Il y a plusieurs façons de désinformer.

Par exemple la censure totale du succès de Michel Warschawski à Strasbourg, à la librairie Kléber, puis à la Maison des syndicats.

Ou bien, comme ce dimanche l’article consacré à la manifestation de samedi pour la Tunisie.

Qu’on en juge.

http://vimeo.com/18854382

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Strasbourg

Pour la Tunisie, dans la diversité


Près de 200 personnes se sont rassemblées hier en fin d’après-midi place Kléber, pour la tenue d’élections libres en Tunisie et «fêter le départ du dictateur».

En réalité, il y avait de 3 à 400 personnes.

Évidemment, si vous arriviez à 15h, il n’y avait que des Tunisiens et des Franco-Tunisiens, puisque les organisations françaises avaient appelé pour 16h, car il y avait une autre manifestation contre la loi Loppsi 2 en début d’après-midi.

D’après le papier de P.Sej., on comprend que le journaliste est parti avant que le rassemblement ne se transforme en manifestation de rue improvisée qui ne s’est achevée qu’à 18h place Kléber, après le petit tour de l’hypercentre traditionnel.

Les amis de la Tunisie croyaient qu’ils ne pouvaient défiler puisque personne n’avait déclaré à la préfecture. Heureusement, alors que les militants des organisations françaises, à l’écart des autres, comme s’il craignaient on ne sait quelle contagion (de l’Islam peut-être?) partaient peu à peu, un habitué des manifs a consulté un policier en civil qui a appelé la préfecture, et le cortège a pu démarrer.

Entre temps, hélas, les “Français Desouche” avaient presque entièrement déserté les lieux, à quelques exceptions près, dont le NPA, LO, et Attac.

La manifestation strasbourgeoise s’est déroulée à l’appel d’une demi-douzaine d’organisations, ainsi que de plusieurs partis politiques de gauche, de Lutte Ouvrière au Nouveau parti Anticapitaliste, jusqu’au Parti socialiste. Certaines personnes prenant part au remplacement situaient les événements tunisiens dans un contexte de lutte internationale contre le capitalisme.

On a vu des élus de Europe-Écologie-Les-Verts, et l’un ou l’autre PS, dont Mathieu Cahn.

Les organisations françaises appelant étaient les suivantes:

Association des Travailleurs Maghrébins de France – Union Juive Française pour la Paix – Justice & Liberté – Fédération Syndicale Unitaire – Fédération du Bas-Rhin du Parti Socialiste – CGT Mosaïque Action Sociale 67 – Nouveau Parti Anticapitaliste 67 – Calima – Parti Communiste des Ouvriers de France PCOF – ASTU-Actions citoyennes interculturelles – SNEsup-FSU – DIDF

Douze, (12), donc, ce qui fait deux fois (on est bon en multiplication…) la demi-douzaine annoncée par le Chournal…

Des prises de parole au mégaphone en arabe et en français se sont succédé, dans une certaine excitation. Quelques manifestants portaient des fleurs rouges et blanches, comme les couleurs du drapeau tunisien. De jeunes gens s’étaient couverts de ce drapeau.

Les Tunisiens et les Franco -Tunisiens apprécieront beaucoup, je pense la “certaine excitation“!

Comme si c’était anormal de se réjouir ici comme là-bas de la chute d’une dictature de 23 ans, un 1789, en somme, soutenue jusqu’au dernier jour, et même après, – avec la tentative d’héberger le déchu sur le sol français, alors que le gouvernement expulse 30 000 étrangers- soutenu par tous les gouvernements français.

On se souviendra longtemps de super MAM gaffeuse (une récidiviste avec son boycott imaginaire des “produits casher“), Alliot-Marie qui offrait du “sécuritaire” à son ami dictateur Ben Ali, comme s’il en manquait!

Et c’était le jour même où le successeur de Louis XVI, dans sa fuite à Varennes-Djeddah, faisait tirer sur des cortèges funèbres!

Et aussi du communiqué étique (maigre) de SarkoFillon qui “prend acte” du renversement du tyran.

Comment mieux dire qu’ils le regrettent et craignent pour les intérêts néo-colonialistes de l’Occident, dont la fRance.

D’autres manifestants portaient des banderoles manifestement bricolées à la hâte, proclamant par exemple «Le dictateur est chassé, la lutte continue», ou encore, plus laconique «La victoire du peuple tunisien du 14 janvier 2011». Une altercation a opposé deux femmes, après que l’une d’entre elles ait condamné publiquement le gouvernement français et Nicolas Sarkozy, pour ne pas avoir marqué clairement son soutien au mouvement populaire qui a abouti au départ du président Ben Ali.

P.Sej

On aime beaucoup aussi le “manifestement bricolées à la hâte”.

C’est vrai quoi, ça fait 23 ans que les banderoles auraient dû être artistiquement “bricolées”.

Mais il n’a pas vu ceci très juste politiquement et proprement réalisé:

les DNA ont vu les fleurs mais pas la pancarte...

Ni ceci

Ni la banderole commune à l’Association des travailleurs maghrébins de France et l’Union juive française pour la paix, dont des membres ont participé, ensemble, en octobre, à une mission civile en Palestine occupée.

la banderole commune ATMF/UJFP

Le plus odieux, il l’a gardé pour la fin avec son “altercation”

Mais il ne sait pas que “après que” doit être suivi de l’indicatif.

Il aurait dû écrire ” après que …eut condamné…”.

Une grammaire, vite, pour P.Sej. !

Quel œil!

Il a vu une des fleurs, mais pas la pancarte qui allait avec, une “altercation” mais pas de manifestation!

Faut lire la Feuille de Chou pour être informé!

À Mulhouse, plusieurs dizaines de personnes se sont aussi rassemblées hier après-midi. En France, plusieurs milliers de personnes, dans plusieurs grandes villes, ont aussi célébré la chute de Ben Ali et réclamer l’avènement de la démocratie. 8 000 manifestants ont défilé à Paris.

Déclaration de soutien au peuple tunisien

(Rassemblement du 15-01-2011, Place Kleber, Strasbourg)

La révolution conduite par le peuple tunisien a une signification historique. Elle invente un nouvel espoir pour tous les peuples qui luttent contre les dictatures en Afrique du Nord comme ailleurs. Mais elle met aussi à nu l’inanité de la politique française qui a consisté à soutenir pendant 23 ans un régime autoritaire au prétexte de lutter contre l’intégrisme et le terrorisme. L’alibi ne tient plus.

Aujourd’hui, le long silence des autorités françaises, les déclarations de complaisance et même de soutien direct à la dictature tunisienne par la voix de Michèle Alliot-Marie constituent une honte pour la France et tous les français, une honte devant l’histoire, une honte pour les centaines de milliers de tunisiens vivant en France, une honte pour tous les citoyens attachés à la démocratie et à la défense des valeurs de liberté et de fraternité.

Nous attendons de notre gouvernement qu’il affirme non seulement sa solidarité avec le peuple tunisien, mais qu’il condamne enfin avec la plus grande fermeté la violence de la répression exercée contre un peuple luttant pour sa liberté et qu’il rende hommage comme nous entendons le faire ici, à toutes les victimes de la dictature sanguinaire de Ben Ali.

Mais nous savons bien que cette tache de honte ne sera pas lavée par un pouvoir qui a toujours manifesté une complicité politique, économique et affairiste avec le système Ben Ali et sa mafia qui ont opprimé et pillé le peuple tunisien. Nous savons bien que ces taches de honte demeureront indélébiles sur les beaux costumes de Sarkozy, Alliot-Marie et de tous les corrompus du système politico-financier mis en place par l’Etat UMP.

Nous savons que seules les luttes de citoyens responsables et engagés pour changer de politique et de gouvernement rendront son honneur au peuple tunisien en marche vers la liberté. Nous savons enfin que cette marche sera longue, que la fuite du dictateur a laissé en place les fidèles du régime et que tout reste à faire.

A nous de témoigner notre solidarité en exigeant que la France et les états européens cessent de se mêler des affaires intérieures de la Tunisie et laissent son peuple libre d’inventer sa propre démocratie.

Solidarité avec le peuple tunisien ! Solidarité avec le peuple algérien ! Solidarité avec tous les peuples en lutte contre l’oppression !

Pascal Maillard

Secrétaire académique du SNESup-FSU