Premier jour de la Liberté, samedi 12 février 2011. Par Fatma Ramadan, syndicaliste égyptienne.
Le lendemain de la chute de Hosni Moubarak, première des revendications de la révolution égyptienne, les ouvriers d’Egypte poursuivent leurs grèves et leurs occupations pour revendiquer leurs droits volés sous la présidence de Moubarak et ses gouvernements successifs.
Ainsi, ce samedi 12 février,
– 4000 ouvriers des minoteries de l’est du Delta (Ismailiya, Mansoura, Suez, Port Said) se sont mis en grève pour une hausse de 70% de leurs salaires, “humaniser” leurs moyens de transports, réduire les sanctions, aligner tous les salaires sur ceux des CDI, départ du directeur financier.
– Les 1200 employés de la sucrerie de El Fayoum entament leur deuxième jour de grève pour relever leurs salaires (1200 LE pour un ouvrier qualifié) au niveau de ceux de la sucrerie El Nil (5000 LE pour le même poste) réintégrer les licenciés, dont le syndicaliste Ashraf Abd El Yunis, pour avoir défendu leurs droits, et juger les cadres qui ont détourné l’argent de l’entreprise, dont le PDG, qui à 80 ans, a amassé plus de 30 millions, se moque de son devenir et de celui de ses employés.
– Après avoir refusé une augmentation de 11%, les 10.000 employés de la poste poursuivent leur grève pour relever leurs salaires au niveau de ceux de leurs camardes aux télécommunications et relever les salaires des diplômes en formation permanente sur ceux des diplômes à l’embauche, embaucher les CDI, licencier les consultants issus de l’armée aux salaires exorbitants.
– Les milliers de salariés de la pétrochimie et du ministère de l’agriculture, poursuivent des grèves avec occupation, pour l’embauche des CDI et le remboursement des écarts de salaires avec les CDD depuis leur premier contrat.
– 9000 employés de l’usine d’aluminium de Naga Hamadi menacent de grève si le PDG n’est pas suspendu et jugé pour les fonds détournés à l’usine pour sa fortune personnelle.
– 1500 employés de l’hopital public de Kafr El Zayat ont cessé leur occupation le 11 février après avoir obtenu la démission de deux directeurs qui les humiliaient, leurs retards de salaires, l’embauche des CDI.
Des centaines de milliers de travailleurs d’Égypte se sont mis en grève ou ont occupé leurs entreprises au cours des jours précédents en solidarité avec la révolution et pour réclamer leurs droits volés sous le régime de Moubarak.
Vive la lutte des travailleurs d’Egypte ! Continuons ensemble pour rendre effectifs les mot d’ordre de la révolution égyptienne: “Changement, liberté, justice sociale”
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