Éducation : la note est salée !
Ce jeudi, les principaux syndicats enseignants (à l’exception du SGEN) avaient appelé à une journée de grève et de manifestations contre le projet de réformer les méthodes et critères d’évaluation des profs.
Ce projet de réforme, voulu par Luc Châtel, rédigé sans concertation et dans la confidentialité, est une véritable « déclaration de guerre » selon l’ensemble des syndicats. En effet, sous couvert d’une réforme de l’évaluation des enseignants, c’est tout le métier d’enseignant et le statut de fonctionnaire qui est repensé, et tout le socle du système pédagogique qui est mis à mal.
Le Ministre Chatel, en donnant aux chefs d’établissement – dont il souhaite faire des « patrons » (sic) – le pouvoir de notation qu’ils partageaient avec les inspecteurs, officialise, non seulement la subordination totale des enseignants à leur hiérarchie locale directe (recrutement, ordres de mission, évaluation, rémunération…), mais aussi la casse de la Fonction publique nationale au profit du pouvoir local renforcé des chefs d’établissement eux-mêmes entièrement soumis désormais aux méthodes de management de l’entreprise néo-libérale (individualisme, clientélisme, concurrence, harcèlement, anti-syndicalisme…).
Enfin, il n’est pas à exclure qu’une visée d’économie budgétaire vienne aussi soutenir ce projet : les salaires étant alignés sur des avancements de carrière assujettis à la notation, en freinant plus directement et fermement l’avancement par la notation, on bloque aussi l’évolution des salaires …
A Strasbourg, près de 400 enseignants ont répondu présent à l’appel national en manifestant de la place de la Bourse jusqu’au Rectorat où une délégation intersyndicale a été reçue.
E.B.