Quelque 20 partis politiques et mouvements sociaux des deux côtés de la Ligne verte ont publié une déclaration historique en soutien à la protestation sociale qui secoue actuellement Israël et son lien nécessaire avec la lutte contre l’occupation israélienne et les politiques coloniales.
Conférence d’Hébron de mai 2011, organisée conjointement par les partis de gauche d’Hébron, l’AIC et Tarabut-Hithabrut. Cette déclaration commune est l’une des activités ayant suivi le comité de pilotage et la conférence (Photo : Yousef Katalo pour l’AIC)
Ensemble pour mettre fin à l’occupation et au racisme, en soutien à la lutte du peuple palestinien pour parvenir à ses droits nationaux et contre l’oppression nationale et sociale
Même à la lumière des changements encourageants au Moyen-Orient, de la vague de protestations sociales et du réveil des luttes des peuples pour les libertés et le droit de vivre dans la dignité, le peuple palestinien vit encore sous le joug de l’occupation israélienne, en dépit de sa lutte opiniâtre et continue pour la liberté. La communauté internationale, pour sa part, démontre son impuissance et ne vient pas en aide à la lutte des Palestiniens pour la libération et la justice.
Les mouvements de protestation et les vents de changement qui soufflent dans le monde arabe ont suscité l’agitation à travers le monde parmi les demandeurs de liberté, en encourageant nombre d’entre eux à adopter le modèle de la lutte populaire.
Ces mouvements de protestation ont eu un impact profond sur les différents groupes en Israël, autant parmi les Juifs que les Palestiniens, et ont apporté une contribution importante à la montée du mouvement de protestation populaire en Israël pour la justice sociale.
Motivés par notre aspiration à parvenir à une paix juste et équitable dans la région, une paix qui est vraiment essentielle pour les peuples de la région et peut contribuer à promouvoir la lutte pour la justice et le progrès pour tous, nous – forces sociales et politiques palestiniennes et israéliennes, représentants d’associations de femmes et de jeunes des deux côtés de la Ligne verte – insistons sur la nécessité d’une lutte commune, dans le but de libérer les peuples de la région du colonialisme et de l’hégémonie, en particulier celle du sionisme, en cessant l’occupation et l’agression de l’armée israélienne et en soutenant la juste lutte du peuple palestinien pour la réalisation de son droit à l’autodétermination conformément aux décisions de la communauté internationale.
Nous nous réjouissons de la libération de tous les peuples de la région de la dictature, de la tyrannie en place et de toutes les formes d’oppression nationale, sociale et économique.
Par conséquent, nous les signataires de ce document, insistons sur :
1. Nous soutenons l’initiative palestinienne de Septembre aux Nations Unies, l’organisation qui exerce la responsabilité d’établir les fondements de la paix au niveau international, afin d’exiger une pleine adhésion de la Palestine à l’ONU et la reconnaissance d’un Etat palestinien dans les frontières du 4 Juin 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, et afin de renforcer les efforts pour mettre fin à l’occupation des terres du peuple palestinien, en préservant le droit du peuple palestinien à s’opposer à l’occupation, et le droit au retour des réfugiés conformément à la résolution 194 des Nations Unies. Dans ce contexte, nous soulignons que l’Organisation de libération palestinienne (OLP) est le représentant unique et légitime du peuple palestinien, tirant sa légitimité tant du peuple palestinien sur place qu’en exil et de la reconnaissance qu’il a reçue de la Ligue arabe et des Nations Unies.
L’initiative de l’ONU est une étape légitime. L’Organisation des Nations Unies doit s’acquitter de don devoir en mettant en œuvre sa responsabilité d’établir la paix et la justice au niveau international. C’est une étape qui renforce les droits du peuple palestinien et ne représente en rien une menace pour Israël, malgré les grands efforts du gouvernement israélien pour présenter cette étape au peuple israélien comme une déclaration de guerre ou nuisant à la légitimité de l’existence d’Israël.
2. Nous comprenons que l’une des principales raisons de la détresse sociale et économique des citoyens en Israël, en plus des politiques économiques capitalistes, est la continuation de l’occupation et les budgets de sécurité excessifs, que le gouvernement israélien cherche à justifier comme étant nécessaire pour défendre la sécurité des colonies d’une part, les frontières de l’Etat de l’autre. Nous pensons donc que la fin de l’occupation et l’établissement d’une paix juste et équitable sont essentiels pour une vie de paix et de bien-être.
Nous saluons la participation et l’intégration de la population palestinienne en Israël dans la protestation sociale. Ceci est une occasion importante de présenter aux différents groupes au sein de la société israélienne les détresses des Palestiniens et les injustices qui leur sont causées, afin que ces groupes puissent prendre leurs responsabilités dans la lutte contre les politiques de marginalisation et de discrimination permanente contre les Palestiniens en Israël, pour la fin de la confiscation des terres, la pleine égalité et la fin de l’occupation des terres palestiniennes qui ont été occupées en 1967.
Nous alertons encore contre les tentatives bien connues de la part du gouvernement d’occupation d’échapper à la crise, à ses crises internes et à la pression des mouvements de protestation, par une politique de la terreur qui pointe une menace extérieure : que ce soit par la présentation de l’appel palestinien à l’ONU comme un “danger” ou par des actions militaires, comme nous en avons été témoins ces derniers jours à la lumière de la sévère escalade sanglante contre le peuple palestinien à Gaza.
3. Nous reconnaissons le droit du peuple palestinien, vivant sous occupation, à faire usage de toutes les formes légitimes de résistance en conformité avec les normes internationales pour l’éradication des occupants de sa terre et pour l’autodétermination. Dans ce contexte, nous soulignons l’importance de la lutte populaire commune des Palestiniens et des Israéliens. Une lutte populaire commune est l’un des principes directeurs centraux de la lutte contre l’occupation, les colonies, le racisme, le colonialisme, contre les politiques d’exclusion, d’affaiblissement, d’appauvrissement et de ségrégation raciste à l’intérieur d’Israël.
Septembre 2011
Signataires : Les partis politiques, organisations sociales et de jeunes militants femmes et hommes palestiniens et israéliens (par ordre alphabétique)
*- Association of Palestinian Democratic Youth (Palestine)
*- Association of Progressive Students (Palestine)
*- Democratic Front for the Liberation of Palestine (Palestine)
*- Democratic Front for Peace and Equality (Israel)
*- Democratic Teachers’ Union (Palestine)
*- Democratic Union of Professionals in Palestine (Palestine)
*- Democratic Women’s Movement in Israel (Israel)
*- Israeli Communist Party (Israel)
*- National Campaign for Return of the Bodies of Arab and Palestinian Martyrs Captured by the Israeli -Government (Palestine)
*- Palestinian People’s Party (Palestine)
*- Popular Campaign for the Boycott of Israeli Products (Palestine)
— Progressive Workers’ Union (Palestine)
*- Tarabut-Hithabrut – Arab-Jewish Movement for Social and Political Change (Israel) The Alternative Information Center (Palestine/Israel)
— Union of Palestinian Farmers’ Unions (Palestine) Union of One World for Justice (Palestine)
*- Union of Palestinian Working Women (Palestine)
*- Workers’ Unity Bloc (Palestine)
Source : “Historic Declaration by Palestinians, Israelis in Support of Israeli Social Protest, Anti-Colonial Struggle”
5 septembre 2011 – AIC – Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.alternativenews.org/engl…
Traduction : MA pour la CCIPPP