Comme l’a écrit BENOIST HUREL Secrétaire général adjoint du Syndicat de la magistrature, dans Libération, la circulaire de Michèle-Alliot Marie (la même qui proposait son soutien à Ben Ali) est “un attentat juridique d’une rare violence contre l’un des moyens les plus anciens et les plus efficaces de la contestation des États par les sociétés civiles, à savoir le boycott. L’instrumentalisation d’un texte qui visait à combattre le racisme, le nationalisme et le sexisme est inadmissible, surtout lorsqu’elle vise à faire taire l’engagement citoyen. La notion de discrimination ne peut s’entendre que d’une différence de traitement n’obéissant à aucun but légitime. Une action collective qui viserait à ne pas consommer de produits d’une entreprise parce qu’elle licencie ou délocalise sa production, ou d’un Etat parce qu’il maltraite ses minorités ne peut être qualifiée de discriminatoire, sauf à ôter aux consommateurs leur seul pouvoir, celui de ne pas consommer n’importe quoi et n’importe comment.”