Compte-rendu de la manif devant le CRA et de la rafle de la porte d'Aix

Le samedi 30 avril à 14h, une manifestation est partie de la place Cadenat
à la Belle de Mai pour rejoindre le Centre de Rétention de Marseille. Nous
avons traversé le bd National, la rue Felix Pyat jusqu'au Canet. Tout au
long du parcours, mis à part quelques aigris, les gens étaient plutôt
solidaires. Cette manif était prévue pour exprimer notre solidarité envers
les inculpés de l'incendie de la prison pour sans-papiers du Canet le 9
mars. Aujourd'hui trois d'entre-eux sont en prison au Baumettes.
Le Centre de Rétention a été fermé pendant un mois et demi suite à cet
acte de révolte.
A notre arrivée à proximité du CRA, trois flics en civil (BAC) ont tenté
d'arrêter un manifestant.
Pour une fois nous avons pu empêcher collectivement cette arrestation.
Quelques CRS en tenue anti-emeute protégeaient l'entrée de la prison. Nous
avons rejoint la rue surplombant le centre, et de là, nous avons pu
échanger des cris et des signes avec plusieurs prisonniers parqués dans
une petite cour.
Depuis sa réouverture, le CRA ne désemplit pas, bien au contraire. Suite
aux révoltes en Tunisie, une brèche est ouverte dans une frontière de
l'Europe. Des centaines de migrants arrivent en France via l'Italie, un
grand nombre se retrouve à Marseille.

La Porte d'Aix devient un point de fixation. Des associations, en
particulier Dignité Tunisienne, proche du RCD (ancien parti de Ben Ali)
tentent de « canaliser »,  « trier », « recenser » les migrants. En
Tunisie, comme ici : « Ben Ali dégage ».
Leur but est d'organiser ce qu'ils appellent des « retours volontaires »
et aussi garder leur statut de notable et d'interlocuteur auprès de l'État
français.
Les migrants, parqués Porte d'Aix, lieu connu pour les rafles régulières
qui s'y déroulent, sont une proie facile pour les flics.
Le 27 avril au soir, une dizaine de camions de keufs sont là pour les
contrôler. Ils sont ensuite alignés sur le côté de l'Arc de triomphe avant
d'être embarqués et dispatchés vers différentes destinations
(commissariat, foyer du SAMU social, Centre de Rétention).
Certains, déjà sur place, préviennent de la rafle en cours, grâce au
numéro d'urgence de la liste téléphonique  d'alerte. Cette liste sert à
s'organiser et réagir face aux opérations de police ( rafles,
expulsions...).
Une quarantaine de personnes arrive et tente de bloquer les camions qui
embarquent ceux qui sont arrêtés. D'autres profitent de la confusion pour
échapper à la police.
Les blocages et les cris de révolte continuent pendant environ une heure,
le but étant de saboter et rendre visible l'opération en cours.
La réaction des passants et des automobilistes est mitigée, même si
certains rentrent dans la mêlée. C'est alors que les CRS interviennent
violemment aidés par la brigade canine. Les coups de pieds volent, les
flic lâchent du leste à leurs chiens pour nous intimider et débloquer la
rue. Contraints à reculer par les force de l'ordre, les fourgons
parviennent à se frayer un chemin.
Sous nos cris de rage, les derniers flics récupèrent leurs chiens et
rentrent à la niche.

Si vous êtes témoins d'une rafle ou d'une expulsion,
vous pouvez joindre la liste d'alerte au 06 40 46 30 34

Un rassemblement devant le Centre de Rétention du Canet
aura lieu Samedi 7 Mai à 14 heures.

Samedi 14 Mai, une manifestation partira de la Porte d'Aix à 14 heures.

Pour participer à la lutte, des réunions ont lieu tous les Mardis et
Vendredis à 18h
au local de La Chrysalide, 14 rue Benedit (entre la Friche et le Parc
Longchamp)