Informations sur la situation des demandeurs d’asile en Alsace :

1°) Depuis quelque temps, la préfecture du Bas-Rhin rationne l’accès à ses locaux aux étrangers venant d’arriver en France et se signalant comme demandeurs d’asile. Depuis un peu plus d’un mois : arrestation, à ses abords immédiats, des étrangers refoulés, au motif qu’ils ne se sont pas signalés immédiatement en préfecture, comme la loi le requiert. Leur demande d’asile est alors traitée en urgence, comme « abusive », et l’expulsion les attend sous trois semaines.


2°) Le deuxième est la mise à la rue de nombreux demandeurs d’asile. Ils étaient plus de cinquante il y a quelques jours. Ces familles attendent le jugement de leur cas par la Cour Nationale du Droit d’Asile. Cela comprend la préparation attentive de leur dossier et dure plusieurs mois.

La préfecture place en « procédure prioritaire » beaucoup de demandes de statut de réfugié. Cette procédure aboutit plus rarement et surtout, permet l’expulsion avant le jugement de la Cour Nationale du Droit d’Asile, et élimine au bout de quelques semaines l’obligation de logement des demandeurs.

(Le premier motif de « procédure prioritaire » est la provenance des étrangers : une liste de pays « sûrs », établie par l’OFPRA, la permet automatiquement. Mais l’administration y place aussi toute demande qu’elle estime « abusive », et en fait un usage très large . Des centaines de demandes ainsi classées « abusives » ont abouti positivement, rien que dans le Bas-Rhin.
Une circulaire ministérielle du 24 mai dernier enjoint aux préfectures de ne loger les demandeurs d’asile que quand la loi y contraint absolument. Le résultat est actuellement plus de cinquante personnes sans logement. Il ne s’agit pas d’un problème financier : quand elle y est contrainte, la préfecture utilise des hôtels, solution ponctuelle plus chère que le logement à plus long terme dans d’autres structures des quelques dizaines de personnes concernées).

3°) Expulsion violente d’une demandeuse d’asile Tchétchène , et d’une partie de ses enfants. La brutalité de cette expulsion a coupé sans recours la famille en deux. Elle n’est Pas passée par le Centre de Rétention de Geispolsheim. Elle n’a eu accès à aucun recours ni assistance juridique.
La police l’a frappée et ligotée pour l’embarquer.