Du jamais vu : au Wisconsin, le gouverneur Walker a voté en force la semaine dernière (mercredi soir) les mesures antisociales, provoquant la plus grosse manifestation depuis la guerre du Vietnam rassemblant plus de 100 000 personnes assiégeant le Capitole toujours occupé par les grévistes. Alors que le mouvement s’étend dans plusieurs autres Etats avec de grandes manifestations, des appels acclamés par les grévistes en lutte ont été lancé par le groupe de l’Egalité Socialiste à constituer des “Comités Indépendants (des responsables syndicaux)” sur les lieux de travail afin de planifier une grève générale par le bas, dans le même temps des policiers fraternisent en créant le mouvement “Cops for Labor” (policiers pour les travailleurs), tandis que certains leaders carriéristes et soc-dem du mouvement appellent en vain à cesser la lutte…
Le mouvement du Wisconsin appelle désormais à la démission de Walker : WALKER DEGAGE, GREVE GENERALE !

http://www.wsws.org/francais/News/2011/mar2011/wisc-m16.shtml

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Les manifestants à l’intérieur du bâtiment du Capitole
Des milliers de personnes ont afflué vers le Capitole à l’annonce de l’adoption du projet de loi. La foule s’est ruée vers les portes du bâtiment du Capitole en criant « vous êtes des lâches » et « laissez nous entrer. » Le slogan « grève générale ! » a résonné à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment.

Un intervenant du Socialist Equality Party parle à la foule à l’intérieur du bâtiment du Capitole occupé

Une équipe du Socialist Equality Party (SEP, Parti de l’Egalité socialiste, USA) était présente sur les lieux. Andre Damon, journaliste du World Socialist Web Site, a pu parler à des milliers de manifestants tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du bâtiment du Capitole. Il a appelé à la formation de comités indépendants sur les lieux de travail afin de planifier une grève générale et faire partir Walker. Ces revendications ont été accueillies avec enthousiasme par les travailleurs présents. (Voir : « Walker doit partir! Grève générale au Wisconsin! »)

Appel du World Socialist Web Site : http://wsws.org/francais/News/2011/mar2011/walk-m07.shtml

Extrait :

Ce sentiment est justifié et correspond à la réalité politique qui existe au Wisconsin et, de plus en plus, à travers les Etats-Unis. L’effondrement de la négociation salariale – c’est-à-dire la tentative de l’Etat d’imposer, par la menace implicite de la force, des exigences intolérables et inacceptables aux travailleurs – a une profonde signification objective. La classe dirigeante est en train de dire aux travailleurs : « Nous ne négocions pas. Nous exigeons. Vous devez accepter nos conditions. »

Ceci signifie en réalité la fin du compromis entre les classes. La reconnaissance grandissante de cette réalité politique parmi les travailleurs est sous-jacente au sentiment croissant pour une grève générale.

Il est nécessaire pour les travailleurs qui ont tiré cette conclusion de développer la dynamique pour une grève générale. Les discussions au sujet d’une grève générale doivent s’orienter vers la préparation de celle-ci.

Sur chaque lieu de travail, des réunions doivent être organisées pour discuter, débattre et voter une résolution pour une grève générale. Partout où un soutien substantiel existe pour une grève générale, des comités de travailleurs, indépendants des responsables syndicaux, doivent être formés pour préparer cette action.
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Quelques centaines de rassemblements ont déjà eu lieu à travers les Etats-Unis pour soutenir les Wisconsinois en lutte et pour protester contre des mesures similaires dans de nombreux Etats tels que l’Ohio, l’Indiana, le New Jersey, Washington D.C. et bien d’autres.

Ce nouveau vent de révolte qui souffle sur les Etats-Unis n’est, pour beaucoup de manifestants, pas étranger à la vague de protestation politique qui inonde le monde arabe. Portés par cet élan de liberté, les manifestants, professeurs, ouvriers et étudiants, brandissent des pancartes sur lesquelles on peut lire des slogans tels que « Je manifeste comme un Egyptien », « Si l’Egypte peut avoir une démocratie, pourquoi pas le Wisconsin »

Face à l’ampleur de la grogne, le gouverneur Walker a menacé de recourir à la garde nationale pour forcer les manifestants à reprendre leur travail.

Certains policiers envoyés pour déloger les grévistes se sont joints à ceux-ci.

Des milliers de syndicalistes et d’étudiants se sont joints à eux. Ce mouvement entre dans sa deuxième semaine et ne montre aucun signe d’affaiblissement.

Des manifestations de solidarité ont eu lieu ce week-end dans toutes les capitales des 50 États pour montrer la détermination des employés et la nouvelle émergence d’une conscience de classe.

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sur le mouvement COPS FOR LABOR et de la fraternisation entre policiers et grévistes : http://www.lariposte.com/wisconsin-des-policiers,1573.html
(avec vidéo d’un flic qui s’adresse aux occupants-grévistes du Capitole et manifeste sa solidarité)

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100 000 personnes du Wisconsin et d’ailleurs ont convergé à Madison samedi le 26 février pour une manifestation contre la loi du gouverneur républicain Scott Walker qui ferait disparaître les droits à la négociation collective des travailleurs du secteur public.
Dimanche soir [27 février], la police menaçait d’évacuer le bâtiment du Capitole [occupé depuis deux semaines par les travailleurs et les étudiants]. Mais les manifestants ont maintenu l’occupation grâce à des centaines de militants qui ont refusé de tenir compte des appels de certains leaders du mouvement d’abandonner. La police a renoncé à ses menaces d’arrestations.

Mais le gouverneur Walker a fait monter la pression en menaçant de mises à pied dès le premier mars si les Démocrates du Sénat ne revenaient pas au Wisconsin pour voter sur sa proposition. Quatorze sénateurs ont fui l’état plus tôt ce mois-ci empêchant un quorum permettant un vote.

La position pro-syndicale du syndicat de la police n’avait pas beaucoup d’importance le dimanche 27 février lorsque des centaines de flics se sont déployés pour tenter d’intimider les manifestants pour qu’ils abandonnent leur occupation. La menace d’arrestations massives a suscité des débats sur la façon — et même la pertinence — de maintenir l’occupation.

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http://www.come4news.com/jours-de-rage-dans-le-wisconsin,-usa-421580