http://vimeo.com/34340124

Correspondante

Nous connaissons à travers notre combat contre Vinci à Notre-Dame
-des-Landes Evguenia Tchirikova, l’une des organisatrices de
l’immense manifestation du 24 à Moscou parce qu’elle mène un combat
semblable en tous points à Khimki , forêt près de Moscou. Libé et le
Figaro qui parlaient d’elle en juillet (NDDL) et après la première
manif n’y font plus allusion, protégeant ainsi de conserve la vraie
droite et la fausse gauche, (par ex. Ayrault, maire de Nantes et
porte-parole de Hollande), ni ne mentionnent son lien avec l’écologie,
alors qu’ils ont fait des portraits détaillés de personnalités de
second ordre ralliées de dernière minute, ancien ministre etc. Il est
évident qu’il convient d’occulter les sales affaires de Vinci.

Le procès de Iaroslav Nikitenko
auteur storyteller, traduction V. Fisera.

On a arrêté Iaroslav au moment où la juge Borovkova condamnait
Sergueï Oudaltsov à 10 jours supplémentaires « d’arrestation
administrative ». Un tel verdict a provoqué l’indignation de
l’assistance qui a commencé à scander « honte » et encore autre chose
.
A ce moment-là nous étions au café et lisions le twitter de Iaroslav
(c’était dimanche soir – la juge n’a pas été trop paresseuse pour
aller au travail et condamner rapidement Oudaltsov). Soudain apparut
sur l’écran l’information concernant l’arrestation. Au début on a
pensé qu’il s’agissait de quelqu’un d’autre ou d’une arrestation
précédente. Mais ils avaient bien arrêté Iaroslav.
Le lendemain le tribunal s’est réuni, a changé de lieu de réunion
plusieurs fois, ce qui a rendu impossible la présence de témoins et de
l’avocat. Je suis persuadé qu’ils ne l’ont même pas laissé prendre
connaissance des éléments du dossier.
Lundi Iaroslav a été condamné à 10 jours « d’arrestation
administrative » en vertu de l’Article « rébellion à agent ».
Lundi soir on a fait un papier sur Sergueï et on a eu une video de
l’arrestation de Iaroslav. En fait ils l’ont tout simplement emmené de
force dans leur camionnette, il est difficile de se rebeller quand on
vous tire. En tous cas on voit bien sur la vidéo qu’il n’a attrapé
l’uniforme de personne.
Mardi à onze heures j’arrive au tribunal de Tver. Sur les marches il y
a une quinzaine de personnes qui essaient d’entrer dans le bâtiment,
mais les barrages ne laissent passer personne, ni les témoins, ni
l’avocat. Nous montrons nos autorisations. Arrive le secrétaire du
bureau de presse qui examine nos documents. Il s ‘en va, revient, nous
laisse entrer derrière les barrières. On nous inspecte comme il
convient. Ils prennent notre caméra de poche pour un téléphone, ils
s’étonnent que j’en ai 4, cela évoque l’épisode de la balle perdue.
Ils exigent que nous laissions au dépôt la caméra standard. Arrive la
secrétaire du bureau de presse, dénommée apparemment Ekaterina, elle
nous dit qu’il faut obturer tous les objectifs. Scotch et papier nous
empêchent donc de filmer. Ils se précipitent pour boucher le web de la caméra du note-book du collègue, mais après, elle change d’avis.
Entre-temps, le procès a commencé et ils finissent par laisser entrer
l’avocat et nous-mêmes. A l’intérieur sont assis 4 membres des «
forces spéciales », et deux agents en uniformes normal. En plus de
nous il y a la maman de Iaroslav, et le député de l’Assemblée
Municipale Ziouzino, qui par miracle a réussi à entrer. Personne
d’autre. L’avocat demande qu’on laisse entrer le public pour garantir
le contrôle public prévu par la loi. Le juge Krivoroutchenko explique
que c’est bien un procès public et qu’il n’y a pas de problème.
Cela rappelle une blague ukrainienne : »viens déjeuner, compère,
entre, tu vois bien que les chiens sont lâchés »!Bref, il n’y pas de
place dans la salle et la requête est rejetée.
Après cela l’avocat et le prévenu demandent à prendre connaissance du
dossier. Je ne vais pas décrire la suite en détail, je vais aller à
l’essentiel. Des trois témoins on n’appelle à la barre que celui qui
n’a pas assisté au moment précis de l’arrestation. Et le juge a refusé d’examiner l’enregistrement vidéo de l’arrestation. Pour conclure la condamnation reste en vigueur, ce qui est justifié par le fait que le tribunal ne saurait enlever sa confiance aux agents de police.
Photo : les objectifs obturés par la secrétaire de presse au tribunal
de Tver à Moscou.