L’Assemblée Générale 2011 de l’Union Juive Française pour la Paix s’est déroulée à Paris du 11 au 13 novembre. Elle s’est tenue à l’issue d’une année marquée par les soulèvements révolutionnaires arabes dont nous sommes solidaires qui ont précipité la chute de dictatures honnies et ont réduit à néant le discours sur l’inadaptation de l’idée démocratique pour les pays du Maghreb et du Machrek.
Pour faire le point sur la situation en Israël et en Palestine, l’Assemblée Générale a accueilli la délégation de l’association judéo-palestinienne Tarabut-Hithabrut en tournée en France pendant la deuxième quinzaine de novembre. Ce mouvement d’éducation populaire et d’action politique se développe parmi les populations défavorisées et discriminées en Israël, tout particulièrement les Palestiniens et les Juifs orientaux.
Porteuse d’une parole juive laïque et progressiste, l’UJFP défend l’idée qu’au Proche-Orient comme en France, il ne peut y avoir de « vivre ensemble » véritable, de paix juste et durable, sans la reconnaissance du droit du peuple palestinien à l’autodétermination et du respect des droits fondamentaux. Les liens que Tarabut-Hithabrut contribue à établir en Israël entre Juifs et Palestiniens sur la base de cette reconnaissance font pour nous partie des initiatives les plus riches dans cette voie.
Les participants à l’Assemblée générale ont pu faire une première visite de l’exposition photo sur les Bédouins en Israël, la répression qu’ils subissent et la résistance qui se développe, installée dans la salle des expositions de la Mairie du 2° arrondissement de Paris (8, rue de la banque) et ouverte au public cette semaine. Cette exposition se déplacera ensuite à Fontenay-sous-Bois, puis en 2012 dans plusieurs villes de France.
Lors de l’examen de la situation internationale, l’AG a constaté le divorce de plus en plus flagrant entre les dirigeants des principaux pays occidentaux et la société civile internationale, qui supporte de moins en moins l’impunité accordée à Israël et à ses dirigeants malgré la poursuite de leur fuite en avant dans la colonisation, le racisme, les discriminations, et les menaces d’un embrasement généralisé.
Ainsi en France, nous avons pu voir le formidable mouvement autour de la « flottille de la liberté 2 ». Ce mouvement ne pourra qu’être conforté par les conclusions de la troisième session du Tribunal Russell pour la Palestine qui vient de se tenir au Cap et conclut de façon indubitable que le régime imposé par Israël sur l’ensemble des Palestiniens répond à la définition que le Droit international a établie pour le crime d’apartheid.
L’ampleur du soutien populaire et diversifié à la résistance du peuple palestinien interpelle le mouvement de solidarité qui doit se déployer et s’organiser à un niveau qu’il n’a pas encore atteint, en particulier par l’ancrage dans la société civile, les quartiers et les universités de la campagne Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS). Cette campagne internationale BDS, qui progresse, est un axe politique essentiel dans la perspective de mettre fin à l’impunité de l’Etat d’Israël.
Les membres de l’UJFP s’inquiètent de l’aggravation en France d’une politique xénophobe et de la banalisation de discours racistes et islamophobes. Elle confirme son engagement dans les cadres collectifs de résistance tels que le RESF ou le collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici ».
L’Assemblée Générale a adopté les différents rapports : moral, d’activité et financier. Elle a mandaté le nouveau Bureau National qu’elle a élu pour mettre en œuvre les orientations de l’association. La co-Présidence sera, dans un souci de rotation des responsabilités, assurée par Jean-Guy Greilsamer et Pierre Stambul.
Paris, le 14 novembre 2011