune étudiant, qui emmènera une famille avec quatre enfants dans sa colocation. Le monde redevient beau.

Le lendemain matin, le père est arrêté en ville après avoir déposé ses enfants dans leurs différentes écoles. Il est enfermé au Centre de Rétention de Geispolsheim. Le monde redevient immonde. Comme le disait une enfant commentant la disparition soudaine de deux de ses camarades de classe « Pour eux, la vie n’est vraiment pas gentille ».

Au travers de ce rassemblement, la communauté tchétchène de Strasbourg veut alerter l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe sur la condition tragique qui leur est faite et faire entendre que la Préfecture du Bas-Rhin ignore froidement la clause du règlement Dublin II qui stipule que « Tout état membre peut accepter d’examiner une demande d’asile dont il n’est pas responsable et ce pour des raisons humanitaires ».

Ces enfants livrés à la rue et traqués par la police sont les éclaireurs de ce que le monde, le nôtre, est en train de devenir. Personne n’a vraiment envie de se voir en leur miroir et quand on pourra le faire, il sera déjà bien tard.

Soyons nombreux à les entourer pour les protéger et les soutenir !