Communiqué de la Fondation Copernic :

Paris, le 03/12/10

Hommage à Claire Villiers

Claire Villiers est morte le vendredi matin 3 décembre 2010. Elle avait un cancer depuis 15 ans, qui a fini par prendre sa vie malgré toute la rage qu’elle a mis à le tenir à distance, en continuant ses combats, en affirmant ses convictions, alors que l’ombre de la maladie s’étendait sur elle. Elle nous a tant appris.

Claire vivait au quotidien son engagement contre l’injustice sociale et contre ce capitalisme financier qui écrase nos vies. Elle le vivait dans ses relations avec les autres, dans ses choix personnels et politiques.

Elle était une de ces militantes de la JOC, qui a très vite décidé de prolonger son engagement chrétien en s’inscrivant dans le syndicalisme militant à la gauche de la CFDT. Elle a été l’une des figures essentielles de l’opposition à la ligne de cogestion de ce syndicat, qu’elle quitta avec d’autres pour militer au SNU.

Elle est entrée à l’ANPE en 1975 et ne cessait d’expliquer combien le chômage déstructurait les individus et pulvérisait leur rapport au monde. Elle fut co-fondatrice d’ AC! et très impliquée dans le mouvement des chômeurs et précaires de la fin des années 1990.

Estimant nécessaire de faire le lien entre son engagement dans le mouvement social et la construction d’une alternative politique au libéralisme, elle a été, avec Marie-Georges Buffet, tête de liste de la Gauche Alternative et Citoyenne aux élections régionales d’Ile de France en 2004. Elue conseillère régionale dans les Hauts-de-Seine, elle était devenue vice-présidente de la région chargée de la démocratie sociale jusqu’en 2010. Plus que tout, elle aurait voulu continuer de combattre concrètement et localement les discriminations, de soutenir les associations de jeunes, de femmes, de luttes pour les droits, qui étaient pour elle l’expression vivante de la démocratie.

Elle considérait comme essentiel cet espace de pensée, cette passerelle entre le mouvement social et la gauche de transformation qu’est la Fondation Copernic dont elle a été Co-Présidente jusqu’en 2004. Elle a d’ailleurs activement participé à la campagne de la gauche antilibérale contre le Traité constitutionnel en 2005, avec la Fondation Copernic, puis a soutenu la candidature de José Bové à l’élection présidentielle de 2007, devenant l’une de ses porte-parole de campagne. Elle avait ensuite rejoint la FASE, dans le même esprit de construction d’une force alternative et sociale à gauche de la gauche.

Mais toute cette cohérence personnelle entre ses idées, sa vie et ses combats, ne suffirait pas vraiment à expliquer ce que nous avons perdu en perdant Claire, son exceptionnelle imagination politique, son éternel sourire, sa bienveillance paisible, son souci absolu de l’autre, bien plus que d’elle-même.

Nous sommes aux côtés de sa famille et de ses proches, dont nous partageons l’infinie tristesse.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Claire_Villiers