Confus

 

Ci-dessous, un article des DNA de la page fait divers.

J’ai eu beau le relire plusieurs fois, pour essayer de démêler les faits relatés, je ne suis pas sûr d’y être parvenu, tant le récit, dans la succession hasardeuse des paragraphes, semble mal construit et finalement incompréhensible.

La seule chose très claire, sans qu’on puisse l’expliquer véritablement, est l’existence de jeunes néo-nazis en Alsace.

 

Colmar / Tribunal correctionnel

Trois skinheads et un auto-stoppeur

Crâne rasé, treillis militaire, rangers, Alexandre Ehret revendique haut et fort à 19 ans son appartenance au mouvement skinhead. Et plus encore son racisme, sa haine de l’autre. Déjà condamné pour exhibition d’emblème nazi, il comparaissait hier pour avoir molesté et injurié avec des propos racistes un homme qui tentait de mettre fin à une altercation, le 29 janvier, sur la place de la mairie à Kunheim.

La nuit du 20 novembre 2010, il circule dans une voiture avec deux autres skinheads originaires de Jebsheim et de Mackenheim, Guillaume Schultz et Lucas Bernabel. Alcoolisés, ils remarquent un adolescent en train de faire du stop non loin d’Artzenheim.

Sans ouvrir la discussion, deux d’entre eux le rouent immédiatement de coups avec une batte et leurs rangers jusqu’à le faire sombrer dans l’inconscience. Le jeune homme, âgé de 15 ans, et qui n’a dénoncé les prévenus que récemment par crainte de représailles, s’en tire avec cinq jours d’hospitalisation et des séquelles auditives.

« On pensait que c’était un drogué, une racaille, confie l’un des prévenus. C’était juste parce qu’on voulait taper ». Pourquoi, demande le président du tribunal ? Être skinhead, c’est un mode de vie qui consiste à taper et à revendiquer son appartenance au nazisme, développe le meneur, Alexandre Ehret, lequel, selon son avocat, a été évincé du mouvement skin « parce qu’il avait une petite amie maghrébine ». « Combien y a-t-il eu de blessés durant la Seconde Guerre mondiale selon vous ? », poursuit le président. « Pas assez ».

Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du procureur en condamnant Alexandre Ehret à quatre années d’emprisonnement dont une avec sursis, Guillaume Schultz à deux ans ferme et un avec sursis, et Lucas Bernabel à un an ferme et six mois avec sursis.

JF-O

Feuille de Chou

Ne revenons pas sur le fait que selon nos « experts», déjà cités, ce qui est nommé, et même auto-nommé « skinhead » devrait s’appeler bonehead, les skins à l’origine ayant été de gauche et pas d’extrême-droite.

Suivons l’ordre d’exposition de l’article.

On rencontre d’abord un délinquant récidiviste comparaissant le 12 mai (“hier”, dans un quotidien daté du 14, mais on suppose que le journaliste a écrit le 13). Il comparaît pour une affaire qui s’est déroulée le 29 janvier (2011, probablement) à Kunheim.

Puis, brutal décrochage du récit et de la temporalité des faits, on passe subitement à un événement qui s’est déroulé le 20 novembre 2010, près d’Artzenheim. La différence de lieu et de date laisse supposer qu’il s’agit de deux faits distincts. Mais déjà on est dans la confusion du fait du décrochage incohérent des premiers paragraphes.

Troisième paragraphe: nous sont décrits les faits d’agression concernant ces jeunes gens »alooolisés » qui tabassent sans raison apparente un autre plus jeune de 15 ans.

Puis vient, entre guillemets, un élément de la défense du principal prévenu, le chef de bande.

On ne sait pas si le tribunal a répondu au curieux argument consistant à dire que la victime pouvait être une « racaille » ou « un drogué ». Comme le journaliste n’en dit rien, le lecteur peut croire que dans le cas avéré d’une « racaille » ou d’un « drogué », il serait licite de faire « justice » soi-même!

Le « meneur » justifie tranquillement , si on en croit l’article, mais là, pas de guillemets, ses actes et son goût du nazisme.

Bizarrement, le président du tribunal aurait demandé au prévenu combien de “blessés” il y a eu pendant la seconde guerre mondiale. Pourquoi les “blessés”, et pas les morts ( 50 millions, chiffre plus connu), on ne sait pas.

Après relecture, on croit comprendre que les prévenus ont été condamnés pour l’agression du 20 novembre 2010. Mais alors, que vient faire la phrase du premier paragraphe où il est dit: « il comparaissait hier pour avoir molesté et injurié avec des propos racistes un homme qui tentait de mettre fin à une altercation, le 29 janvier, sur la place de la mairie à Kunheim. »?

C’est confus, de chez Confus!

Merci au correspondant qui m’a signalé que le quotidien L’Alsace permettait de comprendre ce qui est confus chez son confrère des DNA: il suffit d’un adverbe, “également“! Comme quoi, la concurrence a parfois du bon!

Justice Le skinhead, le « petit con » et « l’idiot » derrière les barreaux

le 14/05/2011 à 00:00 par Thierry MartelAmbiance surréaliste, hier après-midi, au tribunal correctionnel de Colmar. Trois hommes, âgés de 18 à 22 ans, étaient jugés en comparution immédiate pour une agression à caractère raciste, dans la nuit du 20 au 21 novembre 2010, à Artzenheim.

Alors qu’ils étaient à bord d’une voiture pour se rendre dans un bar, les trois hommes avaient croisé un homme qui faisait de l’auto-stop. Selon le terme utilisé par un des mis en cause, c’est parce que l’auto-stoppeur était habillé comme une « racaille » que le trio est descendu de voiture et l’a frappé à coups de batte de base-ball et de rangers. Plus de cinq mois après les faits, la victime, un habitant de Marckolsheim âgé de 15 ans, souffre encore de maux de tête et d’acouphènes.

Depuis cette agression purement gratuite, deux des trois prévenus disent s’être éloignés de la mouvance skinhead. Guillaume Schultz, 20 ans, dit qu’à l’époque, il était « un petit con ». Quant à Lucas Bernabel, 22 ans, il regrette. « J’aurais dû faire quelque chose », dit-il. Celui qui dit n’avoir pas donné de coups et n’avoir fait que regarder conclut : « J’étais comme un idiot ».

Le 3 e, par contre, est toujours dans le même état d’esprit. Vêtu d’un t-shirt Lonsdale et d’un pantalon treillis, rangers noirs à lacets blancs aux pieds, Alexandre Ehret, 18 ans, tient des propos qui font froid dans le dos. Quand le président lui demande combien de personnes ont été blessées lors de la Second Guerre mondiale, il répond : « Pas assez .» Le jeune majeur devait également répondre d’insulte raciale et de violences commises le 29 janvier à Kunheim.

De la haine

Stupéfaite par la haine émanant des yeux du plus jeune prévenu et horrifiée par la gravité de l’agression, la représentante du parquet a demandé de lourdes peines : trois ans de prison à l’encontre des deux plus jeunes, 18 mois pour le plus âgé. Elle a également demandé à ce qu’ils soient maintenus en détention. Mission difficile pour les avocates de la défense : « Un client qui vit dans un autre monde » pour décrire le plus jeune, « pas un habitué des bagarres » pour le plus âgé…

C’est après une bonne vingtaine de minutes de délibéré que la sentence est tombée : quatre ans, dont un an avec sursis et mise à l’épreuve (SME), pour Alexandre Ehret, trois ans, dont un an avec SME pour Guillaume Schultz, et 18 mois, dont six mois avec SME, pour Lucas Bernabel. Tous les trois ont été écroués à l’issue de l’audience.

le 14/05/2011 à 00:00 par Thierry Martel