Déclaration du Bureau National de l’UJFP réuni à Montpellier en marge du Premier Forum Européen contre AGREXCO
Le 5 Juin 2011 des réfugiés palestiniens et syriens, ont marché vers la frontière qui les sépare depuis des dizaines d’années de leurs terres, leurs maisons leurs villes, leurs racines et leur culture. Armés de leur seule conviction et de leurs droits, ils ont marché sur une frontière défendue par la troisième puissance militaire mondiale. La réponse d’Israël a été violente et sanglante: l’armée a tiré sur une manifestation sans armes et fait des dizaines de morts, des centaines de blessés.
Alors qu’Obama “condamne la Syrie pour les heurts dans le Golan” dont on ne précise plus qu’il est syrien, que l’Union Européenne appelle Israël à «mesurer et proportionner ses réponses», autant et plus que les Tunisiens, les Egyptiens, les Syriens, les Bahreinis, les Yéménites, les Libyens… les Palestiniens ont aujourd’hui besoin de la solidarité des peuples pour que leurs droits soient défendus et protégés par la « communauté internationale » et nos gouvernements.
Les processus révolutionnaires, précédés souvent dans le silence des médias par de nombreux mouvements sociaux, sont apparus comme portés principalement par des forces jeunes qui marchent. Armés de la conscience de leurs droits, ils exigent partout dignité, liberté et justice sociale, et ont déjà abouti en Tunisie et en Egypte à la chute de dictateurs maintenus en place tant qu’ils servaient les intérêts des puissances occidentales.
Leur détermination à vaincu cet impérialisme qui les avait toujours condamné, notamment au nom du « choc des civilisations », à subir le joug des pires dictatures parce que censées les préserver de l’intégrisme.
Ils ont lancé un relais que les Palestiniens ont saisi obtenant l’unité retrouvée entre le Hamas et le Fatah . Ils l’ont saisi et mettent leurs corps au service d’une résistance non violente sur les lieux du crime, ces frontières mobiles qui ne font que consacrer la loi du plus fort.
L’Union Juive Française pour la Paix apporte son soutien aux processus révolutionnaires arabes.
À Bahreïn, en Syrie, au Yémen et en Libye, les régimes dictatoriaux n’hésitent pas à provoquer de véritables bains de sang en tirant sur des manifestants ou en rasant des villes.
L’UJFP soutient la révolte légitime de ces peuples et leur droit à résister pour obtenir le départ des dictateurs qui devront être jugés selon leur justice nationale, ou, si ces peuples en expriment la demande, devant des juridictions internationales.
Depuis sa création, l’UJFP soutient la résistance des Palestiniens contre la colonisation, l’épuration ethnique, l’occupation et l’apartheid, parce qu’elle s’inscrit dans la solidarité internationale au côté des peuples révoltés et aussi parce que la légitimité de la résistance des peuples occupés est reconnue et actée par le droit international.
En Irak ou en Afghanistan, les interventions-invasions occidentales ont provoqué des centaines de milliers de morts et la dislocation durable des pays occupés.
Trois mois après le début de l’intervention de l’OTAN en Libye, il est clair que le processus à l’œuvre est une tentative de figer les mouvements en cours à un stade compatible avec la poursuite de l’exploitation des richesses. l’UJFP condamne cette intervention.
En Palestine depuis des années, la société civile oppose au fait colonial une résistance qui a d’ailleurs servi d’exemple à tous les peuples arabes en lutte. Des manifestations pour l’unité de la Palestine et contre le blocus de Gaza se sont multipliées malgré la répression. L’accord Fatah-Hamas, qui reprend dans ses grandes lignes le « Manifeste des prisonniers » palestiniens a été ratifié par la plupart des partis politiques palestiniens. C’est une incontestable victoire pour la Palestine qui s’accompagne de l’ouverture progressive de la frontière à Rafah.
Il est probable que la Palestine déposera en septembre sa candidature à l’ONU. Pour les Palestiniens comme pour les anticolonialistes Israéliens, une telle reconnaissance est vécue comme un espoir, car elle sera un point d’appui supplémentaire pour leur lutte.
Obama a parlé du bout des lèvres des frontières de 1967 pour immédiatement dire le contraire devant le lobby sioniste étatsunien AIPAC. Et les Etats-Unis ont empêché à nouveau au Conseil de Sécurité la condamnation d’Israël pour la relance de la colonisation.
Nétanyahou, devant le congrès américain, annonce clairement son refus de tout retrait et de tout Etat palestinien. Cette déclaration provoque la remontée de sa popularité en Israël.
En même temps des fractures apparaissent en Israël. Il y a même de la panique chez certains dirigeants et la crainte exprimée au plus haut niveau d’un isolement à terme.
En France si l’on peut se féliciter qu’Alain Juppé ait enfin accepté de recevoir les parents de Salah Hamouri, le ministre s’est déclaré impuissant à obtenir le moindre geste de la part d’Israël. La proposition d’une nouvelle « conférence de paix » comme moyen d’éviter la reconnaissance « unilatérale » de la Palestine par l’ONU apparaît pour le moment comme une simple gesticulation.
Dans un tel contexte, pour que tous les changements de cette période aboutissent à de véritables avancées l’Ujfp appelle à
• exiger des sanctions contre l’occupant, son isolement au plan international, sa condamnation notamment pour crimes de guerres.
• poursuivre la solidarité internationale sous toutes ses formes
• renforcer la campagne BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) et en particulier la Campagne contre Agrexco.
le 26 novembre 2011 : journée européenne pour qu’Agrexco dégage du continent
• défendre toutes les personnes poursuivies en France pour avoir appelé au boycott contre Israël
• soutenir la flottille internationale qui va partir pour briser le blocus de Gaza.
pour le départ du bateau français.
Bureau National – 7 juin 2011
Aucun commentaire jusqu'à présent.