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Une centaine de personnes ont manifesté ce matin devant le tribunal correctionnel de Mulhouse alors que s’est ouvert le procès de douze militants du collectif « Boycott 68 » jugés pour avoir appelé au boycott de produits israéliens. Le procureur de la République, Michel Defer, a requis une peine de 500 euros pour chacun des 12 prévenus. Le tribunal a renvoyé sa décision au 15 décembre.

Reporté quatre fois, ce procès est « un procès politique » selon les militants  pro-palestiniens qui mènent des actions pour le boycott de produits israéliens. Ils invoquent une décision du tribunal correctionnel de Paris qui a reconnu, affirment-ils, la légalité de ces actions.

Les 12 prévenus, âgés de 25 à 65 ans, sont poursuivis pour “provocation à la discrimination nationale, raciale, religieuse par la parole, l’écrit et l’image ou tout autre moyen de communication au public par voie électronique”. Il leur est reproché d’avoir appelé au boycottage des produits importés d’Israël lors de deux rassemblements dans les rayons d’un hypermarché d’Illzach (près de Mulhouse) en septembre 2009 et en mai 2010.

Le procureur de la République requiert une amende de 500 euros pour chacun des douze prévenus

Parmi les manifestants de ce matin figuraient Henri Stoll, maire de Kaysersberg et conseiller général, ainsi que Jacques Muller, maire de Wattwiller et ancien sénateur des Verts. Mgr Gaillot a également participé à ce rassemblement.

Le collectif “Boycott 68” est animé par Farida Trichine, qui figure parmi les personnes qui comparaissent devant le tribunal correctionnel.

En début d’audience, l’un des avocats des neuf prévenus présents, a soulevé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) relative à la prescription dans cette affaire. Le tribunal s’est alors brièvement retiré avant de décider de poursuivre les débats.

Le procureur de la République, Michel Defer, a requis une peine de 500 euros d’amende pour chacun des douze prévenus. Le tribunal a renvoyé sa décision au 15 décembre.

La colère du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNCVA)

Le collectif “Boycott 68”, qui se revendique de la campagne internationale «BDS» (boycott, désinvestissement, sanctions), dénonce le fait qu’Israël exporte des produits issus des colonies juives en Cisjordanie en les faisant passer pour des produits issus de son territoire internationalement reconnu, ce qui leur confère les mêmes avantages douaniers que les produits israéliens.

Son action, décrite comme «non violente», a suscité la colère du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNCVA), qui a porté plainte comme dans d’autres affaire similaires.
En février 2010, une militante de la Ligue des droits de l’Homme a été condamnée à Bordeaux à 1.000 euros d’amende pour avoir apposé un autocollant «boycott apartheid Israël» sur des jus de fruits. En revanche, le tribunal correctionnel de Paris a relaxé en juin une responsable d’association pro-palestinienne qui avait mis en ligne une vidéo appelant au boycott.

Ch.B. avec E. C. et A. C. à Mulhouse et AFP

 

Mulhouse Palestine

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