711 connexions hier le 10 mars 2011
Les confédérations syndicales se réunissent en urgence lundi 14 mars pour se mettre d’accord par rapport à l’offensive “sociale” du FN.
Depuis le début des années 1980, les idées nauséabondes de l’extrême-droite ont pénétré tout le corps social, toutes les classes et les couches de la population.
Le moins qu’on puisse dire est que la plupart des centrales syndicales ont manqué de clarté toutes ces années pendant que les idées xénophobes se substituaient chez trop de syndiqués à la solidarité de classe entre travailleurs que les frontières nationales ne devraient pas séparer.
Cela remonte à loin si on se souvient que dès août 1914, le mouvement socialiste a trahi ses idéaux en acceptant que les prolétaires français et allemands s’opposent entre eux sur le front, dans les tranchées, ( à Berlin; nach Paris!) au lieu de fraterniser et s’unir contre l’ennemi commun, le capital et les marchands d’armes.
La République française elle-même était (et est encore) xénophobe et avait inscrit de fait la préférence nationale dans les concours de l’Éducation nationale pour lesquels il fallait justifier de sa nationalité. Et même quand ces barrières disparaissent elles ne font que reculer, si on pense au droit de vote aux élections (même seulement locales, municipales, cantonales, régionales et aux Européennes qui est autorisé aux seuls membres de l’UE et interdit aux non Européens.
Et ne parlons pas des campagnes qui paraissent si naturelles, de la droite à la gauche sur “produire français” et même pire “avec des Français” ou “acheter français” ou “alsacien” comme la pub de la Coop. Nous aussi sommes attachés à des produits du terroir, mais ce terroir a la dimension de la planète, et ne doit devenir exclusif au détriment des autres terroirs.
Je préfère la Météor, aux autres bières produites en Alsace, par des industries d’ailleurs, mais cela ne m’empêche pas de boire belge ou corse, ou vietnamien.
Ces questions ne font pas partie de l’horizon quotidien de beaucoup de responsables syndicaux, à l’exception de syndicats enseignants comme la FSU où elles sont débattues et font l’objet de motions de congrès et de participation active d’une partie des syndiqués, avec des parents d’élèves, aux actions du Réseau Éducation Sans Frontières.
Ceux qui sont familiers des manifestations et actions antiracistes ont remarqué depuis longtemps que, sauf exception, les centrales syndicales ne mobilisent pas des foules, laissant la lutte contre la xénophobie, le racisme, l’antisémitisme (et l’islamophobie..;) aux couches sociales plus aisées, petites-bourgeoises qui en général ne vivent pas dans les quartiers populaires. Je m’en aperçois tous les jours à l’Elsau, Koenigshoffen, Montagne-Verte où je fais campagne pour le siège de Conseiller général.
Un conception ouvriériste de la défense des intérêts de classe des travailleurs, qu’on retrouve aussi à Lutte Ouvrière, fait passer les salaires, les conditions de travail avant tout, et manque donc une question comme celle du racisme qu’on trouve dans toute la société et qui de nos, jours, avec Sarkozy, est alimenté d’en haut par des gens des Zemmour-de-la-honte, des Hortefeux,etc, qui disent de l’extérieur ce que le FN clame au dehors.
Il est encore temps que tous ensemble on mette un coup d’arrêt définitif à la résistible ascension de la Marine anti National (et socialiste!) qui sous des dehors féminisés et moins abrupts en façade, dit exactement les mêmes horreurs que son père, le tortionnaire borgne.
Il est temps que tous ensemble, on dise stop à ce national-populisme xénophobe, islamophobe, qui pollue les esprits et les corps depuis trop longtemps.
Et la solution, ce n’est pas des leçons de morale et le sempiternel rappel d’un “plus jamais ça” qui recommence tous les jours, mais un renversement de politique tel qu’elle satisfasse les intérêts des salariés et de l’énorme majorité de la population, autant que celle de Sarkozy satisfait le Medef et le capital financier boursicoteur.
« Je suis conscient que cela ne reflète pas correctement la réalité. Mais le passage de certains syndicalistes au Front National donne un fond de vraisemblable à mon analyse. »
Üss’re Muk macht er e Elefant.
Il a bien raison notre artiste pointilliste. Tout est dans l’art et la manière de travailler le détail. Un peu comme l’autre…
le programme économique du FN est ultra libéral; c’est masqué par la fille de…
Staline était chef du parti ouvrier mondial, les travailleurs soviétiques votaient en masse pour lui. Il était le génie de l’économie, foi de Garaudy. Cela avait une autre allure que la dizaines de syndicalistes déçus qui s’épanchent au micro pour soutenir le parti des Chevalier toulonnais. J’ai la nostalgie du quai Stalingrad, la bière Meteor n’aura plus le même goût sur le quai Kronstadt.
Sinon, en ce qui concerne le fabuleux sens de l’économique que l’on attribue au FN, je pense que la France entière est dubitative. D’ailleurs, tout ceux qui se réclament du bon sens économiques sont suspects à mes yeux. On a passé trente de néolibéralisme qui se gargarisait du “bon sens économique”. N’en jetait plus, la cour est pleine.
Il est parfaitement concevable qu’il y est une égalité de traitement entre les travailleurs. Cela relève du bon sens. Mais je persiste à penser qu’une partie de l’extrême gauche a reporté ses projections sur “l’étranger”, le travailleur autochtone ayant failli dans mission historique. Le prolétariat autochtone n’a pas répondu aux vœux messianiques de la théorie marxiste. Les lieux de productions s’étant déplacés grâce à ces révolutionnaires de bourgeois, l’espoir s’est reporté. Le prolétariat autochtone ne plaisait pas, il fallait en élire un autre.
Je suis conscient que cela ne reflète pas correctement la réalité. Mais le passage de certains syndicalistes au Front National donne un fond de vraisemblable à mon analyse. Ce qui permet au FN de claironner qu’il est le premier parti ouvrier de France. Ce qui est une foutaise, puisque chacun sait que le premier parti ouvrier de France est celui des pêcheurs à la ligne les jours d’élection.
Je n’ai pas une bonne connaissance du programme social du FN, mais il me semble qu’il ne parle de nationalisation. Or qu’est ce qu’un parti nationaliste sans nationalisation de l’outil de production. La réponse est simple, il y a tromperie sur la marchandise nationaliste. On vit vraiment dans l’ère du faux.
“les gauchistes”?
toujours vos généralisations abusives, sans parler d’anachronisme: c’est qui “les gauchistes” en 40?
15h?
parce que vous croyez qu’on arrive en cours les mains dans les poches, et qu’en sortant du lycée, à nous la “dolce vita” comme dit votre président! le saviez-vous, les profs préparent leurs cours et corrigent des copie…
” bénéficier de droits égaux ” mais revus a la baisse pour tout le monde..
” les ouvriers n’ ont pas de patrie ” .. C’ est la raison pour laQuelle en masse ils s’ en vont voter pour marine, chef du premier parti ouvrier de France..
” trente heure par semaines.. ” bien sur, pour gagner encore en compétitivité, quel sens de l’ économie Monsieur, remarquez ce serait toujours travailler deux fois plus que vous ne le faisiez en tant que prof.
j’ai des accords et des désaccords avec votre analyse
désaccord sur ce que vous attribuez à “l”extrême gauche” qui ne justifie pas l’importation jadis de main d’œuvre étrangère, mais dit qu’à partir du moment où ils sont là, ils doivent bénéficier de droits égaux, ce qui va contre le patronat et les politiques traditionnels
“les ouvriers n’ont pas de patrie!”
le travailleur qu’il soit français ou étranger n’est qu’une variable d’ajustement, d’où extension de la précarité
la productivité a explosé, et on vient nous dire qu’il faut travailler plus!
absurde!
on pourrait travailler tous et moins! (30h par semaine)
le FN sert à beaucoup, mais d’abord aux Français niqués par la crise et le patronat qui y trouvent un coup de gueule pas cher
s’il y avait une vraie gauche, défendant les intérêts de classe des salariés, les gens voteraient pour ça, comme dans le Limousin où la gauche de la gauche a fait 20 % aux régionales
mais la gauche est libérale, et les gauchistes sont stupides avec leurs divisions permanentes
la montée aux “extrêmes” est normale en temps de crise, le problème est le déséquilibre des “extrêmes”
en France, les syndicats sont faibles et divisés; ils ont du mal à assurer pour les intérêts matériels de la classe ouvrière, alors la xénophobie..;en plus ils ne luttent pas contre ce racisme spontané de beaucoup de travailleurs
quant à SOS Racisme, aucul du PS, il est disqualifié depuis longtemps
reste le MRAP, la LDH et d’autres plus spécialisés, comme le CRI
les syndicats fuient comme la peste les situations où pourrait advenir un affrontement avec le capital; on l’avu en 1936, en 1944 (Thorez cassant les grèves, au profit du général de Gaulle) en 1968, etc, et récemment après 1995 et dans les journées pour les retraites
les syndicats n’aiment pas être bousculés; ils ne sont pas révolutionnaires, mais conservateurs de l’ordre capitaliste qui leur garantit des miettes
mais tout ça peut changer brutalement, comme en Tunisie!
On peut mettre deux paramètres en avant dans la progression du Front National.
Nous avons d’une part une stigmatisation du travailleur français par le patronat qui se résume au discours suivant : les travailleurs français coûtent trop chers, produire à l’étranger est rentable, les étrangers sont plus rentables, ils font ce que les travailleurs français refusent de faire. C’est le moins disant social. Ce moins disant social peut se retrouver du côté d’une certaine extrême gauche qui justifie la présence de personnes arrivées illégalement sur le territoire par des arguments pratiquement similaires : les travailleurs étrangers font le boulot que les français refusent de faire. Ce qui est un peu démagogique, d’après moi.
C’est un peu lapidaire, mais si on effectue la synthèse des points de vue, on peut comprendre que le travailleur français n’apprécie pas tout à fait qu’on l’assimile à un parasite, un être nuisible sur la surface du globe. Vous allez me rétorquer que cela est un peu fort, mais c’est pourtant un ressenti partagé par bon nombre de concitoyens. Pour cela il suffit de constater le nombre de transfuges de gens de gauche au FN. Apparemment c’est surtout dans le monde syndical que ça dégage. Du jeune NPA/CGT de Moselle avec toute sa section en passant par la militante socialiste/FO du Nord, ça commence à jeter un froid.
Un troisième paramètre tient dans l ‘instrumentalisation du Front National par les partis politiques classiques. Tout le monde sait que celui qui se présentera devant le FN en 2012 aura toutes les chances de gagner. L’élection présidentielle a de forte chance de se jouer au premier tour. C’est la thèse du 21 avril à l’envers, une thèse déjà développée par Soral quelques mois avant le sondage.
Marine Le Pen confisque le débat démocratique, mais Marine Le Pen est en même temps un outil bien pratique pour ceux qui espèrent arriver sur le trône en 2012. Tout le monde le sait. Et si l’on rajoute que le vote FN est une façon de dire “merde” , les choses se compliquent.
Maintenant, il faudrait que les syndicats soient plus présents dans la lutte contre le racisme, c’est votre avis… fort bien. SOS racisme ne suffit peut-être plus?Mais par expérience, je sais qu’il est déjà difficile de mobiliser les travailleurs pour la défense de leurs droits. D’autre part, les directions syndicales ont déjà un travail bien difficile de contrôle de la contestation sociale, l’affaire Continental en est un exemple.
Il suffirait pourtant pour les direction syndicales de dénoncer notre monde comme un simulacre de démocratie, là ils marqueraient des points, mais ils ne le font pas. On en reste donc avec le monde bourgeois comme stade ultime de l’humanité. Le règne sans partage de la marchandise comme seul monde désirable semble être leur idéal.